Chapitre 7 Flo

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Je sors de mon appartement, c'est vendredi et mes amis m'attendent au bar. Mais je n'ai pas envie, j'ai l'impression d'y aller à reculons, c'est bien la première fois et ça ne me ressemble pas. Les lumières du bureau sont encore allumées. Emily doit encore travailler. Elle ne connaît personne dans le coin et ne doit pas avoir grand-chose de prévu pour ce week-end. Je la vois traverser la pièce d'un pas décider. Elle éteint les lumières et se dirige vers la porte de sortie. Je me précipite pour me cacher derrière une voiture garée dans un coin sombre. Emily sort, jette un œil vers chez moi et part la démarche légère. Elle resserre sa veste et croise ses bras sur sa poitrine. Mon cœur bat la chamade. Une montée d'adrénaline a envahi mon corps tout entier.

Je reste quelques instants dans l'ombre sans bouger.

Je sors mon portable de ma poche et envoie un texto à Tristan pour lui dire que je suis fatiguée et que je ne sors pas ce soir. Puis, je l'éteins sans même attendre de réponse. Je me sens un peu coupable, Tristan va sûrement s'inquiéter.

Mais une heure plus tard, alors que je suis tranquille dans mon canapé, quelqu'un toque à ma porte. Je me lève pour aller ouvrir. C'est Tristan et il est accompagné de Cat et Patou.

Le jeune homme me regarde d'un air curieux.

— On s'est inquiété je te signale, dit-il sans ménagement, sourcils froncés.

Mes trois amis m'embrassent et entrent.

— Oui c'est vrai, poursuit Cat, pourquoi tu as éteint ton portable ?

J'hausse les épaules sans répondre car moi-même je ne le sais pas.

— Tu es malade ? demande Patou.

— Mais non, je suis juste fatiguée, j'ai eus une dure semaine. Vous voulez boire quelque chose ?

— Laisse, répond Tristan, je m'en occupe, va t'asseoir.

Je m'exécute avec plaisir et retourne dans le canapé sous la couette que je m'étais sorti. Tristan connaît la maison par cœur, il ne lui faut pas longtemps pour servir tout le monde. Cat et Patou s'installent par terre sur un coussin. Tristan pose les verres sur la petite table basse puis va éteindre la télévision et allumer la chaîne hi-fi pour avoir une musique de fond quand on frappe à la porte. Je lève un sourcil.

— Quelqu'un d'autre doit venir ?

— Attend je vais voir, dit Tristan encore debout.

Il ouvre la porte à Olivier. Le visage de Tristan rayonne.

— Alors, vous faites une soirée sans moi ?

Tristan l'embrasse en le faisant entrer dans l'appartement.

Cat et Patou l'accueillent également avec un grand sourire.

— Il ne manquait plus que toi, dit Cat.

Olivier s'approche de moi pour me dire bonjour.

— Alors, il paraît que tu déprimes ?

Je lève un sourcil interrogateur puis regarde mes amis un par un.

Les filles baissent la tête l'air de rien essayant de cacher leur sourire et Tristan se précipite dans la cuisine.

— J'ai dit une bêtise ? demande Olivier.

— Je ne déprime pas, dis-je en faisant la moue, je suis juste un peu fatiguée.

— Mais oui c'est ça, murmure Patou en prenant son verre.

Je lève les yeux au ciel en souriant.

Tristan prend la veste d'Olivier et lui tend un verre le connaissant par cœur, il n'a rien eu besoin de lui demander.

— C'est beau l'amour, dit Patou en soupirant.

 Olivier lui sourit en le remerciant.

— Hé, je suis la quand même, rouspète Cat en lui donnant un coup de coude faisant rire tout le monde.

Patou l'enlace et l'embrasse en riant. Olivier s'assoit sur le canapé et Tristan près des filles sur un coussin mais pas vraiment loin du jeune homme.

— Bon alors, commence Tristan, que t'arrive-t-il ?

— Mais rien, qu'allez-vous imaginer.

— Quand une de nos amies veut rester seule un vendredi soir alors que depuis des années on se retrouve tous au même endroit, ba pour nous elle déprime, dit Patou.

Cat, Tristan et Olivier acquissent en cœur.

Je lève les yeux au ciel encore une fois. Mes amis ont raison mais je ne veux pas leur dire le pourquoi de mon mal être même si je le sais.

Cat et Patou sont heureuses, entre Tristan et Olivier c'est une course poursuite sans fin, même Josy a trouvé chaussure à son pied. Mais moi, je suis encore seule et même si quelque part je le vis bien, certaines choses commencent à me manquer. La tendresse, la douceur d'une femme, la complicité, bref aimer et se sentir aimer.

Puis Emily est entrée dans ma vie et commence à chambouler mon cœur mais je rejette mes sentiments, je trouve ça bizarre et ... j'ai peur. Dois-je leur dire tout ça ? Que vont-ils penser de moi.


— Tu sais, poursuit Cat, Jean et Annie t'aiment comme leur propre fille, ce n'est pas parce qu'ils vont partir que tu n'auras plus de nouvelles d'eux. C'est normal qu'ils prennent leur retraite, ils le méritent.


— Je sais, dis-je doucement, et je me fais une raison, mais c'est la seule famille qu'il me reste, de plus Annie est venue m'annoncer qu'ils ne viendront pas la semaine prochaine, ils nous mettent à l'épreuve.

— On peut comprendre qu'ils vont te manquer, reprend Cat mais on est là nous quand même.

— Oui c'est vrai, dit Tristan, tu nous oublie ?

— Bien sûr que non, comment je pourrais faire une chose pareille.

— Alors secoue-toi et arrête de déprimer car il y a des choses plus grave dans la vie, dit le jeune homme en me regardant intensément.

Tristan a raison, je lui souris.

Le jeune homme attrape un coussin et me le lance. Je tourne la tête au dernier moment pour ne pas me le prendre en plein visage. Je le reprends et lui renvoie. Tout le monde s'y met et une bataille effrénée se joue dans le petit appartement sous le regard curieux de Happy qui se demande ce qui nous prend.



Sur la voie de la réussiteWhere stories live. Discover now