Chapitre 22 : Louis.

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La nuit a été difficile, pas à cause de mes sœurs qui ont parlé jusqu'à tard le soir, mais parce que j'ai passé beaucoup de temps à me remémorer le pseudo-baisé d'Harry. Je ne sais pas quoi en penser. Je ne sais pas non plus si je dois m'en réjouir. Je voudrai, mais il me semble que ce n'est pas le cas. Il vient de mettre la pagaille dans ma tête.



Je ne pensais pas qu'il pouvait être plus courageux que moi sur ce point. J'ai longtemps pensé à l'embrasser, mais je voulais attendre qu'il soit prêt. L'ironie est, que je suis celui qui n'est pas prêt. Qui aurait cru ?


Je me lève en silence, en même temps que Clarisse et lui fait signe de me suivre. On enfile nos gros manteaux. On allume nos cigarettes, même si Harry va râler parce qu'on ne sent pas bon, ainsi que ma mère, je m'en fiche. Il faut croire que c'est seulement pendant ce rituel là que je m'ouvre à elle.
Clarisse a toujours le teint halé, ses origines colombiennes la distingue de moi sur ce point. Mais on est tous les deux un peu perdu. On ne sait pas quoi faire, on ne sait plus comment être utile, comment s'occuper. Ça nous fait une chose en commun.



- Il m'a embrassé hier soir. Enfin... Un bisou sur le coin des lèvres. Ça ne compte pas vraiment, je dis pour briser le silence.



Elle me sourit, mais ses lèvres retombent rapidement quand son regard tombe sur moi.



- Pourquoi j'ai l'impression que ça ne te fait pas tant plaisir que ça ?



Je soupire, la fumée blanche nous entoure et pendant que je suis à moitié caché, je me laisse aller.



- Parce que j'ai l'impression de ne pas être assez bien. Je pensais avoir plus de temps pour me faire à l'idée.



Cette fois, son sourire se fait plus tendre et elle s'assoit à côté de moi.

- Louis, je crois que ce n'est pas du temps qu'il te faut. C'est de la confiance en toi.


- J'ai confiance en moi.


- Non. Et pourtant, tu devrais. Comment dire... Harry ne t'aime pas parce que tu l'as sauvé, il t'aime pour la personne que tu es. Pas besoin de fausse modestie. Tu devrais plutôt te rappeler ce que tu as fais de bon, tu as risqué ta vie pour abattre Frank et nous sortir de là. Et on t'admire tous pour ça. Même Zayn.



Je tressaillis. La colombienne n'a pas la langue dans sa poche. Je me demande d'ailleurs ce que devient mon ancien collègue. Pour ce qui est d'Harry, au fond, elle a raison, je n'ai pas à douter des sentiments qu'il pourrait avoir à mon égard. Il est certain qu'il ne m'aime pas parce que je l'ai sauvé, mais parce qu'il m'apprécie moi, pas le policer. Il apprécie Louis. Et je n'ai pas à interprété ses sentiments d'une autre façon.



J'écrase la cigarette sur la marche puis la regarde, un sourire cette fois.



- Tu devrais être moins directe, je dis avec malice.



Elle rit et me frappe à l'épaule.



- Si j'étais moins direct, tu serais encore plus perdu. Tu m'en dois une.



Je ris à mon tour et me lève. On rentre et allons préparer le petit déjeuné pour toute la famille.



- Où est ce que tu apprends ce genre expressions ? Je lui demande curieusement après quelques minutes, alors que Charlotte somnole encore devant son bol de céréales.

Flicker Of Hope (Or a Home)Where stories live. Discover now