14.

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Harry.

La pluie s'écrase violemment sur le pare-brise, m'empêchant de voir correctement. Je roule à une vitesse très basse pour ne pas risquer d'avoir, ou de provoquer un accident.

Je n'avais jamais vu une telle pluie. Rose m'a appelé toute à l'heure pour me prévenir de ce qu'il c'était passé dans certains quartiers de Londres. Elle était vraiment paniquée, mais j'ai réussi — en quelques sortes — à la rassurer.

J'espère qu'elle n'est pas devant les informations depuis. Je ne voudrais pas qu'elle se rende malade pour ça alors que je ne suis qu'à quelques minutes de la maison.

Mais, c'est Rose. Elle est comme ça.

Quand j'entre dans notre quartier, je me dépêche de garer ma voiture devant la maison, à côté de celle de Rose, et je rassemble toutes mes affaires pour être prêt à courir. J'ouvre rapidement la porte, et au même moment, un éclair apparaît dans le ciel pour laisser place à un gros bruit sourd quelques secondes plus tard.

J'entre brusquement dans la maison, étrangement silencieuse, en soupirant plusieurs fois. Je fais attention à ne pas mettre de l'eau partout quand je retire ma veste à capuche.

« Rose ? » l'appelais-je en lançant un regard dans le salon.

Il est vide. La télévision est éteinte. Je pars alors dans la cuisine où je dépose quelques aliments que je suis partit acheter rapidement avant de venir.

Elle doit sûrement être couchée. Sa journée à dû être longue. C'est pourquoi je n'attends pas, et monte les escaliers pour aller l'embrasser — même si elle dort.

Un gémissement me fait froncer les sourcils. Une fois en haut des escaliers, j'en entends d'autres, ce qui me fait serrer les poings. Non, je me fais des idées. Elle ne serait pas capable de faire ça. Pas juste après que tout soit de nouveau dans l'ordre. Je refuse d'y croire.

C'est pourquoi je pousse brusquement la porte de la chambre, me révélant une vision d'horreur. Mon sang ne fait qu'un tour. Je me rue sur lui pour le jeter contre le sol et l'éloigner d'elle, nue, et immobile sur le lit. Ma colère n'a jamais été aussi grande, c'est pourquoi je l'attrape par le col de son t-shirt pour le tirer hors de la chambre, et le coller brutalement contre le mur à côté de la porte de la chambre.

« T'es un putain d'homme mort, » crachais-je, avant qu'il ne se débatte et m'échappe.

Il se recule puis dévale les escaliers à toute vitesse. Il est hors de question qu'il s'en tire comme ça alors je me mets à courir, jusqu'à ce qu'une odeur familière me parvient. C'est celle de l'alcool.

Et en plus cet enfoiré a bu.

J'arrive rapidement a le rattraper pour le plaquer contre le sol. Ne contrôlant plus rien, mon poignet s'écrase directement contre sa joue, au moment où il tourne la tête. Un deuxième coup part, et celui là est plus fort, créant très rapidement une couleur bleuâtre sur sa joue.

« Pourquoi tu lui as fait ça ! » criais-je, tandis que mon bras se tend de nouveau pour que mon poing s'écrase de nouveau contre son visage.

Il ne bouge pas beaucoup, c'est pourquoi je m'arrête, sans pour autant retirer mes mains de ses épaules pour le maintenir au sol.

« Elle a aimé ce que je lui ai fait, » me répond t-il en affichant un sourire narquois, ce qui me fait me redresser pour le secouer violemment contre le sol, sa tête heurtant celui-ci.

Contre toutes attentes, il me pousse brutalement sur le côté, et se relève. Je m'apprêtais à le frapper mais il m'a devancé, et son genoux s'est violemment écrasé contre mon estomac, me tordant de douleur. J'essaie d'oublier ce sentiment durant une seconde, mais je ne suis pas assez rapide ; il me pousse contre le meuble près de l'entrée, ma tête cognant fortement contre celui-ci, tandis qu'un cadre tombe à terre et se brise en petits morceaux de verre.

Mon corps chute, et le sien se retrouve au dessus du mien en quelques secondes. Les coups s'enchaînent ; un de lui, un de moi. Et vice-versa.

Je n'ai aucune pitié. Je n'ai jamais été dans une telle colère. C'est inimaginable. Il a osé la toucher. Il a osé toucher à ce qui m'appartenait, à ce que je me devais de protéger. Son visage saigne à différents endroits, mais je n'en ai rien à faire. Je ne mesure pas la force que je mets dans mes coups. Plus ils sont fort, plus ma colère se déverse sur lui. J'ai envie qu'il paie. Et il le doit. Il doit payer pour ce qu'il a fait. Ce mec ne mérite pas de vivre. Ce qu'il a fait est inhumain.

Il me donne un violent coup, me faisant revenir à la réalité. Ce coup était tellement fort, que ma pommette s'est mise à saigner très fortement. J'ai mal, mais jamais je ne lui montrerais.

Profitant que je grimace en posant ma main sur ma joue, il se redresse complètement et se dirige vers la porte d'entrée, me laissant là, seul.

« Je lui ai donné du plaisir, et elle m'en redemandait, encore et encore, » lâche t-il, toujours avec ce putain de sourire scotché au visage.

Ses paroles me mettent en furie et je me relève en une demie-seconde, mais il court pour sortir de la maison. Étant donné qu'il pleut énormément, quand il commence à courir dans la rue, il m'est difficilement possible de le voir.

Je le promets : il paiera.

Sans plus attendre, je cours dans la chambre, malgré cette douleur persistante dans mon ventre et sur mon visage. Je suis en quelque sorte habitué à ça, mais chaque coup est toujours dur. Néanmoins, j'ai de la chance ; il ne tapait pas aussi fort que certains mecs que je dois croiser la journée.

Quand j'entre dans la chambre, Rose est recroquevillée sur elle-même, sur le sol, la couverture autour d'elle. Elle fixe le sol et seuls ses sanglots se font entendre. Je m'avance et m'accroupis pour être à sa hauteur.

Seulement, quand je pose ma main sur sa joue, elle sursaute et pousse un cri, en se débattant, me donnant de faibles coups dans le bras.

« Rose, Rose, calme toi, c'est moi, c'est Harry, je suis là, » essayais-je, alors qu'elle s'arrête net pour relever les yeux vers les miens.

Je n'arrive pas à lire en elle. Ça m'est totalement impossible. Ses yeux ont l'habitude de retranscrire ses émotions, mais là, je ne vois rien. Vide. C'est le seul mot que je pourrais utiliser pour décrire ce que je vois.

« C'est fini, je suis là, » chuchotais-je de nouveau alors que je l'attire dans mes bras.

Elle sert d'avantage la couverture sur son corps, et je ferme les yeux quand je sens sa joue se coller contre mon torse. Elle ne cesse de pleurer et d'avoir de violents sanglots. Elle respire très mal, mais surtout très vite. Je lui embrasse le front plusieurs fois, en lui caressant le dos, parfois, mais je me sens inutile. Je me sens inutile parce que je ne peux rien faire. Je ne peux pas l'aider. Je serais là pour elle, comme je l'ai toujours été, mais ce qu'elle a vécu ce soir, jamais je ne pourrais le comprendre entièrement.

Et j'ai bien peur qu'à cause de ça, tout recommence.

thank you - hs. (III)Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum