Chapitre 31

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Je te promet mon cœur mais pas ma vie.

Elle avait pris un chemin alternatif et plus long pour arriver à Paris, sept heures et quelques à partir de Lyon mais elle avait évité les péages et l'autoroute où on aurait put la voir et l'arrêter. Il était donc 20h lorsqu'elle sortie du périphérique et se retrouva dans la capitale. Le trousseau de clefs que ses parents lui avait offert à son anniversaire trônait près de son paquet de cigarettes et de son briquet sur le siège passager. Le problème c'est qu'elle avait oublié de demander l'adresse exacte, elle savait que c'était dans le 16eme arrondissement mais pas la rue ni le numéro. Elle aurait put retourner chez Marcus mais elle y retrouverait très certainement Emilio plus tard et l'immeuble de Yanis était sous surveillance si il s'était fait arrêter. Et puis elle avait besoin d'un endroit calme, tranquille où elle pouvait prendre une douche et se reposer pour le lendemain, elle devait affronter Kain dans douze heures. Alors elle décida d'appeler son père, avec sa génitrice les choses c'étaient en quelques sortes améliorées mais toutes ces années de conflits n'allaient pas se résoudre en quelques semaines, son père avait toujours été plus compatissant. Elle trouva rapidement son contact et l'appela, le mettant sur haut parleur avec le kit main libre intégrée à l'écran de bord, il répondit à la troisième sonnerie.

« Allô, papa. Dit-elle en premier.

- Alex, tout va bien? Marcus vient de nous appeler, tu aurais abandonner son fils sur une aire d'autoroute en lui crevant les pneus.

- C'est pour son bien, écoute je suis arrivée dans la capitale, est ce que tu pourrais m'envoyer l'adresse de l'appartement?

- Bien sûr, tu pourras entrer par le parking, il y a une clef automatique sur le trousseau. Tu as deux emplacements à disposition dont une libre et l'autre avec ta voiture qui t'attend. L'appartement est au dernier étage, tu n'as pas de voisins, l'étage est à toi.

- Okay, merci et pour les armes, y'a de quoi faire?

- Oui, il y a un coffre dans le salon derrière la bibliothèque, il te suffira d'appuyer sur un bouton sous la première étagère.

- Très bien, vous avez vu ce qu'il se passe à Paris?

- Oui, c'est toi qu'il vise.

- Je sais, il m'a appelé ce matin d'où mon retour à Paris à trois jours de Noël, il veut me rencontrer seule à l'endroit où il a disparu.

- Et si tu n'y vas pas?

- Il met Paris à feu et à sang, je prends ses menaces au sérieux après ce qu'il a fait au salon de tatouage où je travaillais.

- Hm, met un gilet par balle. Je ne te dirais pas de ne pas y aller, tu ne m'écouterais pas dans tous les cas.

- Tu me connais trop bien, bonne soirée papa, salut Julia et... et maman de ma part. Finit-elle en raccrochant. »

À peine eut-elle raccrochée qu'elle reçu le message avec l'adresse exacte qu'elle rentra dans le GPS, si la circulation était fluide elle y serait en une vingtaine de minutes. Heureusement pour elle, elle arriva dans les beaux quartiers en une demie heure, plus que prévu mais peu en considérant le trafic accrue à cette heure de la soirée, d'habitude on en avait pour une bonne heure.
Le grand immeuble Haussmanien s'élevait sur six étages et un parking derrière l'immeuble descendait dans un sous sol sur deux étages. Elle activa la porte automatique et descendit au -2 où un numéro inscrit sur le porte clef de la voiture neuve lui indiqua ses deux lieux de parking. On se garant elle remarqua le véhicule offert par ses parents: une magnifique lamborghini noire matte. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle lui appartenait, elle aurait tellement voulu en profiter, remonter les Champs Elysées au milieu de la nuit ou faire une course contre ses amis, elle en avait l'habitude avec Yanis. Mais là, c'était impensable, Yanis était en prison et conduire sur Paris était risqué surtout avec une voiture aussi tape à l'œil que celle ci.
Elle soupira en prenant son sac de sport contenant ses affaires dans le coffre, jetant un dernier regard à la voiture neuve et prit l'ascenseur jusqu'au dernier étage. Évidement, tout était luxueux, la cage d'ascenseur au fer forgé qui laissait apercevoir les escaliers en bois couvert d'un tapis rouge en velours, elle le retrouva devant la porte de son appartement. Celle-ci était double et en bois peinte en gris, elle ouvrit la porte, alluma la lumière en tâtonnant sur le mur et découvrit un immense salon aménagé avec des canapés et fauteuils anciens, une table basse, un écran plat et une immense bibliothèque s'étendant sur un mur entier: là où était caché le coffre. La salle à manger et la cuisine ouverte étaient séparées par deux portes aux carreaux transparents, une porte donnait sur un couloir avec plusieurs portes donnant elles sur deux chambres avec une salle de bain privée chacune et une troisième au bout du couloir. Tout était neuf, luxueux, dans un style parisien et riche, tout était fonctionnel: il y avait l'électricité, l'eau, le câble et une ligne privée non surveillée.

Elle laissa tomber son sac au milieu du salon et se dirigea vers l'une des fenêtres, elle dégagea le rideau et observa la vue sur la ville, les lumières jaunes ressemblant à des étoiles dispersées sur les toits de Paris. Elle sourit à cette pensée, elle adorait cette ville, la vue la calmait. Elle alluma la télévision, mettant la chaînes des infos en fond et se dirigea vers la salle de bain principale, elle y trouva une grande douche italienne, un double lavabo et une baignoire en fonte. Elle posa son portable sur le meuble près de la baignoire au dessus d'une serviette, fit couler l'eau chaude et se déshabilla devant le miroir. Son corps avait maigrit, ses côtes étaient plus visibles que la normale et elle n'aimait pas ça, ses tatouages avaient des formes étranges à présent et la cicatrice sur son ventre était plus marquée, son visage gardaient quelques traces de ses conflits avec Emilio, elle sourit en y pensant. Elle s'installa dans la baignoire, laissant l'eau chaude engloutir son corps fatigué. Elle ferma les yeux d'aise, profitant enfin du calme qui ne dura pas longtemps, son téléphone sonna et son ventre gargouillait aussi depuis un petit bout de temps. En regardant l'écran elle reconnu le numéro d'Emilio, tiens,  il devait être arrivé sur Paris lui aussi. Elle hésita à répondre, elle laissa trois appels sans répondre puis au quatrième appel elle répondit, fatiguée de la sonnerie, elle aurait pu le mettre sur silencieux mais elle avait peur de raté un appel important.

« Oui. Dit-elle en mettant le haut parleur.

- Putain Alex! T'es où? Je suis restée une heure à poireauter comme un con avant que quelqu'un ne vienne me chercher.

- Bonsoir à toi aussi, je suis chez moi. Je te manque déjà?

- Comment ça chez toi? Bordel je suis près de Paris, dit moi où t'es?

- Bonsoir à toi aussi. Fit-elle calmement.

- T'es où bordel!

- Tu sais que je ne peux pas te le dire par téléphone, je ne peux pas te parler Emilio.

- Quoi?! S'écria-t-il en faisant une pause. Merde, je suis con, juste, s'il te plaît ne fait pas de bêtise, préviens moi si tu a besoin d'aide, je suis là pour toi. Dit-il sérieusement, sa voix devenue plus rauque.

- Je sais, moi aussi je suis là pour toi mais ne fait rien, je ne veux pas te mettre en danger. Souffla celle ci plus calmement.

- Je t'ai déjà acheté un cadeau pour Noël alors ne meurt pas, ce n'est pas remboursable. Tenta le jeune homme en détendant l'atmosphère.

- Bonne nuit Emilio. Finit-elle en raccrochant, un sourire triste aux lèvres. »

À l'ombre de nos viesWhere stories live. Discover now