A Girl Reality - tome 2 (Terminé)

3. L'unité Askaris (Erine)

Nous nous engouffrons dans d'étroites ruelles au pas de course jusqu'à atteindre un énorme cratère certainement creusé par une terrible déflagration. Kéba nous fait enfin signe de nous arrêter. Je m'accroupis pour reprendre mon souffle et en profite pour boire de l'eau.

Saturn se penche me prenant la main pour me demander si je vais bien. Je suis encore choquée d'avoir rencontré ceux qui nous nuisent. Pendant la course, j'ai arrêté de penser, ignorant le point de côté qui me dévorait les abdominaux, n'ayant qu'un objectif, m'en sortir ! Hors de question que je me fasse prendre par un dévihomulus ! Mais maintenant, je me pose de nouveau tout plein de questions. Y avait-il une autre race d'homme, il y a trois siècles ? Peut-être viennent-ils de Mars... Oui parce que ces choses sont apparues cinquante ans après la Fauche... Peut-être y a-t-il eu une invasion planétaire... Je secoue la tête. Tout ce que je dis n'a aucun sens.

- Te sens-tu malade ?

Je bats des paupières et remue la tête.

- Désolée, je faisais des hypothèses hilarantes au sujet des dévihomulus... Ça va aller.

- Bien, continuons, dit Seb... Dans cette zone, nous pourrons marcher.

Nous reprenons la route lentement. Kéba précède nos pas, scrutant chaque recoin tandis que Seb surveille nos arrières. J'ai l'impression d'être dans un commando de l'armée des Askaris... avec Jesse comme commandant. Oui, les Askaris ont toujours une femme commandant. J'ai d'ailleurs envie de lui demander comment elle a atterri là, pourquoi a-t-elle choisi de devenir Gardienne... ? Une gardienne, qui plus est, s'est retournée contre sa société. Mais comme l'a dit Seb, il vaut mieux ne pas faire de bruit... Soudain, un vrombissement se produit, raflant le silence. Kéba nous fait signe de nous arrêter. Nous levons les yeux vers le ciel. Au loin, nous distinguons un vaisseau.

- Un Chasseur Askaris ! s'écrie Lancelot. Cachons-nous, vite !

- Par ici, commande Kéba.

Nous le suivons à toute vitesse dans la première bâtisse sans porte sur notre droite. Nous nous collons tous au mur grisâtre. La pièce est rectangulaire, toute sombre car la seule fenêtre de la bâtisse est fermée. Seule la porte laisse la lumière s'introduire.

Nous attendons que le vrombissement s'éloigne. Jesse exhale un soupir de soulagement. Mais subitement, Palma pousse un cri, tendant une main tremblante devant elle. Nous regardons tous la direction qu'elle pointe...

Il est tout petit, pas plus grand qu'un mètre, et est nu... Avec son visage encore rond, on dirait un enfant... un petit garçon... presque qu'inoffensif. Pourtant, lorsqu'il craque sa tête et fait une rotation de 90 degrés... que ses sclérotiques virent au rouge et qu'il pousse un cri aigu... Mon cœur s'arrête.

D'un coup, il se met à quatre pattes et des grognements surgissent derrière lui. Deux autres dévihomulus plus grands, une femelle et un mâle, sortent de la pénombre.

Ils passent devant le petit, ouvrant leur bouche aux dents marron, ils fixent nos têtes et s'avancent lentement comme des chimpanzés.

Une détonation abominable me fait alors sursauter. La tête du dévihomulus mâle éclate. Du sang noir vole dans tous les sens et une odeur nauséabonde se disperse dans la pièce. La femelle et le petit regardent le corps du dévihomulus tomber. Ils hurlent de rage et observent le tireur : Kéba.

Ils se précipitent sans attendre vers ce dernier. Mais « Pan » ! D'autres coups... Saturn a tiré dans la tête de la femelle, et Seb dans celle du petit.