Chapitre 15

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Il arrive un moment où quelque soit la force, la richesse, l'intelligence et le pouvoir que l'on possède, nous avons besoin d'autrui. Et cela même si l'autre était la dernière personne à qui nous pourrions confier notre vie.

« Bureau de madame Niklov. Répondit une voix féminine à  l'accent russe bien prononcé.

- Passez moi ma mère. Ordonna la jeune femme.

- Veuillez patienter un instant. Fit la voix.

Elle en profita pour quitter le parking du poste de police, ce n'était pas le lieu le plus sûr lorsque l'on était recherché et s'engagea dans une petite ruelle, s'adossant au mur trempé par la pluie de la veille.

- Alex. Résonna une voix grave qui n'était pas celle de sa génitrice.

Sa respiration se coupa brutalement, une boule se forma dans sa gorge et ses lèvres tremblèrent lorsqu'elle répondit.

- Papa... Souffla-t-elle reconnaissant la voix de son paternel.

Un long silence de l'autre coté du combiné s'en suivit, elle crut pendant un instant que son père avait raccroché mais d'un autre côté elle était aussi soulagée de parler à son père, ça faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas parler et lui au moins ne voulait pas la tuer.

- Tu as vu les informations, n'est ce pas? Demanda l'homme calmement.

- Oui, je voulais m'assurer que vous n'aviez rien à voir avec cette histoire. Continua celle-ci en se reprenant.

- Non, nous aussi nous sommes concernés. Notre tête n'est pas mise à prix par les autorités grâce à Moscou et à notre position mais dans d'autres circonstances nous serions dans la même situation, nous avons tout de même des restrictions de déplacement. Expliqua l'homme d'affaire.

- Je vois, bien...merci. Hésita la jeune tatoueuse ne sachant que dire, c'était toujours aussi stressant de parler à un membre de sa famille.

- Alex, tu vas bien? Je sais que ta mère t'a tiré dessus et que c'est impardonnable mais tu l'as connais, elle ne te pardonne pas d'être partie ainsi. Ce n'est pas une partie de plaisir pour elle non plus. Tenta son père.

- Elle n'est pas la seule. Si elle est à côté de toi, dit lui...dit lui que je suis désolé. Finit-elle en raccrochant, soufflant tout l'air de ses poumons. Elle se rendit compte que s'excuser envers sa mère avait dût sonner comme un dernier adieu, mais peut être que c'était le cas. Est ce qu'elle s'en sortirait cette fois? »

Elle décida de rentrer dans l'appartement qu'elle partageait avec l'italien en prenant un taxi, les transports en commun étaient à éviter à cette heure-ci où les gens avaient tendance à regarder les informations très tôt sur le web. Le taxi était moins risqué, malgré la radio qui tournait souvent dans ces véhicules on ne pouvait pas voir d'image et c'était ce qui était le plus important pour elle. Elle entra dans la voiture en prenant soin de cacher le plus possible son visage grâce à sa capuche et donna l'adresse. Paris se réveillait à peine, les rues se remplissaient petit à petit, les éboueurs finissaient leurs tournée alors que le ciel s'illuminait lentement. La radio passait les informations du matin et inévitablement son nom fut prononcé, les choses se propageaient trop rapidement.

« Ha les jeunes de nos jours, ils deviennent des criminels de plus en plus tôt et ça même si ils viennent de bonne famille. Lâcha soudain le chauffeur en lui lançant un regard par le rétroviseur, la faisant sursauter légèrement.

- Ils n'ont pas toujours le choix, il arrive qu'ils grandissent parmi ces criminels. Répondit-elle en détournant le regard.

- Tout de même, les parents protègent leurs enfants de ce monde là. Répliqua l'homme au volant. »

À l'ombre de nos viesWhere stories live. Discover now