Sur la voie de la réussite

Chapitre 30 Flo

— Attention Flo, crie soudain Jean dans l'oreillette, il y a un accident juste devant toi.

Je n'ai pas le temps de répondre ni de ralentir. Je me déporte tant que je peux vers l'extérieur du circuit afin de limiter un maximum les dégâts en m'éloignant le plus possible de l'accident et des débris qui pourraient joncher le bitume.

La peur est sur tous les visages.

La course automobile reste un sport dangereux ou tout peut arriver et la preuve en est là. Il n'y a pas eu de blesser mais ça aurait pu finir plus mal.

La voiture de Bénédicte entre la première dans la fumée et disparaît. Un bruit puissant se fait entendre, elle en ressort quelques secondes plus tard avec un pneu éclaté. Ne s'étend pas déporter, la première au classement à rouler sur un bout de ferraille laisser par le véhicule accidenté. Sa jante a vif fait des étincelles sur le goudron, elle est obligée de rouler à vitesse réduite.

J'entre à mon tour et en ressort indemne. Mon réflexe m'a sauvé, je double Bénédicte rapidement.

Toutes les voitures en profitent pour rentrer aux stands.

Je me gare devant Jean qui me fait m'arrêter à un endroit précis.

Olivier se précipite pour me faire mon plein d'essence et en profite pour regarder les pneus juste au cas où.

Jean s'approche.

— Tu devrais gagner quelques secondes sur Bénédicte. Tu vas partir première, essaie de garder ta place et surtout pas d'imprudence.

Je lève mon pouce en l'air en signe de bonne compréhension. Olivier termine et tape sur le toit de la voiture. Jean me fait un signe de départ.

Je redémarre aussi vite que je peux. La route a été dégagée rapidement mais les voitures doivent faire un tour au ralenti avec interdiction de se doubler jusqu'à la ligne de départ. Je suis en tête, Bénédicte a perdu une dizaine de places. Le tour terminé, le drapeau vert est agité, la course peut reprendre.

J'accélère et reprends mon rythme. Je suis à quelques mètres devant, désormais j'ai juste à me battre pour garder ma place. Les noms changent sur le panneau d'affichage et le mien apparaît maintenant en premier.

Il reste huit tours à parcourir

Les tours s'enchaînent sans incident. Bénédicte gagne du terrain à chaque ligne de départ franchit. Elle zigzague aisément entre chaque voiture se rapprochant de plus en plus de moi. C'est un bon pilote et sa voiture est largement plus puissante que la mienne.

Quelques minutes plus tard, il ne reste que trois tours et je suis toujours en tête.

Bénédicte double une dernière voiture puis arrive derrière moi. Je la vois se rapprocher très rapidement, mais reste calme.

Un dur combat s'engage.

Bénédicte tente de me doubler à chaque fois qu'elle le peut, mais mes bons réflexes me permettent de la couper dans son élan.

Nos voitures passent une dernière fois la ligne de départ et entame leur dernier tour.

Les virages s'enchaînent et Bénédicte tente des dépassements de plus en plus dangereux risquant à tout moment un accident et à cette vitesse, ça pourrait être fatal.

— Laisse la passer, s'écrie Jean inquiet.

— Non !

J'arrive dans la dernière ligne droite, pied au plancher, je vois la ligne d'arriver juste devant moi. Mon cœur bat la chamade, l'adrénaline me fait presque trembler.

Bénédicte tente un dernier dépassement.

Nos deux voitures se retrouvent cote à cote mais je garde une légère avance. Je vois la commissaire de course sur l'estrade lever le drapeau à damier noir et blanc au-dessus de sa tête, quelques mètres seulement me sépare de la ligne d 'arrivée. La femme baisse son drapeau... J'ai gagné !