À l'ombre de nos vies

Chapitre 16

Certains disent avoir le mal du pays alors que d'autres s'ennuie à rester trop longtemps au même endroit, certains se disent citoyens d'un pays précis alors que d'autres ne sont que les citoyens du monde.

Ils n'avaient pas le choix, ils partaient en direction de l'Italie, ils avaient bien compris que les mots de Marcus étaient un ordre.
La jeune femme s'étonna qu'elle fasse elle aussi partie du voyage: c'était normal pour son chef d'envoyer Emilio en Italie pour le protéger, c'était son fils après tout, mais qu'il ait pensé à elle c'était inespéré et elle l'en remerciait.

Ils finirent leurs maigres bagages en quelques minutes, un sac pour chacun, puis retrouvèrent le chef des Pirates dans le salon. Ce dernier leur expliqua qu'un jet privé les attendaient sur un aéroport servant de base d'entraînement aux pilotes à la sortie de la banlieue. Alex s'inquiéta évidement pour son chaton mais fut rassurée lorsque l'homme aux cheveux gris lui assura que Louis s'en occuperai bien, elle n'avait aucun doute là dessus. Ils sortirent tous les trois de l'immeuble, Marcus leur donna quelques instructions pour éviter les contrôles sur le chemin et leur souhaita bonne chance, les assurant qu'ils resteraient en contact. Finalement les deux jeunes gens montèrent dans la voiture de l'italien après avoir déposé leurs bagages alors que Marcus montait dans la sienne avec Max dans ses bras.
Leurs deux voitures démarrèrent et se séparèrent rapidement: l'une reprenant la direction de la capitale alors que la seconde quittait la ville.

Le trajet se passa dans un silence tendu, comme à chaque fois qu'ils étaient seuls dans cette voiture, mais cette fois ci se n'était pas à cause de leurs différents, l'inquiétude se lisait sur leurs visages. Alex se mordait les lèvres alors que ses doigts ne pouvaient restés immobiles, de son côté Emilio serrait le volant plus que nécessaire. Son cerveau avait du mal à digérer tout ce qui se passait, il était à peine revenu en France que le voilà déjà parti et recherché par les autorités françaises et sûrement européennes, son père savait se débrouiller tout seul mais il était tout de même inquiet comme à chaque fois qu'il partait, ses souvenirs d'enfance défilant dans sa tête. Ses pensées se tournèrent ensuite vers la jeune femme assise près de lui qui semblait se ronger les sangs, il voyait bien du coin de l'œil ses fines mains se tordre d'impatience. Il se demandait ce qu'elle pouvait bien penser, elle allait le suivre dans un pays totalement inconnu pour elle, loin de tout ce qu'elle connaissait mais c'était pour son bien. Même si il ne l'avouerai jamais, il était soulagé que son père l'ai envoyé avec lui loin de la France, avec lui elle était bien plus en sécurité.

Une demie heure plus tard ils arrivèrent sur une piste d'atterrissage où quelques petits avions de croisière étaient immobilisés dont un jet privé noir. Ils se regardèrent quelques instants avant de sortir de la voiture, tentant de deviner ce que l'autre pensait, l'appréhension se lisait dans leurs yeux tout comme l'excitation de ce qui les attendaient. Emilio était le plus rassuré, il retournait dans son pays natal et sa mère allait les rejoindre mais Alex, elle, serait en terrain inconnu. Plus que jamais, ils avaient besoin de l'un de l'autre.
Enfin ils sortirent en même temps du véhicule, ils récupérèrent leurs bagages et se dirigèrent vers l'avion à quelques mètres où le pilote et un autre homme en costume les attendaient.

« Bonjour, je suis le commandant Drew, je serais votre pilote. Se présenta l'homme à l'uniforme.

- Merci de nous emmener, vous nous sauvez la vie. Le remercia Emilio alors que la jeune femme fixait le second homme en costard.

- Et vous êtes ? L'interrogea Alex, le visage tendu, quelque chose clochait avec cet homme, elle en avait la certitude.

- Le chauffeur, je dois ramener votre voiture. Répondit-il en soutenant le regard de celle-ci, un sourire discret étirant un coin de ses lèvres.