Chapitre 6

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« Homo homini lupus est. » Hobbes disait que l'homme était un loup pour l'homme, c'est la vérité. Les membres d'une même famille sont nuisibles à long terme l'un pour l'autre, les couples sont dangereux pour eux mêmes et les amitiés sont meurtrières.

Froid... Elle avait terriblement froid. Elle avait l'impression que chaque centimètres de sa peau étaient  gelés mais en même temps ses poumons la brûlaient, son cœur ne savait plus battre normalement et une douleur lui paralysait tout le côté droit. Il lui était impossible d'ouvrir les yeux, encore plus de parler, seul son ouïe fonctionnait encore lui permettant d'entendre  les voix qui l'entouraient. Elle distingua d'abord la voix d'Emilio: colérique comme à son habitude, puis plus faible et enfin presque douce voir inquiète. Elle avait senti les doigts de celui-ci lui caresser le visage, la réchauffant un peu, puis elle entendit celles de Fred et de Marcus ordonner d'appeler le médecin et d'apporter des compresses froides. Puis elle perdit ce dernier sens, elle perdait complètement connaissance ou peut être qu'elle mourrait, est ce que ce serait si terrible que ça finalement? Qui allait la pleurer? Fred peut être mais elle n'en était pas si sûre, ses parents sûrement pas. Puis elle pensa à Emilio devant sa tombe, un grand sourire au lèvre, crachant encore un de ses fameux « crève salope! ».

***

Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, le goût ferreux du sang la fit grimacer, elle ouvrit ensuite doucement les yeux mais un rayon de soleil blanc l'aveugla aussitôt. Cependant lorsqu'elle baissa la tête elle découvrit une tête blonde reposée sur le bord du lit et le chaton dormant près d'elle. Elle n'arrivait pas à croire que Fred ai passé la nuit sur cette chaise à veiller sur elle. Elle décida de le réveiller en ébouriffant ses cheveux clairs de sa main valide, l'autre était toujours rattachée à une perfusion presque vide maintenant.
Il grogna légèrement puis releva la tête ses  yeux bleus vers elle, il lui fallut une fraction de seconde pour se rendre compte qu'elle était réveillée et qu'il le soit lui aussi complètement.

« Alex! Tu vas bien? Tu as des nausées? Mal à la tête? Tu peux parler? La bombarda son ami précipitamment en se relevant.

- Bon d'abord calme toi, je vais bien et les anti-douleurs font leurs effets. Alors respire un grand coup et parle calmement. Lui conseilla la jeune femme avec un sourire sur les lèvres.

- Tu nous a fait une de ces peur, lorsqu' Emilio nous a appelé j'ai vraiment cru que t'allais y rester tellement tu avais perdu de sang. Souffla le blond soulagé.

-C'est lui qui m'a trouvé? Fit-elle les sourcils froncés puis se souvint de la voix de ce dernier.

- Oui. Acquiesça-t-il puis continua plus sérieusement. Qu'est ce qu'il t'es arrivé pour que tu finisse dans cet état? Je sais que les russes sont pas hyper sympa mais tout de même.

- Affaire de famille, ma mère n'a pas apprécié les retrouvailles. Répondit-elle en tentant d'éviter la question en partie.

- Je vois. Fit-il simplement sachant que ce n'était pas la peine de demander plus de détails.

Il se leva et s'approcha de la perfusion de la jeune femme puis vérifia l'heure sur sa montre.

- Je pense que tu n'as plus besoin de ça, je vais te l'enlever et tu pourras te lever pour marcher un peu. Annonça le trentenaire en arrêtant le compte goutte puis retirant le film plastique qui tenant la perfusion à la main de la brune, il retira l'aiguille en plastique et appuya sur le petit trou avec un bout de compresse.

- Merci Fred, d'avoir veillé sur moi et pour tout le reste. Le remercia celle-ci avec un sourire honnête.

- C'est rien, tu aurais fait la même chose. Finit-il en posant un bout de sparadrap par dessus la compresse. »

Elle se releva, posa les pieds sur le tapis et tenta de se lever aidée par son ami. Une fois debout elle récupéra un sweat et un bas de jogging et se dirigea vers le couloir toujours soutenue par Fred. L'appartement était calme à cette heure aussi matinale mais l'odeur du café avait déjà envahi les lieux. Ils prirent donc la direction de la cuisine et du salon, à mi chemin elle lui demanda de la laisser se débrouiller seule finir le reste du chemin. Ils retrouvèrent dans la cuisine Charles, le second meilleur ami d'Emilio, ses cheveux noirs retombaient en boucles sur ses épaules et ses yeux marrons cernés trahissaient une nuit mouvementée. Il les salua et alla retrouvé un autre jeune homme plus petit et aux yeux bridés qui souris en le voyant arrivant avec deux tasses de cafés. Les deux nouveaux arrivant en firent de même et allèrent retrouvé le couple sur le grand canapé.

L'heure qui suivit plusieurs personnes arrivèrent et les rejoignirent, demandant à la jeune femme comment elle allait, puis Emilio entra dans la cuisine ouverte. Il balaya rapidement la pièce de ses yeux clairs, se servit une tasse du breuvage brun puis posa ses yeux sur Alex qui le fixait intensément. Un sourire mauvais étira ses lèvres fines et tout en s'approchant il s'adressa à la jeune femme.

« Je vois que tu es toujours vivante, bravo. Déclara ce dernier, son accent italien faisant vibrer le dernier mot. Ça aurait été dommage que tu ne meurs pas de ma propre main. Continua-t-il avec un sourire carnassier donnant des sueurs froides à Alex et pas seulement puisque un silence était soudain tomber sur la pièce. »

À l'ombre de nos viesWhere stories live. Discover now