Chapitre 14 : « Ta rupture te rend folle. »

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Le sang gicle partout, une tête tombe sur le sol, et je me pince les lèvres de toutes mes forces pour ne pas faire de bruit.

Je me retiens, je me retiens, je me retiens.

Une petite fille munie d'une hache ensanglantée se met à hurler d'une voix stridente.

- Pfffttt..., je couine entre mes lèvres, alors que Levy, à ma gauche, tremble comme une feuille.

Je me retiens, je me retiens, je me...

- POUAHAHAHAHAHA !

Le rire s'échappe de ma gorge et je me mets à glousser sans contrôle. Je reçois quelques grognements choqués et des « chuuut » de la part des gens dans la salle de cinéma. Mais j'ai du mal à m'arrêter, je n'ai jamais vu un film d'horreur aussi drôle.

D'autres cadavres tombent par terre avec des membres cassés et je me mets à rire de plus belle en recrachant le popcorn que je viens de mettre dans ma bouche. Le spectateur assis devant moi reçoit le crachat sur son crâne.

Je m'accroupis vite en mettant ma main devant ma bouche pour éviter de rigoler encore plus fort. Cependant, quand je remarque Levy toujours regarder le film le visage crispé, les yeux grand ouverts, les mains serrées sur sa chaise, des larmes jaillissent de mes yeux et je mets à pouffer hystériquement malgré mon effort surhumain de respecter le public.

Soudain, une main forte se pose sur mon épaule et me tire en arrière. Il s'agit d'un grand homme musclé, habillé en noir, que je devine être un garde. Mince.

-5 minutes plus tard-

Bref, j'ai été expulsée du cinéma, tel un bouchon s'envolant de la bouteille de champagne. Je marche maintenant dans une rue sombre avec une Levy traumatisée par le film. Elle sort de son mutisme pour me demander :

- Qu'est-ce qui t'a pris pour choisir ça comme divertissement ? Pourtant tu détestes les films d'horreur autant que moi, non ?

- Je sais, mon but était de me faire peur, mais ce soir, j'ai eu l'impression de voir une comédie, je ris en me rappelant de toutes les scènes de sang.

- Ta rupture te rend folle.

Je secoue la tête d'un signe négatif.

- Ma conscience Michelle me dit que je m'en fous.

- Pour la énième fois, ce n'est pas une conscience ! S'exclame-t-elle en s'arrêtant pour me regarder. Une conscience ne parle pas, c'est... c'est physiquement, mathématiquement, biologiquement, impossible. Tu lis trop de fictions. C'est juste une voix que tu as élaborée pour te rassurer. A ton avis, pourquoi elle ne s'allume que lorsque Natsu est dans les parages ?

Il faut changer de sujet tout de suite.

- Hmmm... Deviens psychologue, ça te va bien !

- Eh bien. Je comptais déjà le devenir grâce à... à quelqu'un, me sourit-elle. Ah, d'ailleurs, je veux me convertir.

- Hein ? En quoi ?

- Bouddhisme.

Je cligne des yeux.

- Waouh, ok. Tu vas donc constamment... bouder ? Je demande avant d'exploser de rire. Pouahahahaha pardon !

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