17.

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Rose.

Je ne cesse de tourner encore et encore dans les draps. Il y a quelques minutes, j'ai regardé mon téléphone et celui-ci affichait 4:37. Harry n'est pas là. Je ne me souviens pas l'avoir entendu entrer dans la chambre après que je sois rentrée. Je n'ai dormi qu'une seule heure, et j'aurai préféré ne jamais m'endormir ; cauchemarder de ce qu'il s'est passé, me met de nouveau six pieds sous-terre, à chaque fois que je me réveille en sueur, et en pleurs.

J'ignore pourquoi il ne l'est pas, mais j'ai réellement besoin d'Harry a mes côtés, L'appartement de Michael est très silencieux et je n'aime pas ça. C'est pourquoi je me lève doucement, pour rejoindre la cuisine et me servir un verre d'eau. Mais une fois arrivée dans celle-ci, une pensée traverse mon esprit, me glaçant le sang.

A-t-il encore les clés?
Peut-il entrer à n'importe quel moment?

Mon corps se met subitement à trembler, faisant déborder l'eau dans le verre que je tiens dans ma main. Mon corps tombent légèrement sur le côté, faisant entrer ma hanche avec le plan de travail à côté de l'évier. Je souffle anormalement, tout en essayant de me rapprocher du mur pour me coller contre celui-ci.

Les larmes me brouillent la vue en à peine deux secondes. Une boule énorme se forme dans mon estomac et dans ma gorge, m'empêchant de respirer normalement. J'ai l'impression de ne plus respirer. Mon corps ne me répond plus.

Un vague son d'une poignée tournant vient à mes oreilles, et il ne faut pas longtemps pour que je me rappelle d'où vient ce son : c'est le bruit sourd que fait la poignée de la porte d'entrée.

Toutes mes craintes s'accentuent en cet instant. Je me laisse glisser le long du mur, rapprochant mes jambes de ma poitrine. Michael dort et Harry n'est pas là. Je suis de nouveau seule. Mon esprit ne cesse d'inventer toutes sortes de scénarios tirés de films d'horreurs.

Plus les pas s'approchent, et plus je perds de nouveau espoir que Michael se réveille et vienne me sauver. J'aimerai bouger et me défendre ; j'en ai envie bordel, mais les connexions entre mon cerveau et les membres de mon corps semblent être coupées.

Mon souffle reste prit dans ma gorge quand je reconnais cette grande main tatouée, se poser sur mon genoux. Mes narines sont rapidement envahies par l'odeur de son parfum qui me rassure tellement, que cela me fait brusquement éclater en sanglots.

« Tout ira bien à présent, » me souffle t-il en me tirant dans ses bras. Ses mains caressent mes cheveux et mon dos, doucement.

Je peux à peine parler.

« Ce n'est personne d'autre que moi, Rose, » il m'embrasse le front, « c'est moi, je suis là. »

« N-ne me laisse p-plus jamais, » pleurais-je sans pouvoir m'arrêter.

« Je te le promet. »

J'agrippe inconsciemment son tee-shirt pour le rapprocher d'avantage de moi, alors que je suis déjà collée contre son torse. Il ne cesse de me répéter durant de longues minutes que désormais je suis en sécurité et que plus jamais il ne m'arrivera une chose similaire. Je le crois. Réellement. Je crois Harry. Je sais qu'il pourra me protéger de tout. Ce n'était pas de sa faute s'il n'était pas là. Je n'ai pas à lui en vouloir, ou à ne pas le croire.

Sans que je ne m'en rende vraiment compte, ses bras se glissent sous mes genoux, et dans mon dos, pour me porter contre lui. Il fait quelques pas avant de finalement s'arrêter et me déposer délicatement sur une surface douce et moelleuse — que je reconnais rapidement.

« Tu peux dormir tranquillement, je suis là maintenant, » me rassure t-il de nouveau en posant sa main sur ma joue.

Il essaie un sourire pour me rassurer d'avantage, ce qui m'en décroche un tout de même. Sa présence m'apaise énormément.

Il se redresse et retire sa veste. J'en profite pour remonter un peu plus haut dans le lit et me glisser sous la couverture. Mon regard se dirige rapidement sur Harry, dos à moi. Il enlève son t-shirt, faisant ressortir les muscles de son dos, dû aux mouvements de ses bras.

Mais je ne suis pas fixée sur ceci. Plutôt sur les deux tâches bleuâtre qu'il a près de ses hanches, dans le bas de son dos.

« Tu t'es fait mal? » lui demandais-je en me redressant lentement.

Il se retourne brusquement.

« Quoi? » il fronce ses sourcils, « oh, ça. Je me suis juste fait mal au boulot mais c'est rien de grave. »

J'appuie mon regard dans le sien sans répondre. Il ne dit rien non plus, et continue de se déshabiller comme si de rien n'était.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

« Rose... » commence t-il en soufflant.

« Quoi? »

« Tu n'es pas ma mère. » il lâche un rire.

Je fronce les sourcils.

« J'ai le droit de m'inquiéter, non? »

Il sourit de nouveau puis s'avance vers le lit, habillé de son caleçon. Il monte dessus, et se dirige vers moi avant de poser ses mains de chaque côté de ma tête, les bras tendu. Son visage angélique, au dessus du mien, me lance des regards amoureux qui remuent mon estomac à chaque fois que je les vois.

« Tout va bien, » il m'embrasse le front.

J'hoche doucement la tête.

Un silence se place entre nous, et il ne bouge pas. Son visage reste au dessus de moi, tandis que ses yeux jonglent entre mes yeux, et mes lèvres.

« Je t'aime Rose, tu le sais ça. Pas vrai? »

Mon cœur se met à battre à vive allure. Qu'est-ce que j'aime quand ces mots sortent de sa bouche. Je souris doucement.

« Je le sais. » affirmais-je.

Ses bras cèdent, et il se laisse tomber sur le côté, en se tournant vers moi.

Ses yeux cherchent de nouveau quelque chose dans les miens, mais les attentions de son regard ont totalement changées. Je fronce les sourcils en le voyant aussi pensif.

« Qu'y-a-t-il? » soufflais-je, à voix basse.

Il pince ses lèvres entre elles.

« Il faudra retourner à la maison. »

Mon ventre se tord violemment. Mes mains tremblent presque automatiquement dès que ces pensées reviennent. Harry le remarque tout de suite alors il m'attire de nouveau vers lui, tout en restant face à moi. Sa main se pose sur ma joue, et dans un geste doux, il fait des cercles sur celle-ci avec son pouce.

« Je ne peux pas, » soufflais-je douloureusement en sentant les larmes monter dans mes yeux.

« Je le sais, » il hoche la tête, « c'est pourquoi nous irons chez James. »

Je fronce les sourcils.

« Non, je veux pas l'embêter avec mes problèmes, » Harry soupire, « je ne veux p– »

« Il est partit à Manchester pour trois semaines. Nous irons là-bas jusqu'à ce qu'il revienne. » termine t-il, ce qui me fait hocher la tête en fermant les yeux.

Je garde les yeux fermés tandis qu'il continue ses petits gestes doux qui m'endorment petit à petit. Je sais qu'à ses côtés, je suis en sécurité.

Je le sais.

thank you - hs. (III)Where stories live. Discover now