Chapitre 20 : prendre son envole

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- Tu es sûr de toi ?

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- Tu es sûr de toi ?

- Oui, je crois que je n'ai jamais été aussi sûr de quelque chose de toute ma vie.

Jakob observait son ami Harold, ses prunelles pleines d'émotion. L'ouvrier portait un sac en bandoulière sur une épaule, ainsi qu'une valise dans sa main. Il s'était habillé afin d'être prêt à toutes les circonstances qu'il pourrait rencontrer durant son voyage. L'islandais soupira à cette vue. Il n'avait pu rien faire face à sa décision. Toutefois, il voulut tenter une nouvelle fois sa chance.

- Tu sais qu'on aurait pu...

- Non ! C'est mieux ainsi. Le coupa-t-il, d'un ton assuré, il poursuit en se voulant rassurant. J'ai toujours voulu voyager, découvrir le monde. Et puis, la situation est stable maintenant. Entre l'accord de Matignon, la valorisation des congés payés et la loi des 40 heures, ils auront plus besoin d'un militant comme moi pour défiler dans les rues.

- L'entreprise ne sera plus pareille sans toi.

- Tu sauras très bien t'en sortir sans moi. Tu es un grand garçon maintenant ! Ton mariage t'a donné une double nationalité, tu as rencontré l'amour et tu as une belle-famille qui t'entoure.

D'un mouvement de tête, Harold désigna la belle Elizabeth et Anne qui se sont mises volontairement en retrait pour laisser les deux hommes discuter. La jolie blonde tenait sa fille entre ses bras qui sucent son pouce. Ils venaient de fêter, c'est 1 an deux mois plus tôt de cette année 1936. Jakob afficha un sourire tendre sur son visage en les voyant ainsi. Il était fier de sa petite famille. Mais sans Harold... Il se retourna finalement vers son ami.

- Je te remercie encore pour la chambre.

- Il n'y a pas de quoi. Éliane pourra s'épanouir pleinement. Et je suis sûr que l'autre berceau sera vite occupé aussi. Tu ne comptes pas laisser ta petite princesse sans un petit frère ou une petite sœur. Sourit-il en lui adressant un clin d'œil malicieux.

- Mais c'était toi qui l'occupais jusque-là. Tu n'étais pas obligé de faire tout ça pour nous.

- Prends ça comme un cadeau d'au revoir, comme preuve de notre amitié.

L'islandais esquissa un sourire timide. Il se souvenait encore du jour où Harold leur avait fait découvrir les travaux qu'il avait effectués dans sa propre chambre. Elle était devenue un lieu d'amusement et de bien-être pouvant accueillir deux enfants. Le français avait profité de ce moment pour leur annoncer son futur départ. L'ancien ouvrier avait mûrement réfléchi pendant des mois.

Il se sentait de trop face au bonheur de Jakob et Elizabeth. Il se sentait inutile. De plus, son quotidien était devenu morne et sans saveur. Il aspirait à autre chose. Il était encore jeune. S'il ne partait pas maintenant pour réaliser ses envies, ce ne serait pas quand ses cheveux auraient grisonné qu'il l'aurait fait.

La Force de t'aimerWhere stories live. Discover now