Sur la voie de la réussite

Chapitre 26 Flo

J'arrive près du circuit. J'aperçois la voiture de Jean garée sur le parking. Il est déjà arrivé. Je ne me souviens pas de l'avoir déjà vu en retard à un quelconque rendez-vous, que ce soit pour une  affaire ou personnel. La ponctualité est innée chez lui et c'est agréable.

J'arrive devant l'entrée des pilotes fermée par une barrière automatique gardée par un agent de sécurité. Je sors mon passe même si je sais très bien que je n'en aurais pas besoin.

Un homme grand et fort sort du petit poste de garde en souriant.

— Flo ! on attendait plus que toi, j'ai cru que tu m'avais oublié.

— Salut David, comment aurais-je pu.

Je descends du camion pour faire la bise au jeune homme.

Je ne le connais pourtant pas beaucoup mais fan de courses, il est au poste de garde à chacune d'entre elle, pour admirer les voitures, nous avons sympathisé très rapidement.

— Fidèle au poste ? demandè-je.

— Je ne raterais ça pour rien au monde.

Je lui tends mon badge.

— Pas de ça entre nous, dit David en levant ses mains devant lui, je pense savoir qui tu es.

Le jeune homme éclate de rire me faisant sourire. Il retourne dans la guitoune pour ouvrir la barrière.

Je remonte dans mon véhicule et redémarre en lui faisant un signe de la main.

— Bonne chance, me crie-t-il en me regardant m'éloigner.

J'y suis. Dans quelques heures ce sera le moment de vérité. Je me suis beaucoup entraîné ces derniers mois et j'ai battu mon chrono plusieurs fois, je sais que je peux aller jusqu'au bout de mes limites. Si je gagne cette course, j'ai des chances d'être choisit l'année prochaine et de passer pros, mon rêve le plus cher.

Mais  j'ai beaucoup réfléchi ces derniers jours. Si l'occasion se présente, je devrais laisser le garage et ça, je ne suis pas sûr de le vouloir. Le choix va être difficile, c'est mon avenir qui est en jeux. Mais pour l'heure je n'ai pas encore gagné, je verrais bien le moment venu.

J'arrive devant les portes de derrière.

J'avance jusqu'à la deuxième ou un gros numéro douze est inscrit en rouge, c'est le numéro de ma voiture, c'est mon porte bonheur, enfin c'est ce que je pense.

La porte s'ouvre quand je m'approche, je n'ai plus qu'à me garer en marche arrière et descendre ma voiture puis rentrée une partie de mon matériel.

Jean me rejoint sa pipe à la bouche. Je descends avec mon sac pour me changer.

— Salut Jean, dis-je tout sourire.

— Bonjour, tu en as mis du temps.

— Je vais bien merci, et toi ?

Jean sourit enfin.

— Il y avait du monde sur le périph, tu sais ce que c'est, lui dis-je en lui faisant un clin d'œil.

— Allez, va te changer.

Je me dirige vers la petite cabine que Jean à confectionner pour nous afin que nous puissions nous changer en dehors du regard des gens.

Les stands sont alignés les uns les autres comme des boxes, ouverts sur le circuit. Une route permet d'y accéder par la piste pour éviter de gêner les pilotes quand une voiture a besoin de rentrer pour une quelconque raison.

Je sors de la cabine en tenu de mécano, je vais aider Jean qui a commencé à décharger le matériel.

— Comment te sens-tu ? demande t'il au bout de quelques minutes de silence.

— Très bien, dis-je tout excité, j'ai hâte d'y être.

Jean rallume sa pipe éteinte en me regardant légèrement en coin. Je fais comme si je n'avais rien vu malgré mon envie de rire et me met au travail.

Une heure plus tard, Olivier fait son apparition l'air penaud en sifflotant.

— Salut la compagnie, s'exclame le jeune homme en levant la main.

— Salut Olivier, dis-je en l'embrassant.

—C'est bien la première fois que tu arrives en souriant, dit Jean en lui serrant la main.

— Eh bien, il y a un début à tout.

Olivier s'éloigne vers le fond du boxe pour se changer en reprenant son sifflement.

Jean lève les yeux au ciel et Flo sourit.

Les heures passent tranquillement. Jean se promène à droite à gauche pour prendre la température des autres concurrentes. Mais également saluer de nombreux anciens pilotes qui sont devenus entraîneurs comme lui.