3. PRÉPARATIFS (Partie IX)

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Il faisait déjà noir lorsque nous montâmes dans la voiture. Les phares éblouissants de la Volvo éclairaient Alice et Rosalie, qui faisaient de grands signes de la main à notre fille. Je me retournai au moment même où la ceinture de Renesmée s'emboîta dans le réceptacle. La petite me regarda, un grand sourire aux lèvres. Je lui rendis la pareille en la couvant des yeux avant de boucler la mienne.

Mon geste était inutile et je me sentis un peu bête d'avoir à recourir à ce genre de banalités. Si nous avions un accident - ce qui était inenvisageable vu l'aisance avec laquelle Edward conduisait -, je savais pertinemment que nos corps parfaits n'auraient pas la plus petite égratignure, du moins, pour ce qui était du mien et de celui de mon mari. En revanche, nous aurions plus à craindre pour Renesmée qui restait à moitié humaine.

Je fixai à nouveau le pare-brise et contemplai les murs noirs qui s'étaient dressés autour de nous. Edward avait déjà rejoint la route détrempée. Plusieurs centimètres d'eau recouvraient la chaussée, provoquant de grandes gerbes sur notre passage. La forêt était plongée dans l'obscurité la plus totale - la lune était invisible ce soir-là. Edward lança un regard furtif dans le rétroviseur.

- Tu es inquiète ? s'étonna-t-il en fronçant les sourcils.

Je me demandai ce qui avait bien pu traverser l'esprit de Renesmée pour qu'Edward lui pose une telle question.

- Un peu, reconnut-elle.

Je pivotai dans sa direction et l'interrogeai du regard.

- Je vais me retrouver seule, reprit-elle. Et loin de la maison.

- Ton grand-père sera là pour veiller sur toi, la rassura Edward.

- Et puis, il y aura Sue, ajoutai-je.

Renesmée fit la moue et je l'imitai. L'Indienne avait souhaité apporter son aide et Charlie lui avait alors proposé de passer la nuit à la maison - offre qu'elle avait acceptée. J'avais accueilli la nouvelle avec surprise mais après tout, mon père était peut-être prêt à tourner la page et ce, définitivement. Renesmée, elle, semblait appréhender les heures à venir en sa compagnie.

- Fais un effort, s'il te plaît. Charlie l'aime beaucoup, insistai-je.

- Ta mère a raison. Qu'est-ce qui te chagrine tant ?

- Eh bien, j'ai l'impression qu'elle ne m'aime pas beaucoup, avoua la petite.

- Et si ça n'était qu'une impression ? Essaie de discuter avec elle.

J'avais le sentiment qu'Edward ne s'adressait plus uniquement à notre fille. Essayait-il de me pousser à faire un pas vers Sue ? Les premières lumières de la ville vinrent transpercer les ténèbres de la nuit. Quelques instants plus tard, alors que je méditais les dernières paroles d'Edward, nous nous garâmes devant le porche que mon père avait pris soin de laisser allumé, en prévision de notre arrivée.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Where stories live. Discover now