Vadim

522 61 4
                                    

Chapitre 28 :

Julie me regarde lorsque le message d'urgence des pompiers raisonne dans l'habitacle de la voiture .
Je ne cherche même pas à comprendre et coupe les deux voies de circulation parallèles pour rejoindre l'axe qui me permettra d'arriver à l'ecole primaire. Le gyrophare m'évite quelques coups de klaxon bien mérité au vue de la dangerosité de ma manoeuvre.

" Julie appelle l'hôpital et demande si ce Raymond est dans l'établissement et si c'est le cas , envoie une des bagnoles là bas !"
Ma collègue s'exécute. Je désobeis sciemment aux ordres de mon boss qui voulait que nous nous y rendions.
Je m'en fou . Je dois aller vérifier par moi même que Lili n'est pas dans l'école et qu'elle soit en sécurité.
Je ne crois pas une seule seconde à cette option. Je suis certain qu'elle est en danger . Trop de choses étranges se sont passées cette après-midi. Mon instinct me dicte que le collectionneur n'est pas étranger au silence de mon ange .
Concentré sur mon trajet , j'écoute Julie discuter avec son interlocuteur.
Le téléphone scotché à son oreille elle se saisie de ma manche et je l'entends jurer.

" Merde ! Fais chier , il s'est barré à quinze heures !"

L'adrénaline et la peur se livrent un duel dans mon corps . Je respire et expire longuement pour canaliser le flot de stress. Je dois garder mon sang froid.
L'école est en vue. Un camion de pompier est stoppé devant le portail . Les hommes du feu s'agitent autour , déroulant le tuyau. J 'arrête mon véhicule et c'est d'un même mouvement que Julie et moi sortons de l'habitacle. Nous nous précipitons à la rencontre des pompiers. J'enfile mon brassard orange fluorescent qui me distingue lors des interventions.

" Lieutenant Rastaut et Thevenin de la police judiciaire . Avez vous du nouveau ?"

" Capitaine Baptiste Giraut ,enchanté  lieutenant; nous avons essayé de joindre l'école, aucune réponse. " me dit-il en nous serrant la main .

" Nous n'observons aucune fumée de l'extérieur. Je pense que nous allons entrer dans quelques minutes .Un de mes gars fait le tour de l'établissement en ce moment même ."

" Capitaine , il se pourrait qu'une jeune femme soit en danger. Un présumé assassin court les rues et l'a déjà agressé il y a quelques semaines. Nous avons une piste très sérieuse qui nous mène ici. Je vous demanderai d'être extrêmement prudent. On ne sait pas si le gars est ici et s'il est armé".

" C'est compris lieutenant... Ah voilà mon collègue qui va peut-être nous indiquer si la voie est libre ".

Nous voyons un grand gaillard arriver en courant . Il hoche la tête pour nous saluer et s'arrête devant son supérieur.

" Rien à signaler Capitaine. En revanche deux pièces sont allumées. Une vers l'entrée et une autre soixante-dix mètres sur la gauche. Je n'ai vu aucun mouvement. "

Baptiste Giraut se tourne vers nous , attendant que je prenne la parole.

" Bon , je suis persuadé que Lili Duprés est dans l'établissement et que son silence nous prouve que la situation est critique. Autrement elle aurait répondu au téléphone ou serait sortie lorsque vous êtes arrivés. Pour une raison que nous ignorons , elle a dû enclencher l'alarme incendie. "

Je fixe le capitaine des pompiers et lui demande de ne pas intervenir.

" Lieutenant, laissez nous quand même ouvrir la porte et sécuriser le périmètre jusqu'à la première pièce visible . Nous vous laisserons le champ  libre dès que cela sera ok pour nous ".

Je valide son option en hochant la tête. Je trépigne sur place. Julie me passe son téléphone en grimaçant. A son regard aux sourcils froncés je me doute que l'interlocuteur va me passer une engueulade mémorable.
Pas la pleine que j'approche le portable de mon oreille , j'entends le commissaire Carret hurler !

" Rastaut! Que foutez vous bordel? Je ne veux pas que vous vous jetiez dans la gueule du loup sans couverture des collègues! Je fais quadriller le périmètre et vous attendez avant d'intervenir!"

" Chef , désolé mais là je suis certain que Raymond est dans l'école et qu'il détient Lili Duprés! Je suis avec les pompiers. Ils pensent que nous pouvons entrer ! Laissez moi intervenir ! Elle est en danger !"

" Vous me faîtes chier Rastaut! C'est ok mais vous avez intérêt à être prudent!"

" Merci commissaire ! Je rentre dans trois minutes dans l'école ; Julie restera devant la sortie et dirigera les collègues sur les autres issues."

" Ça marche! Allez y ! J'arrive sur place dans dix minutes !"

Je raccroche . Julie a suivi mon échange et se retourne pour checker l'avancée des soutiens logistiques par radio . Je la suis et attends qu'elle me confirme leur arrivée que j'espère imminente. Je ne tiens pas en place. L'idée que Lili soit entre les mains de ce détraqué me panique. Et si nous arrivions trop tard ?

" Vadim , c'est ok ! Le quartier est bouclé! "

Je me mets à courir vers les pompiers qui sont sur le point d'ouvrir la porte de l'école. Mon sprint me permet de me retrouver à leur hauteur au moment où le capitaine leur donne l'ordre de pénétrer dans l'établissement.
Arnachés dans leur combinaison et munis de la lance incendie , ils ouvrent la porte. Leur progression est horriblement lente. Je voudrais qu'ils accélèrent mais ils doivent sécuriser le périmètre. Je sens au fond de moi que nous ne sommes pas confrontés à un feu. Les secondes passent. Une sueur froide me couvre le corps.
Enfin nous sommes dans le couloir et les pompiers progressent rapidement vers la pièce en face de l'entrée. Je les suis en jetant des coups d'oeil aux alentours. Un de mes compagnons a dû parvenir au dispositif de l'alarme qui s'arrête brusquement.
Soudain , j'entends une porte claquer  sur ma droite. Je me fige une micro-seconde et me mets à courir dans cette direction.

☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆

La fin est proche les amis 😀..

Bises

Laurie.

Parfum de danger Où les histoires vivent. Découvrez maintenant