chapitre 9

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Dans Le Parrain il y avait cette citation qui disait: « Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près. ». C'est illogique n'est ce pas?

« Tu es bien dure avec tes amis. Lâcha Emilio alors qu'ils montaient les escaliers jusqu'au dernier étage.

- Et? En quoi ça te concerne? Je ne me mêle pas de ta relation avec les tiens. Répliqua sèchement la brune en tête.

- Tu ne mérite pas l'amitié de ceux qui t'apprécient, quel gâchis qu'ils perdent leur temps avec toi. L'attaqua ce dernier.

- C'est quoi ton problème?! S'écria Alex en se retournant brusquement alors qu'ils arrivaient sur le palier. Ce ne sont pas tes oignions alors ferme-là! Continua-t-elle sous le regard inexpressif de l'italien.

Il monta la dernière marche qui les séparaient et s'approcha dangereusement, la faisant reculer jusqu'au mur. Elle déglutit difficilement lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était coincée contre le corps imposant d'Emilio et la paroi en plâtre. Merde, elle avait encore ouvert sa grande bouche pour rien. De son côté, le jeune homme était presque amusé par la situation, il adorait la voir dans cet état et sans vraiment s'en rendre compte se lécha les lèvres. Il ressemblait à présent à une bête sauvage devant sa proie, s'apprêtant à l'achever. 

- Personne ne me dit de la fermer. Souffla ce dernier, penché vers son oreille et ses bras de chaque côtés de la tête de la jeune femme. »

La voix de celui-ci s'insinua en elle comme un virus, paralysa son cerveau et fit bouillir le sang de ses veines. Deux parties se battaient en elle: l'une lui criait qu'il y avait danger alors que l'autre était intrigué par ce prédateur. Elle ne pouvait nier la beauté et le corps de l'homme presque collé à elle, il avait tout de ce qu'elle appréciait chez un homme: grand, musclé sans pourtant ressembler à une bodybulder ayant abuser de la salle de sport, des yeux hypnotisant, des lèvres tentatrices et une aura dominatrice qui ne la dérangeait pas dans certaines situations.
Ils se fixèrent quelques instants, silencieux et tendus, mais à côté de leurs haine l'un envers l'autre, une tension sexuelle les titillaient et leurs donnaient une excuse pour être aussi proches. Mais un raclement de gorge les fit sursauter alors que Yanis les avait rejoint et les regardait avec un sourire au coin. Le couple se sépara aussitôt, Alex se dirigea vers l'unique porte de l'étage et la déverrouilla sous le regard des deux hommes.

La porte s'ouvrit sur un magnifique appartement: l'intérieur était inspirée de celle des intérieurs parisiens où des moulures décoraient le haut des murs, les tons beiges et gris rendaient cependant les lieux austères et froids alors que les quelques meubles étaient recouverts de draps blancs. L'entrée était vide et donnait sur un grand salon: de grandes fenêtres éclairaient les lieux, de chaque côtés deux grandes portes en bois se confondaient avec les murs.
La jeune femme entra en premier, reconnaissant son ancien appartement où elle avait vécu avec son frère, mais les souvenirs s'étaient comme effacés avec sa disparition. Elle ouvrit la première porte à sa gauche donnant sur une grande cuisine toute équipées alors que celle de droite donnait sur un couloir où trois portes s'alignaient: deux chambres séparées par une salle de bain. La visite se fit dans un silence quasi-solennel, seuls leurs pas résonnaient sur le parquet grinçant à chacun de leurs pas, Yanis s'occupa de retirer les draps protégeant de la poussière le mobilier. Pendant ce temps, Alex et Emilio étaient toujours dans la première chambre presque vide où seul un grand lit trônait au milieu de la pièce et une petite armoire devant.

La jeune tatoueuse s'élança rapidement vers les fenêtres et les ouvrit légèrement pour aérer, en réalité elle étouffait dans cette pièce. Le jeune italien se promena dans la pièce et se vit déjà s'installer ici, mais en ouvrant les tiroirs de la commode il tomba sur une photo retournée. Il la prit dans ses mains et observa les deux personnes présentes dessus: un jeune homme aux cheveux bouclés et mi-longs souriait à la caméra tout comme une jeune femme dont le visage souriant n'appartenait qu'à une seule personne: Alex . Il compris alors, il comprit que c'était Alex et son frère. Il s'étonna de la joie qui illuminait le visage de celle-ci dans la photo et ne put s'empêcher de se demander si un jour il verrait à nouveau un aussi beau visage, si joyeux et plein de vie, lorsqu'il l'a voyait elle était soit en colère contre lui soit perdue dans ses pensées, quelques sourires polies s'étaient adressés à ses amis retrouvés mais rien de bien vrai. Il se tourna vers elle, l'observa retirer le linge recouvrant le lit et le miroir sur l'un des murs, il savait qu'il devait lui donner cette dernière image de son frère.

« Alex. J'ai trouvé ça dans un tiroir. Dit-il en lui tendant la photo.

Elle le regarda les sourcils froncés, s'approcha et récupéra la feuille de papier glacé. Son visage se crispa aussitôt, ses lèvres rosées se pincèrent et ses mains tremblèrent légèrement.

- Merci. Fit-elle simplement en pliant la photo et la rangeant dans sa poche avant de continuer. C'était la chambre de mon frère.

- Je prendrais l'autre alors, c'est mieux si c'est toi qui y réside. Déclara le jeune brun.

- Non, en fait je préférerais si c'était toi, je suis déjà insomniaque alors si en plus je devrais dormir ici, ce serai pire. Souffla la jeune femme tentant d'ironiser.

- Bien. Acquiesça Emilio.

- Je vais te montrer la salle de bain, par contre il y en a qu'une seule mais comme tu verras elle assez grande pour deux personnes. J'imagine que Marcus a prévu que j'emménage à nouveau ici. Expliqua celle-ci en sortant de la pièce.

Elle devait très probablement avoir raison sur ce fait, son père n'allait pas le laisser seul ici. Il avait bien insister sur le fait qu'il ne poserait pas un pied dans la banlieue sans elle alors y vivre semblait être inimaginable. Mais il était un peu inquiet de la situation, leurs derniers échanges avaient été pour le moins violents, réussiraient-ils à vivre sans s'entretuer? Ça il était moins sûre.

Il la suivit ensuite dans la grande salle de bain recouverte de carrelage grisâtre, deux lavabos faisaient face à un grand miroir sans bords, les toilettes étaient placées dans un coin près d'une baignoire en fonte faisant face à une grande douche aux baies transparentes. La seconde chambre était identique à la première, les mêmes tons froids sur les murs et le même lustre argenté pendant du haut plafond, seul un bureau semblant avoir bien vécu était placé devant la fenêtre et les différenciait.

Ils retrouvèrent enfin Yanis dans le salon, ce dernier avaient tout découvert: deux grands canapés entouraient une table basse, de grandes lampes  étaient placées aux coins de la pièce et il remarqua enfin le magnifique et luxueux lustre composé de cristaux et perles transparentes suspendu au dessus de leurs têtes.

- Il suffira d'acheter quelques meubles, du linge de maison et de ramener nos affaires pour finir l'installation. Finit Alex.

- Je demanderais à Louis et Charles de nous aider à ramener nos affaires, on passera commande pour le nécessaire. Décida Emilio.

- Je dois comprendre que tu reviens vivre ici Alex. Lâcha Yanis, un grand sourire aux lèvres.

- T'enflammes pas, on pourra plus refaire nos quatre-cents coups, j'ai du travail avec le tatouage et seconder ton nouveau boss. Répliqua son amie en se dirigeant vers la cuisine.

- C'est aussi ton boss! S'écria le maghrébin sous le regard amusé du concerné.

- Ouai bien sûr. Marmonna-t-elle.

- Toujours aussi têtu. Lâcha l'ancien sous chef en secouant la tête puis posa son regard sur son nouveau chef. Bonne chance pour la cohabitation.»

À l'ombre de nos viesWhere stories live. Discover now