Chapitre 21

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Elle préférait le sang ou larmes, elle choisissait la colère à la tristesse, on la traitait de sans cœur alors que le sien était juste brisé.

Elle serra la lettre entre ses doigts, les sourcils froncés et les lèvres serrées, pourtant elle ne dit rien et finie même par regarder le film. Elle sentie le regard de la maîtresse de maison mais décida de ne pas y faire attention, en réalité son calme apparent cachait  l'incompréhension et la colère naissante qui régnaient dans son cerveau. Une migraine insupportable l'acheva, elle finit par se lever et quitter la pièce, la lettre toujours en main, dix minutes avant la fin du film.
Elle se dirigea directement à l'étage, récupéra une aspirine dans l'armoire à pharmacie et se réfugia dans sa chambre, tira les rideaux, déposa la lettre sur son bureau et se recoucha. Elle n'avait pas envie d'en parler, ni d'affronter les regards d'Emilio et de sa mère, elle ne voulait pas non plus penser au contenu de la lettre ni à ce qui l'attendait, elle voulait oublier et dormir pendant des heures et des jours si elle le pouvait, éveillée rien de bon n'allait en sortir.

Au rez-de-chaussée, Julia tira son fils à part et s'enferma avec lui dans son bureau, lui expliquant la situation.

« C'était quoi cette lettre que tu as donné à Alex? Demanda le fils en fermant la porte derrière lui.

- C'est justement de ça que je voulais te parler, dans un peu plus d'une semaine c'est son anniversaire et  pour l'occasion ses parents viendront ici. Ils ont quelques affaires de famille à régler, c'est de ça que parlait la lettre. Répondit la mère.

- Et c'est ce qui la mit dans cet état? Elle n'est pas comme d'habitude, elle n'aurai jamais réagi comme ça en temps normal surtout en recevant une lettre de ses parents. Il doit y avoir autre chose. Répliqua l'italien inquiet.

- C'est vrai que ce n'est pas la réaction à laquelle je m'attendais, je pensais qu'elle serait en colère et déciderai de quitter le pays sur le champ pour ne pas les voir mais d'après Julian elle s'est enfermée dans sa chambre. L'informa celle-ci.

- Tant qu'elle ne fait pas de bêtises tout va bien, il vaut mieux la laisser seule. Finit son fils en faisant demi tour.

- Emilio attend, tu pourrais allez la voir, s'il te plaît. Le pria Julia, lui lançant un regard auquel il ne pouvait dire non au risque de le regretter. »

Il quitta la pièce en jurant à voix basse, les mains dans les poches. Pourquoi c'était toujours lui qui devait aller voir comment allait « la princesse Alex »? Bordel, la dernière fois il l'avait retrouvé presque morte.
En montant les escaliers il réfléchit à la situation, cette lettre avait eu l'effet d'une enclume sur la russe, comment allaient se passer les retrouvailles entre les membres de cette famille, il se demandait même si il y en aurai vraiment. Il la voyait déjà faire son sac et partir en pleine nuit pour quitter le pays. Mais une fois devant la porte de sa chambre, il hésita à toquer, quelque chose le retenait: de l'appréhension. Comment allait-il la retrouver? Était-elle en colère? S'énervant presque contre lui même, il toqua trois grand coups mais aucune réponse, même pas un mouvement de pas, il décida donc d'entrer, la porte n'étant pas verrouillée.
À sa grande surprise, la pièce était plongée dans les ténèbres, une pâle lumière éclairait juste de quoi ne pas se prendre les pieds. Puis il découvrit une forme allongée dans le grand lit, la couverture ne laissant voir que la tête et un bras de la jeune femme. Il referma doucement la porte derrière lui et avança lentement vers le lit puis s'y assit, dos à dos.

« On m'a encore envoyé pour voir si t'étais vivante, si tu dors j'aurai vraiment l'air d'un gros con qui parle tout seul. Commença-t-il avec un sourire mais il eu bientôt la réponse lorsqu'il senti le lit bouger, elle s'était tournée vers lui.

À l'ombre de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant