Pressentiment

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Chapitre 27

Il est dix sept heures trente cinq . Cela fait plus de deux heures que nous épluchons le listing des donneurs de sang ab négatif. Le contact de Julie n'a pu nous envoyer qu’une copie sur fichier word ce qui fait que nous ne pouvons pas jouer avec les cellules et cibler nos recherches sur les trentenaires et quarantenaires. Nous nous paluchons cette liste par ordre alphabétique et je peux assurer à qui veut l'entendre que je ne vais pas tarder à péter les plombs. Julie est dans le même état que moi. Nous nous sommes partager le listing en deux. Je m'occupe de la fin de l'alphabet des noms compris entre le  Z et le M.

“ Vadim on fait une pose ! " couine Julie en se levant .

J'approuve et me lève pour me dégourdir  les jambes .

“ Je n'ai pas de nouvelles de Lili … ça me saoule!” dis-je à ma coéquipière.

“ Vous deviez vous voir ce soir?

“ Pas sûr avec le taff mais en général elle répond assez vite à mes messages".

“ Elle doit te bouder un peu beau brun . Les filles ça boudent tu sais ! " me dit-elle en me faisant un clin d'oeil.

Je la regarde avec humeur et m'approche de la fenêtre pour prendre un peu l'air.
L'appartement de Julie est à son image: coloré, moderne et lumineux. Le rouge occupe une bonne place dans sa décoration. C'est chaleureux mais un peu agressif dans mon état actuel. Je rêve de me poser chez mes parents , devant la cheminée un bon verre de mon alcool préféré en main ..
J'aimerai emmener Lili les rencontrer ainsi que ma petite soeur. J'ai envie de lui faire connaître ma famille, elle qui n'a plus personne.

“ Merde et merde ! " grognè je.

Julie me regarde et s'approche de moi en me tendant un énième café.

“ Toi t'es accro.” constate t'elle .

Je grogne à nouveau et la regarde dans les yeux. Je lui rends son clin d'oeil et lui ébouriffe les cheveux.

Elle me tire la langue et nous nous sourions comme des gosses .

La tension redescend d'un cran .

“ Elle va t'appeler t'inquiète pas “.

Ben c'est bien ça le problème. Je m'inquiète.
Je hoche la tête et retourne vers le canapé. Nous finissons notre café en silence , plongeant dans la liste de ces satanés noms. Aucun ne me fait “tilt” .
Mon téléphone sonne. Dans ma précipitation je le fais tomber par terre. Je me maudis en regardant l' appel manqué . C'est Lili.
Je la rappelle sur le champ .
Elle ne répond pas .
Je m'énerve et jure comme un charretier en relançant l'appel .
Julie se marre en me regardant perdre mon sang froid . Un autre appel me parvient et je décroche immédiatement.

“ Rastaut foncez au domicile de l'ex de ce Durieux : Demandez lui le nom de son mec actuel! ” braille le commissaire Carret.

“ Quoi..  euh ..ok patron . “ seul le silence sur la ligne me répond. Il a raccroché.

“ Bordel Ju ! Cherche moi l'adresse des Durieux ! Le patron a une piste. Nous devons creuser dans la vie privée de Madame Durieux !”

Julie me regarde les yeux ronds et reprend rapidement sa vélocité pour tapper ses recherches sur l' ordinateur.
En l'attendant, J'enfile mon blouson et regarde mon téléphone. J'aperçois à ce moment là que Lili m'a envoyé un sms. Je suis content d'avoir des nouvelles ou du moins de voir qu'elle pense à moi .
En revanche je reste perplexe devant la teneur du message.

De Lili
A Vadim : bcxdhkgdxblnn.

Des centaines de points d'interrogation surgissent dans mon cerveau . Son téléphone n'est sûrement pas verrouiller .Cela explique les “ hiéroglyphes “ du sms et ses appels .
Je tente à nouveau de la joindre. Mon téléphone collé à l'oreille , j'observe Julie qui s'active sur l'ordinateur .Elle se saisit de son téléphone et entre une information sur celui-ci . Elle se lève et me regarde en me souriant et me lance :

Parfum de danger Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt