Rapprochement

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Chapitre 14

Vadim

Mon sang n'a fait qu'un tour lorsque j'ai décroché et que la voix paniquée de Lili a raisonné dans le téléphone.
Je me suis levé d'un bon et j'ai dévalé quatre à quatre les marches du "36".
Le portable collé à l'oreille j'ai démarré en trombe mon véhicule banalisé et ai parcouru le chemin toutes sirènes hurlantes.
J 'ai gardé Lili en ligne tout le trajet pour éloigner la panique que je sentais monter le long de mon échine et pour la rassurer autant que moi j'en avais besoin.

-" Je suis là dans dix minutes. Ne t'affole pas ...chut. ..." je lui murmure inlassablement cette phrase comme un mantra. Je l 'entend renifler et soupirer.
Moins d'un quart d'heure plus tard j'arrête là voiture en double file ; saute du véhicule et me propulse sur le portail. Je tape frénétiquement le code et demande à Lili celui du sas d'accès.

" ...Merde Vadim attend, je ne sais plus. .."glapit Lili.

" Calme toi. .respire fort et réfléchis . " ordonnè je en rangeant mon impatience.

" ab 45 ! !!!" crie Lili.

Je franchis le sas et monte en courant l'étage.
Arrivé devant la porte de Lili, je remarque immédiatement les marques sur la serrure. Sa porte a été forcée !
J'explique à Lili calmement qu'elle doit rester dans la salle de bain et de ne sortir sous aucun prétexte. Je raccroche et donne un grand coup d'épaule dans la porte . Sous la poussée cette dernière s'ouvre et je rentre en dégainant mon arme . Aucun meuble ne trouble ma vision périphérique de l'espace restreint du couloir. Les lumières sont toutes allumées .Je me place à l'angle du couloir et avance précautionneusement ma tête pour jeter un rapide regard circulaire dans le salon.
L'espace est vide. Je continue ma progression en empruntant le couloir menant à l'espace de nuit où doit se trouver la salle de bain et la chambre.
J'avance à tâtons et sécurise ma prise sur mon arme. Je me projette sur le mur face à la porte d'une pièce que j'identifie comme étant le chambre de Lili.
Tout est sécurisé. .Je rengaine mon arme et pose mes mains sur mes genoux, la tête penchée en avant. Je reprends mon souffle difficilement et en me redressant j'appelle Lili.

" Tu peux sortir il n'y a personne !" indique je le plus calmement possible.
Je me place devant la porte de la salle de bain et attends quelques secondes avant de recueillir Lili qui s'est littéralement jetée dans mes bras .
Elle se cramponne au col de mon blouson , le visage enfoui dans mon cou. Je baisse la tête et dépose un baiser sur ses cheveux respirant leur parfum fruité.
Je reste appuyé contre le mur, mon précieux fardeau entre les bras .
Je l'écoute retrouver une respiration normale.
Du bruit se fait entendre vers l'entrée de l'appartement et je me précipite me maudissant intérieurement de ne pas avoir pensé plus tôt aux conséquences du vacarme que j'ai occasionné.
En effet en sortant sur le perron je suis face aux deux voisins de paliers de Lili qui observent avec méfiance la porte d 'entrée.
Je leur montre ma carte et leur assure :

-" Pj de Paris. Tout est OK , vous pouvez rentrer chez vous ."
Les voisins se retournent et rentrent chez eux .

J'agrippe mon portable et appelle le service judiciaire pour qu'il récolte des preuves et surtout une empreinte ! En quelques mots je leur expose les faits relatifs à l'intrusion ainsi que l'histoire de l'agression de Lili. Mon interlocuteur me prévient qu'ils seront sur les lieux dans deux heures minimum : la nuit s'annonce chargée pour eux ! .
Je me dirige directement vers la chambre de Lili ; elle est allongée sur son lit, un bras cachant ses yeux et l'autre posé sur sa poitrine.

" Lili comment vas tu? Je demande en m'asseyant sur le côté du lit. J'emploie à nouveau le tutoiement de manière naturelle.
Lili baisse son bras et agrippe ma main en serrant très fort.

" Merci pour tout. ."me dit elle d'une toute petite voix. ..Elle continue à me serrer la main et murmure.

" Il était là. "

" Je ne sais pas Lili ; Les collègues vont arriver pour relever les empreintes si on a de la chance."

Elle plante ses yeux dans les miens ; se redresse en s'appuyant sur son oreiller et répète en haussant le ton .

" IL ÉTAIT LÀ ! "Je l'ai senti .Son odeur je veux dire . Je l'ai reconnu !"

Je la regarde éberlué et la questionne, en me penchant sur elle.

" Racontes moi Lili ! " la presse -je .

Elle s'approche de moi , me prend par le cou ,enfouit son nez dans mon cou ..je ne respire plus .Mon coeur rate deux ou trois battements. .J'arrive à garder mes bras contre moi et attends ses informations. Mais Dieu que c'est difficile ! !

" Depuis mon agression, j'ai la sensation que mon odorat s'est développé. .Lorsque je suis près de toi , je...hum...je détecte un mélange d'odeur de bois, de feu brûlant dans une cheminée, de fumée de cigarette.Cela me procure immédiatement des images, des sensations ...C'est bon ..." halète Lili sur ces derniers mots.

J'essaie d'assimiler ce que Lili me raconte . J'attends encore patiemment, mes mains toujours posées sagement sur le lit de chaque côté de son corps.

" L'odeur de ta peau est décuplée ; le whisky que tu bois . De L'ambre et de la vanille se mêlent aux autres senteurs qui te représentent.Toutes ses odeurs , je les identifie et je me sens immédiatement plus calme et .."

" C'est dingue Lili ! " la coupé-je ."
" Tu es en train de me dire que tu arrives à associer une odeur à une ambiance avec tous ces détails ? "

" Je crois que oui ..." me confirme Lili.

" Et quoi d'autre racontes moi !" insiste -je.

" hum ...A l'hôpital.Mon infirmière portait un parfum que j'ai associé au mimosa et à des herbes folles . Je sentais presque le soleil faire éclore les fleurs jaunes !"

" Lili. .. pour le collectionneur. Que peux tu me dire ?"

Lili s'approche de moi , me prend les mains et les passe autour de sa taille ; Elle se cale contre mon torse et continue doucement. Sa voix est presque inaudible et je me penche pour l'écouter.

-" C'est une odeur forte, presque acide mêlée à une odeur animale comme le musc.En même temps je sens une fleur légère poussant au milieu de pré ou peut être de la mousse poussant sur un chêne. Cette odeur me révulse, me donne la nausée. Et je l'ai senti cette nuit ...cela m'a réveillé ! "

Je reste sans voix : abasourdi. Lili reprend :

" C'est assez perturbant car à la moindre senteur, je me retrouve transportée dans tel ou tel univers et ce soir mon odorat l'a détecté ici dans ma chambre.Dis tu me crois hein ?"

Je ne résiste plus et la serre fort contre moi . Sa tête bascule en arrière et son regard gris plonge dans le mien . Ses lèvres s'entrouvrent et je ne peux que répondre à leur invitation. Je me penche à leur rencontre et y dépose un baiser léger. Je sais que je commets une erreur monumentale en cédant à la tentation de ce petit bout de femme.
Lili s'agrippe et répond à mon baiser comme une assoiffée ; sa langue force doucement le passage de mes lèvres et vient danser la plus merveilleuse des rondes .Mes mains restées sages jusque là s'animent et remontent de ses hanches à ses épaules. Je les plonges dans ses longs cheveux et enserre sa nuque afin d'appuyer notre baiser .Lili passe ses mains sous mon tee- shirt et me caresse délicatement le ventre. Notre respiration s'accélère, nous basculons sur le lit. Nos coeurs s'emballent, battant à l'unisson.
Je sais que le point de non retour est proche mais je ne peux m'arrêter de l'embrasser. En nous laissant emporter par la passion, Lili se retrouve sur moi.

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Hey Hey!!

Les amis ! Les chouchous se rapprochent enfin !

C ' est chouette hein?

Bises

Laurie

Parfum de danger Onde histórias criam vida. Descubra agora