1. LIENS (Partie XVII)

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- Bon, ça te dirait de faire quelque chose avant de rejoindre Alice ? reprit ce dernier.

- Je ne sais pas trop, avouai-je.

- Tu voudrais, je ne sais pas... faire un tour dans ta chambre ? Tout un tas de trucs traînent encore là-haut, tu pourrais peut-être les récupérer.

Je fus soudain curieuse de retrouver le reste de mes effets personnels, ceux qu'Alice n'avait pas jugé bon d'emmener chez moi. Mais au-delà de cela, je voulais surtout revoir ce qui serait susceptible d'évoquer mes souvenirs, du temps où je n'étais encore qu'une fragile humaine, qui ne furent Edward ou Jacob.

- Bonne idée ! approuvai-je.

Nous nous levâmes simultanément du canapé et Charlie monta les escaliers de sa démarche pesante. Je le suivis jusqu'à ma chambre avec la sensation étrange qu'il m'y guidait comme une étrangère. Il ouvrit la porte et se déroba à ma vue.

Mon père n'avait pas menti. Tout était bel et bien resté tel que je l'avais laissé en partant, à l'exception de mes livres et de mes disques qui avaient été déménagés au cottage. Ma belle-sœur avait soigneusement évité d'emmener les vêtements que je portais auparavant, songeant probablement que je ne m'en porterais que mieux - à l'exception de trois ou quatre jeans et hauts décontractés qu'elle avait concédé à me laisser emporter.

Ma jupe kaki traînait encore sur le rocking-chair qui avait bercé mon enfance. Je découvris dans mon armoire le reste de mes habits qui faisaient tant pitié à Alice en comparaison de toutes les tenues qui étaient suspendues dans le dressing – et qui n'en sortiraient probablement jamais.

Je vis tout à coup mon corsage bleu suspendu à un cintre. Ce même corsage que j'avais porté le jour où j'avais fait la connaissance de la famille Cullen au grand complet et où - à ma grande honte - je m'étais évanouie à la suite d'un simple baiser.

La sonnette de l'entrée carillonna. Charlie dévala les marches à toute allure et ouvrit à Sue Clearwater. Quelle surprise !

- Surprise ! claironna la jeune femme.

- Salut ! lâcha joyeusement mon père. Entre, je t'en prie !

- Tu es sûre que je ne te dérange pas ?

- Pas du tout ! Regarde, Bella est venue me rendre visite.

Sue me lança un simple "Bonjour, Bella" et je lui rendis la pareille, ce qui n'eut pas l'air de plaire à mon père. Il fronça brièvement les sourcils mais ne pipa mot. Il se détendit visiblement en apercevant le plat recouvert de papier aluminium froissé que la jeune femme tenait dans les mains.

Désireuse de quitter la maison, je remontai rapidement au premier étage. J'emportai ainsi ma jupe, mon corsage et encore deux ou trois ensembles dans lesquels je me sentirai plus à mon aise. Alice aurait certainement la sensation d'être revenue au point de départ mais je savais qu'elle ne relâcherait pourtant pas ses efforts, bien au contraire.

Je m'assis l'espace d'un instant sur mon lit et jetai un coup d'œil au-dessus de mon oreiller où trônait autrefois l'attrape-rêves que m'avait offert Jacob. Il était désormais accroché dans la chambre de Renesmée puisque je n'en avais plus besoin ; mes rêves s'étaient réalisés.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Where stories live. Discover now