Chapitre XVIII

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Le cadavre de l'elfe est allongé devant moi. Mes yeux sont attirés par le corps sans vie de Njord, je m'approche de lui et passe une couverture, qui trainait à côté, sur lui. Je pose mes lèvres sur son front déjà froid et sors de la maison. Il n'y a pas âme qui vive dans les rues, uniquement les débris laissés par les elfes.
J'accours au palais, et suis étonnée de voir toute une armée de squelettes se battre à nos côtés. Les elfes sont moins nombreux, une vingtaine à peu près. Je m'élance dans le tas sans retenir mes coups, au contraire, je laisse ma rage éclater contre ces elfes maudits. Je brandis mon sabre et me prépare à le planter dans l'un d'eux mais une lance me traverse le ventre. Je lâche l'épée et m'effondre au sol, les mains tremblantes autour de l'arme plantée en moi. Allongée par terre, je ressens toute la souffrance de ma blessure, les larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les arrêter. J'ai atrocement mal, mon coeur bat plus vite que jamais, comme si il s'apprêtait à exploser. Soudain, Loki apparaît devant, le visage crispé face à la douleur que je ressens. Il me porte pour me poser contre une colonne. Il arrache mes vêtements autour de la lance toujours incrustée en moi. Le sang afflue et ne s'arrête pas, des lambeaux de chairs entour ma plaie. J'ai mal, je voudrais mourir, oui, mourir maintenant pour échapper à cette douleur et au reste. Loki attrape le manche et s'apprête à retirer la lance. Je lui conjure de ne pas le faire, posant ma main sur la sienne.
« Non! Ne fais pas ça!
— Je suis obligée... tu vas mourir.
— Et bien laisse moi mourir (des hoquets de douleur viennent m'arracher un hurlement).
Loki attrape la lance une nouvelle fois, mais je l'en empêche.
— Laisse moi ici, va aider les autres ils ont besoin de toi.
Des larmes viennent embuer sa vue, il se mord la lèvre pour ne pas les laisser tomber.
— Je ne t'abandonne pas. (Il serre les dents tout en prononçant ces mots).
Je ferme les yeux pour retenir un autre cri.
— Je t'en prie Loki, va aider tes parents.
Les larmes glissent désormais sur ses joues de marbres, l'une d'entre elles tombe sur ma main. Je pleure aussi, voyant Loki dans cet état. Il redresse la tête vers moi, et tout en serrant sa prise autour du manche murmure:
— Je suis désolé, tu es bien plus importante.
Au même moment il se penche et colle ses lèvres aux miennes en retirant la lance de mon corps. Mon cri est retenu par la bouche enivrante de Loki. Il intensifie son baiser, je sens à peine ses mains trafiquer je ne sais quoi sur ma plaie. Mes bras s'enroulent autour de son cou et le plaque d'avantage contre moi. Je perçois une résistance de sa part, il ne veut pas céder à cet amour... je l'embrasse encore et encore goûtant ces lèvres tant désirées, mon poue s'accélère, j'ai soudainement très chaud mais la douleur se fait moins forte. Loki recule son visage du miens, je ne retire pas mes mains de son cou et haletante après ce baiser passionné je demande:
— Embrasse moi encore.
Il secoue la tête, les lèvres crispés par l'envie de continuer ce baiser. Puis, devant mon regard suppliant, il se penche une nouvelle fois pour m'offrir ses lèvres. Il me relève toujours contre lui, je n'arrive pas à le lâcher. Soudain la voix de Thor nous fait réagir:
— Loki ! Attention!
Je l'écarte de moi pour trancher la gorge de l'elfe qui arrive sur nous avant de me courber sentant la douleur revenir.
Il ne reste plus qu'une dizaine d'elfes que Thor anéanti par un coup de marteau.
Une fois les ennemis vaincus, Odin apparaît le visage triste, ses vêtements royaux sont pleins de sangs, lui même est blessé.
— Père ! (Thor accourt vers lui).
— Où est Frigga? (Loki s'approche lentement de son père essayant de cacher son inquiétude).
Odin baisse la tête en posant sa main sur sa blessure.
— Où est-elle? (La voix de Loki se fait plus agressive).
— Votre mère a donné sa vie pour moi. (Les sanglots du roi prouvent la surprise de cet événement).
Loki laisse tomber violemment son épée au sol, je vois ses poings se contracter.
— Vous l'avez laissé mourir.
— Non Loki, j'ai voulu l'arrêter mais tu connais ta mère...
— Vous l'avez laisse tomber pour vous protéger.
— Loki... (Thor tente de raisonner son frère).
— Vous avez préféré votre vie a la sienne parce que vous n'êtes qu'un égoïste.
— Loki arrête. (Je m'approche de lui et agrippe son bras mais il me repousse).
— Comme d'habitude vous faites tout en fonction de vos désirs, de vos choix... ou de vos projets.
Personne ne répond, Odin est courbé de douleur et reçoit les répliques de sont fils comme d'autres coups de poignards.
— J'ai tenté de la protéger...
— Encore une fois, vous avez échoué. »
Loki le fixe d'un regard lourd et méprisant, mais je perçois au fond de ses prunelles émeraudes, une tristesse qui le ronge. Il recule de quelques pas et sort du palais sans rien ajouter. Je lance un coup d'œil à Thor et tente de rattraper Loki malgré ma douleur au bas du ventre.

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