Chapitre 23 Olivier

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Je passe les portes automatiques et me dirige vers l'ascenseur. Flo m'a envoyé un texto ce matin me disant que Tristan avait été transféré au second étage.

J'ai réussi à avoir mon après-midi. Je demande rarement des jours de congés, du coup mon patron me l'a donné sans hésiter. J'en ai profité pour essayer de trouver un éléphant en peluche sachant que Tristan les aime particulièrement.

J'ai du faire trois magasins pour enfin en dénicher un et me battre avec un enfant qui l'avait vu et faisait une colère a sa mère pour l'avoir, c'était le dernier. Je souris en y repensant.

J'arrive devant la porte que l'infirmière m'a indiqué. Je m'y arrête quelques instants, inspire profondément et cache la peluche derrière mon dos. Je toque trois petits coups puis l'ouvre.

Tristan est allongé sur son lit, à moitié relevé par des oreillers.

Il a toujours son pansement sur son nez et ses yeux ont viré au noir. J'ai un pincement au cœur de le voir ainsi et mes poils se dressent sur mes bras. Un élan d'amour enfouit depuis longtemps me submerge dans tout mon corps faisant s'emballer mon cœur dans ma poitrine.

Tristan me regarde et sourit comme il peut malgré son visage enflé. Ses yeux pétillent. Je m'approche et sort la peluche de mon dos.

— Joyeux anniversaire.

— Elle est super belle, merci.

J'hésite et l'embrasse finalement sur les lèvres. Je ne sais pas si je fais bien ou pas mais pour le moment j'en ai juste envie.

Tristan a les yeux qui brillent, il est heureux.

— Alors, comment tu vas ? dis-je en m'asseyant sur le rebord du lit.

Mon poids le fait bouger, il pousse un petit cri de douleur. Je me relève rapidement en m'excusant au moins trois fois.

— Ce n'est pas grave ne t'inquiète pas, je pense que je vais mettre un peu de temps avant de m'en remettre.

— Alors, qu'a dit le médecin ?

— Il veut m'opérer demain, ma cloison nasale à bouger, il faut me la remettre en place, sinon je vais avoir le nez de travers.

— Ça pourrait faire désordre, dis-je en riant.

Tristan rit aussi et pousse un nouveau cri de douleur. Ses cotes le font souffrir atrocement. Je m'excuse encore et lui promets d'éviter de le faire rire.

— Donc, reprend Tristan, je lui ai dit qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec mon nez mais que je souhaitais être dehors dimanche pour la course de Flo.

— Qu'a t'il dit ?

— Que ça devrait être possible.

— Tu dois être content.

Tristan acquiesce.

— Et ton moral ?

Tristan baisse les yeux et serre doucement sa peluche dans ses bras. Ses yeux s'embuent et une larme coule. Je lui prends la main sans le brusquer pour le rassurer. Je me sens impuissant, je ne sais pas trop quoi dire.

— Je fais des cauchemars, j'ai peur.

J'ai une énorme envie de le prendre dans mes bras, le réconforter et lui dire qu'il ne sera plus jamais seul, que s'il le veut, je pourrais être là pour lui aussi longtemps qu'il le voudra. Mais comment lui dire ça maintenant sachant que ça fait deux ans qu'il m'attend et que j'ai toujours fait en sorte d'éviter tout contact.

Sur la voie de la réussiteWhere stories live. Discover now