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8 semaines, 56 jours,  1344 heures, 80640 minutes, et 4838400 secondes. Voici le temps que j'ai passé dans ce centre. 56 jours, tous aussi longs les uns que les autres, mais parmi eux, se trouvent de très bonnes journées, notamment le jour de Noël, qui était il y a trois jours. C'était une soirée incroyable ; Michael et Connor sont venu dans la matinée, pour m'offrir des macarons que nous avons mangé avec plaisir.

Mais il y en a eu des mauvaises, évidemment, notamment mes "jours de rechute", comme Alice, ma psychologue les appelaient. En regardant tous ces jours, avec du recul, très honnêtement, il n'y en a pas eu beaucoup. Seulement, quand cela arrivait, ce n'était pas totalement beau à voir : je me mettais dans une colère monstre et je refusais, parfois violemment, que l'on m'approche. Pour ma défense, cette description de mes crises, n'est arrivée que deux fois — à peu près.

J'avais de l'aide pour ne plus recommencer, et depuis six semaines, sur un total de huit, je suis, comme ce que l'on appelle "clean". J'étais tout d'abord aidée par Alice, avec qui j'ai créé un réel lien de confiance car elle m'écoutait très attentivement, et elle prenait rapidement les mesures nécessaires, pour quoique ce soit. Mais, également par Michael qui m'a beaucoup soutenue durant six semaines. Aujourd'hui, cela deux semaines qu'il est déjà partit. Il était tellement triste de devoir me laisser ici, après tous ces jours passés ensemble - j'ai pleuré. Connor et lui me rendaient visite tous les trois jours, comme nous l'avions convenu tout au début de mon séjour, quand Connor venait, seul.

« Bien, j'ai remplis ton dossier, » m'informe Alice, en le posant devant moi. Nous nous tutoyons depuis la première vraie séance parce que c'était plus facile, « il me faut une signature ici, là, et là. »

Je m'execute en signant les endroits qu'elle m'a indiqué.

J'ai du mal à penser correctement ; je suis en train de signer mon autorisation à deux mois de séjour, dans ce centre, et je ne sais toujours pas comment est-ce que j'ai réussi à ne rester que deux mois, avec ce que j'ai fait.

« Je suppose que tu as comprit, » sourit-elle en récupérant le dossier pour le poser devant elle, « je t'ai dit, le jour de Noël, que ton cadeau arriverait dans peu de jours. Tu t'en souviens? »

J'hoche positivement la tête.

« Et bien, le voilà. »

Je souris à m'en faire mal aux joues. Cependant, une question me trotte dans la tête depuis une dizaine de minutes, et je sais que je vais devoir la poser tôt ou tard si je ne veux pas qu'elle me hante par la suite.

« Alice, j'ai une question, » lâchais-je suivit d'un rire nerveux, « pourquoi est-ce que je sors avant mes deux mois complets, et à trois jours du nouvel-an? »

Elle se met à sourire, mais pas n'importe lequel : un vrai sourire.

« J'ai négocié avec le docteur pour qu'il accepte, » commence t-elle, « te voir enfermée ici ne t'aidait pas, je l'ai vu dès notre première séance, alors j'ai prit les devants pour pouvoir te faire sortir avant. »

« Mais pourquoi? » insistais-je.

« Je sais que tu es capable de t'en sortir par toi-même, surtout si tu as déjà réussi auparavant, » c'est parce que je n'étais pas seule comme je le suis maintenant, « et j'ai fait exprès de choisir la date d'aujourd'hui parce que je veux que tu sois rapidement confrontée à la réalité. »

Confrontée à une réalité qui n'existera pas puisque je ne pense pas que cette nouvelle année se fêtera comme elle doit l'être.

« Ce sera comme un premier défi à réaliser, et tu y arriveras, » dit-elle, très confiante, « tu es consciente que cette addiction te tirait vers le bas, mais maintenant tout va mieux. »

thank you - hs. (III)Where stories live. Discover now