Chapitre 13 Flo

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La bande arrive dans le stand au moment où je fais mon entrée.

L' adrénaline est encore la, mon cœur bat la chamade je suis heureuse. C'est la première fois que j'arrive deuxième aux essais je suis fière de moi.

Je coupe mon moteur et tout le monde m'applaudit. Je sors de ma voiture et enlève mon casque, je souris. Mes amis s'approchent et me félicitent en me prenant dans leur bras chacun leur tour.

Jean plus en retrait attend que finisse les effusions de joie. Il pose sa main sur mon épaule, visiblement fière. Il ne dit rien, c'est comme ça que je sais que Jean est content, c'est quand il ne dit rien. Je regarde un peu partout autour de moi comme s'il manquait quelqu'un et en effet je remarque qu'Emily n'est pas la. Ça me fait comme un vide soudain. Je m'aperçois que ces derniers jours malgré mon comportement et mon sale caractère elle a pris beaucoup de place dans ma vie. J'aurais aimé qu'elle soit la a mon arrivée et une pointe de regret me transperce le cœur. La déception prend le déçu, mais devant mes amis je dois me reprendre vite.

— Allez, dit Jean me sortant de ma torpeur, on se retrouve tous chez moi. Annie se plaint tout le temps qu'on n'invite jamais personne, la, elle va être servie.

Des exclamations de joie retentissent, ou que nous soyons ça nous est égal tant qu'on est ensemble. Puis regardant un peu partout, il demande :

— Où est Emily ?

— Elle est partie, dit simplement Tristan.

Je le regarde bizarrement.

— Comment ça elle est partie, insiste Jean.

Tristan hausse les épaules, il n'a rien d'autre à dire.

— Bon.

Jean bourre de tabac sa pipe éteinte et la remet à sa bouche pour l'allumer. Il tire une bouffé eet la rejette.

— Flo tu rassembles les affaires et tu charges le camion. On ramène la voiture au garage, je n'aime pas la savoir ici toute la semaine.

— OK patron.

Arrivée au garage, je gare le camion dans la cour. Je descends la voiture du plateau pour aller la ranger à la place que je lui ai aménagé dans un petit coin de l'atelier puis ferme les grandes portes.

Après une bonne douche, je me dirige vers la maison d'Annie et Jean a quelques pas de là. Tout le monde est déjà arrivé et attablé devant un verre. A peine passé la porte, Annie m'accueille en me faisant deux bises sur chaque joue. Elle attrape mon visage entre ses mains et me sourit tendrement.

— Jean et tes amis m'ont raconté tes exploits, je suis fière de toi.

— Merci Annie.

— Allez, viens t'asseoir, tout le monde t'attend.

J'entre dans la salle,précéder d'Annie. Mon premier regard est pour Emily qui baisse les yeux a mon entrée. Mon cœur se serre.

Annie me fait asseoir entre Jean et Tristan juste en face d'Emily.

Les conversations vont bon train, toutes autour de moi et de ma course de la semaine prochaine.

— Elle va gagner, dit Patou, j'en suis sûr.

— Ha ouai ? reprend Tristan en souriant, plus sûr que tout à l'heure ? 

Patou hausse les épaules.

— Je n'ai jamais douté de Flo, dit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine faisant rire ses amis.

Annie se lève de table.

— Bon, vous restez manger et ce n'est pas une demande mais un ordre.

— Si c'est un ordre, on ne va pas te contrarier, dit Tristan. Surtout que j'ai entendu dire que tu étais un vrai cordon bleu.

— Ça je confirme, reprend Jean en posant sa main sur son ventre bien rond.

— A la bonne heure ! s'exclame Annie qui se dirige déjà vers la cuisine suivit d'Emily.

— Je vais t'aider Annie.

Je la regarde se lever un pincement au cœur. J'ai soudain honte du comportement que j'ai pu avoir avec la jeune femme. Elle a l'air douce et fragile à la fois. C'est le genre de fille que l'on a envie de protéger pour que rien ne lui arrive.

Tristan a dit vrai finalement, ce n'est pas de sa faute si Jean et Annie partent. Ils ont le droit après tout, ils ont travaillé toute leur vie, je n'ai pas à les retenir.

De plus, d'après les dires d'Annie, elle ne se débrouille pas trop mal au bureau, elle prend beaucoup d'initiative et est très avenante. Annie ne vient plus car elle n'a plus grand-chose à faire. Serviable et polie, les clients habituels commencent à l'apprécier et ne se gêne pas pour me le dire. Mes rendez-vous sont pris correctement et tout le monde a l'air satisfait.

Emily revient avec une pile d'assiette. Elle les fait passer l'une derrière l'autre jusqu'à ce que chaque invité en est une devant lui, puis se rassoit auprès de Sophie aussi discrètement que possible. Sophie se penche pour glisser quelques mots à son oreille, leurs visages sont très proches et les deux femmes se mettent à rire. Une bouffée de jalousie monte jusqu'à mes oreilles, je les sens s'embraser.

Je connais Sophie, je sais que quand elle veut quelqu'un, elle l'a immédiatement.

A-t-elle jeté son dévolu sur Emily ?

Ça ne fait aucun doute vu comment elle la regarde, de plus tous les prétextes sont bon pour que sa main la frôle.

S'en est trop, je me lève pour rejoindre Annie dans la cuisine.

— Tu as besoin d'aide Annie ?

— Non ma chérie tout va bien.

Je m'approche pour voir ce qu'elle fait. Une salade niçoise avec des crevettes, mon plat préféré.

J'avance ma main pour en prendre une quand une tape m'arrête en plein vol. Je fais la moue.

— Tu attendras d'être à table même si je l'ai fait spécialement pour toi.

— D'accord.

Je me dirige vers la porte quand Emily apparaît dans l'embrasure. On se retrouve nez à nez.

Emily se décale d'un côté mais évidemment je choisis le même et idem pour l'autre côté.

La jeune femme baisse la tête immédiatement rouge de confusion. J'ai vraiment pas du être sympa avec elle pour qu'elle réagisse comme ça. J'espère quand même qu'elle n'a pas peur de moi ou meme qu'elle ne me déteste pas, il va falloir que je règle ce problème c'est quand même de ma faute si on en est arrivé la.

— Excuse-moi, dit Emily rougissant a vue d'œil ne sachant plus quoi faire.

Je l'attrape par les épaules pour l'empêcher de bouger. Je la dépasse d'une bonne tête ce qui je pense me rend encore plus impressionnante. Emily est obligée de lever les yeux pour me regarder. Je réussis à me faufiler et a sortir de la pièce.

— Tu vois on y est arrivée.

Je lui fais un clin d'œil et retourne dans la salle à manger.




Sur la voie de la réussiteDove le storie prendono vita. Scoprilo ora