A Girl Reality - tome 2 (Terminé)

7. La tempête (Erine)

Nous atteignons la rive. Je considère la demeure, c'est un château. Il est vraiment impressionnant. Tout semble encore être en bon état. Je pensais ne plus en voir. On nous a appris qu'il restait très peu de monuments historiques.

- Nous sommes dans la ville de Fontainebleau, nous avons déjà parcouru la moitié du trajet, annonce Jesse.

Kéba prend sa tablette et examine sa carte. Il la mémorise avant de nous montrer le chemin.

Nous traversons les jardins abandonnés assiégés par des plantes sauvages, mais mes yeux ne cessent de contempler le château avec ses colonnades et ses décors au style gothique. J'en suis époustouflée. J'aurais bien aimé être archéologue pour travailler sur ces majestueux vestiges. Tout est vraiment beau.

Nous escaladons ensuite un grillage, recouvert de végétation, pour sortir du domaine. Devant nous, un immense terre-plein avec les carcasses de voitures abandonnées et des bâtiments insalubres encore debout. Contrairement à la scène d'hier, c'est comme si, cette ville n'avait connu aucun dégât... Mis à part, celui causé par le temps.

Nous suivons Kéba à travers des allées, restant sur nos gardes. Mais en route, nous ne croisons qu'un troupeau de félidés qui se lèchent les pattes. Ils nous regardent sans intention meurtrière.

Nous arrivons de nouveau devant une forêt où une pancarte recouverte de ronce indique : « Bienvenue en forêt de Fontainebleau » et, en dessous une carte montre différents parcours de promenade.

Nous n'empruntons aucun sentier... Nous nous contentons d'aller toujours tout droit à travers les arbres. Je ne regarde plus autour de moi, si nous sommes encore attaqués par des hyenas, il n'y a plus de cours d'eau pour nous sauver. Peut-être vaut-il mieux faire comme s'ils n'existaient pas et, avancer en toute diligence.

La traversée est longue. Je transpire. Mes muscles commencent à trembler. Mes pieds me font horriblement souffrir. J'observe la position du soleil. Il doit être environ quinze heures trente. Nous n'avons pas fait de pause déjeuner. Je commence à ressentir la fatigue. Au bout d'un moment, nous atteignons une route. Un panneau indique « Nemours ». Bientôt, les premières maisons de la ville apparaissent.

Soudain, un bruit sourd et prolongé se fait entendre au-dessus de nos têtes.

- Bon sang ! s'écrie Seb, un nuage rotatif !

- Qu'est-ce que c'est ? interroge Palma.

- Une tornade associée à des orages et des précipitations !

J'ai déjà entendu parler de ça... Les vents extrêmement violents peuvent nous emporter et les éclairs peuvent nous foudroyer ! Ces phénomènes n'existent pas près du dôme, car nous avons un régulateur supercellulaire d'orage qui protège nos habitations de toute catastrophe naturelle... Mais ici, nous sommes à l'extérieur !

- Le refuge est encore loin ? demande Saturn.

- Il va falloir foncer ! répond Kéba.

Nous filons à toute vitesse au cœur de la ville. Les rues sont plus étroites, les bâtiments vétustes ne sont pas plus hauts que quatre étages. Nous passons même dans une ruelle à l'allure de l'époque médiévale.

Le vent se lève brusquement, les déchets sur le sol commencent à s'envoler. Malgré la fatigue, je ne faiblis pas. Je ne veux pas mourir comme ça. Mais le vent demeure puissant qu'il me repousse. Saturn m'attrape la main pour m'aider à affronter la rafale naissante.

- Nous y sommes presque ! s'écrie Kéba en prenant ses clés.

Cette nouvelle me revigore. Nous traversons un pont, où en dessous, le canal est vide. Brusquement, le tonnerre fend le ciel. Le bruit est tellement assourdissant et effroyable que je sursaute. J'ai cru que le ciel allait s'abattre sur nous. Je redouble d'effort pour rejoindre l'abri.