Chapitre 7 - Partie II : « Réponds ! »

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Inspire, expire.

Je suis arrivée devant ma maison.

Inspire, expire.

Je n’ose pas entrer.

Incipit, explicit.

Euh, inspire, expire. Je m’embrouille.

Donc, inspire et…
Mince c’était quoi l’autre ?

Je commence à tousser bruyamment au bout de dix secondes parce que j’ai oublié d’expirer.

Une fois plus calme, je redresse mon dos et m’apprête à ouvrir la porte. Après tout, ce n’est pas comme si mes parents allaient me tuer à coups de marteau pour avoir visité mon copain. Puisqu’on n’a pas de marteau.

Avec un petit sourire innocent préparé à l’avance, j’ouvre la porte. Et reste bloquée dans l’entrée. Un instant, j’ai cru avoir atterri dans un zoo et ai reculé pour vérifier le numéro de la maison. Oui, c’est bien chez moi pourtant.

Sauf qu’il y a deux macaques identiques qui s’amusent à sauter sur le canapé du salon avec un rire fractionné.

Juste à côté, un gorille écoute un chimpanzé crier hystériquement.

Et à ma gauche, à l’écart des singes, je vois un ornithorynque coller ses crottes de nez sur le mur.

Bref, en gros, c’est ma famille, en train de foutre le bordel. Je les laisse tous seuls - à cinq – une nuit et ils se transforment en animaux. Ils ne peuvent pas vivre sans moi.

-Bonjour ! Je dis pour leur annoncer mon arrivée.

Tout à coup, une lampe vole dans ma direction - que j’esquive en me baissant - et se fracasse contre le mur.

-Au revoir ! Je crie, apeurée.

Et je sors d’un pas rapide, tandis que ma mère hurle dans mon dos de revenir.

-… IMMÉDIATEMENT !

Je m’arrête à l’entente de sa voix autoritaire et me retourne à contrecœur.

Et là, tout se passe très vite.

Sans que j’aie le temps de comprendre, je me fais ligoter sur une chaise dans le salon avec une corde par Angel et Yukino sur les ordres de ma mère. Roméo me scotche la bouche, un petit sourire sadique collé au visage. Mon père s’occupe de fermer tous les rideaux, et ma mère s’assoit en face de moi avec une cuillère dans la main.

Honnêtement, ce qui m'effraie le plus est cette cuillère.

J’en étais sûre. Ils vont me torturer cruellement jusqu’à ce que je les supplie de me tuer.

Je leur adresse à tous un regard noir.

-Où étais-tu pendant tout ce temps ? Demande Layla d’une voix calme.

-Mhmm…

-Réponds !

C’est une blague…
Ne se rend-elle pas compte que j’ai du scotch sur la bouche ?

-Ton jeu de petite rebelle ne tiendra pas longtemps, Lucy.

Les autres hochent la tête pour confirmer ses paroles.

-En plus, j’ai toujours mal au doigt, m’accuse mon père, avant de s’en aller dans la cuisine suivi de ses trois autres enfants.

La connerie est génétique, il n’y a plus de doute.

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