Chapitre 12: Louis.

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Qui aurait pu croire que se faufiler dans un aéroport pouvait être si facile ? J'ai payé mon billet d'avion en liquide sans problème et suis maintenant assis, côté couloir, en classe économique, prêt à décoller vers la Colombie. Je n'ai pas choisi ce pays par hasard, si Frank est le plus redouté de l'Angleterre, c'est qu'il doit avoir son centre de production dans un pays vaste et riche par ses ventes au marché noir. Et quoi de mieux que ce pays pour se fondre dans la masse de tous ces dealers ? Et puis, si Frank ne s'est pas réfugié dans ce pays, il m'en reste une dizaine d'autres à visiter. Je vais faire mon enquête, elle peut durer longtemps, mais j'ai fait une promesse. Je vais retrouver Harry. Et je vais aussi me laisser pousser les cheveux, j'ai bien conscience que j'ai une tête de flic et que ça ne va certainement pas m'aider une fois en Amérique latine.



Le vol est plus long que prévu et je n'ai pas prévu de quoi m'occuper. Evidemment, le siège sur lequel je suis n'est pas confortable et j'ai l'impression d'avoir le derrière sur des braises. Je me lèverai bien pour aller aux toilettes, mais vu la queue qu'il y a, je vais patienter encore un peu. A coté de moi, un homme, plutôt grand et baraqué ronfle assez fort pour être comparé à un moteur de tracteur. Je me demande comment fait la vielle dame devant moi pour dormir.



Je regrette d'avoir laissé le magazine de football chez le marchand de journaux maintenant. Et d'avoir refusé les boules-quiesses que m'avait proposées un Stewart avant le décollage. Je grogne à nouveau, essayant une nouvelle position que j'espère plus confortable, sans succès. Mon dieu, dans quoi je m'embarque ? Harry me fait faire des choses folles.



J'ai quitté mon travail, laissé ma famille avec peu de nouvelles, coupé les ponts avec Zayn et je suis maintenant un fugitif.



Et ça parce que j'ai enfin compris ce qui était important. Je n'agis plus au nom des valeurs que l'on m'a inculqué et que j'ai appliqué jusque là purement et simplement, presque bêtement, sans me poser de question. Je pense enfin par moi-même, je ne regrette pas d'avoir eu cette éducation, je vais forcément garder certains points, je ne suis pas idiot au point de renoncer à tout ce que je connais. Mais je vais faire un effort pour juger par moi-même. Je veux enfin décider de ce que je fais et dans quel camp je suis. Il y a un côté à choisir, comme à chaque fois. Et il est temps que je prenne position, en fonction des personnes qui sont importantes pour moi. Ma famille reste en dehors de son conflit, la réelle personne, ou plutôt le symbole, que je défie, c'est la justice corrompue que je n'avais pas encore bien cernée.


Dès mon premier pas sur le sol colombien, je laisserai tout ça derrière moi pour aller retrouver Harry. Il y a des choix à faire dans une vie, je fais le mien ; il y a des choses importantes à réalisée dans une vie, pour ne pas s'en vouloir, je les exécute maintenant. Quant bien-même j'aurais des problèmes après, j'aurai aidé un homme, peut-être sauvé une vie humaine et rien n'a plus de valeur que ça.

En fait, je suis sûr que je vais avoir des problèmes, mais ils sont minimes à côté de ce que peut m'apporter ce sauvetage, je peux permettre à une famille de se réunir, je peux permettre à un homme de regagner sa liberté, sa condition humaine. Et je ne demande pas à être remercié pour ça, je fais tout parce que je pense que c'est juste. Car je crois en ça, en la bonté humaine et je sens que cette aventure m'apporte quelque chose de plus spécial que l'argent. Une montagne d'or ne fait pas le poids.

Flicker Of Hope (Or a Home)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ