11. FUITE (Partie I)

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Il n'y avait pas une minute à perdre. Je devais faire vite si je ne voulais pas me faire rattraper par les autres. Je devais conserver cette longueur d'avance. Je bondis de la voiture comme une folle, effrayant au passage une enfant qui s'apprêtait à sortir du véhicule garé juste à côté du mien.

Je cherchai du regard l'heure sur la montre que je n'avais jamais eue et pestai de n'avoir sous les yeux que la beauté pâle de ma chair. Il fallait que je sache combien de temps j'avais devant moi et vite.

Je me dirigeai vers l'entrée principale de l'aéroport en courant, mon sac à main se balançant à un rythme effréné sur mon épaule. Je tâchai toutefois de conserver une allure humaine, histoire de ne pas attirer plus l'attention que je ne le faisais déjà.

Lorsque j'entrai dans l'aéroport bondé, mon regard tomba presque immédiatement sur la grande pendule suspendue et je pus alors constater que la soirée était déjà bien avancée. La foule se pressait dans tous les sens, les uns manquant rater leur vol, les autres pressés de rentrer chez eux.

23 h 00 venaient tout juste de sonner et je fus stupéfaite de découvrir que j'avais erré plus de deux heures avant d'arriver ici. Moi qui avais promis de revenir vite à la maison...

- Edward va me tuer, murmurai-je en me mordillant nerveusement la lèvre inférieure.

J'avais intérêt à me dépêcher - je n'avais nullement l'intention d'attendre tranquillement le prochain avion en partance pour l'Italie. Je priai pour qu'un vol soit libre immédiatement, même si cela semblait complètement improbable au vu de l'heure qu'il était.

Je me faufilai un passage entre les badauds et finis par me planter devant les panneaux d'affichage. Je repérai rapidement ce que je cherchais - un vol depuis Seattle jusqu'à Rome. Le prochain avion décollait dans un quart d'heure - c'était mon jour de chance.

Je jetai un coup d'œil rapide aux guichets, mais de longues files d'attente s'étaient déjà formées. J'en choisis une au hasard lorsqu'un homme d'une quarantaine d'années environ se précipita devant moi. Il traînait une grosse valise et faisait signe à un petit groupe qui se trouvait plus loin.

Il m'adressa un petit sourire contrit lorsqu'il croisa mon regard contrarié, sourire que je ne pris pas la peine de lui rendre. Il se renfrogna donc et me tourna le dos. Une mère et deux bambins approchèrent - sa femme et ses enfants, à n'en pas douter - dans un vacarme ahurissant de cris et de roulettes crissantes.

La jeune femme interrogea son mari du regard mais il s'empressa d'éluder. Il lui montra une brochure qu'il brandissait dans sa main comme un trophée. Avec la chance que j'avais, ils allaient prendre le même avion que moi.

Les deux enfants poussaient des cris, mélange de joie et d'excitation. Probablement que toute la famille partait en vacances se reposer un peu. J'aurais tant aimé pouvoir être à leur place en cet instant.

Le petit garçon s'amusait à faire tourner sa valise en imitant le bruit d'un moteur. La petite fille, elle, courait dans tous les sens, ses longues boucles blondes rebondissant sur ses épaules à chacun de ses mouvements. Ma poitrine se serra et je choisis de détourner le regard. Mieux, je choisis de changer de file. Ce n'était pas le moment de flancher.

TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)Where stories live. Discover now