TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 1)

10. ABANDON (Partie XX)

J'avais décidé de rentrer au cottage un peu en avance, le temps qu'Edward termine de discuter avec son père sur le sujet préoccupant que représentait Jacob. En tant que professionnel, Carlisle avait clairement déclaré l'état d'urgence.

Ces derniers temps, nous avions tous bien remarqué à quel point mon ami allait mal, encore plus mal que nous, si seulement cela était possible. Les deux hommes en discutaient le plus souvent possible et essayaient de trouver une solution là où il n'y en avait pas.

Pour le médecin, il était clair qu'il n'existait qu'un seul et unique remède : Renesmée. Edward m'avait conseillé de rentrer seule chez nous, en attendant qu'il en ait terminé avec son père, lorsqu'il avait constaté à quel point j'étais affectée par leur discussion qui ne faisait que mentionner sans cesse l'imprégné et l'objet de son imprégnation - deux sujets devenus très sensibles pour moi.

J'avais accepté sans rechigner, trop heureuse de ne plus entendre en boucle ce que je savais déjà et qui me faisait souffrir à ce point. Ne sachant trop que faire pour éviter de me retrouver seule face à mes réflexions insistantes, je me plantai devant la bibliothèque et cherchai une lecture susceptible de m'en détourner.

Je parcourus plusieurs titres d'ouvrages et tombai notamment sur un livre poétiquement nommé Nuits ou Pensées Nocturnes sur la vie, la mort et l'immortalité, d'un certain Edward Young.

Ce n'était pas le moment d'entamer une lecture sur les méditations d'une personne qui ne savait absolument pas de quoi elle parlait – non pas que ces textes ne fussent justes ou non, je n'en avais pas la moindre idée, mais il ne pouvait seulement s'imaginer que l'immortalité était une chose belle et bien tangible.

À la place, je pris finalement le roman de Brontë, ce qui s'avéra être un très mauvais choix en ce qui concernait mon idée fixe - à savoir, échapper à mes pensées qui revenaient sans cesse à cette partie de moi qui était si loin désormais.

J'avais retrouvé ce roman dans la chambre que partageaient Jacob et Nessie à la villa, en faisant un petit tour des affaires restées là, à un moment où je m'étais retrouvée seule. Le classique avait été soigneusement rangé dans le tiroir de la table de chevet, qui avait été déménagée lorsque Jacob s'était retrouvé mal en point, avant de réintégrer sa place initiale peu de temps après.

J'avais donc emporté le livre avec moi, histoire de le ranger à la place qui lui était réservée, cédant une fois de plus aux habitudes maniaques que j'avais prises ces derniers temps.

Je ne parvins pas à me concentrer véritablement sur ma lecture. Dès que je m'y essayais, j'étais brutalement ramenée à la réalité par certains passages d'une remarquable authenticité, une fois appliqués à la situation présente qui était mienne. Je fus particulièrement frappée lorsque je tombai sur l'un deux, bien que la description s'appliquât ici à Catherine. Elle, avait cherché son malheur.