Chapitre 18: Harry.

452 34 12
                                    

On arrive. Je le vois, les robes, les costumes, je commence à les reconnaitre maintenant et je tremble, j'ai peur. Frank ne m'a pas adressé la parole sauf pour me donner des ordres, il est détaché, j'ai enfilé le costume qu'il m'a fait faire. Tout ça, c'est mauvais signe. Et ça fait deux jours que je n'ai pas vu Louis. Il a disparu sans laisser de trace. Je suis terrifié. Il pourrait se passer tant de choses, il pourrait ne pas être là ce soir.


Et la main de Frank qui sert mon épaule, alors qu'on sort de la voiture, me donne la nausée, tous ses gestes montrent le pouvoir, la confiance qu'il possède. Moi, à côté, je ne suis rien, je suis vide, j'essaye de me vider la tête depuis qu'on est parti, je mets tout dans un coin de ma tête, ferme les coffres à double tour et me contente d'observer.


Mais au dehors, je suis droit, j'ai le torse bombé, je tente plusieurs sourires alors qu'on passe devant la file de client à l'extérieur du bâtiment. On passe les portes, on monte les escaliers, pour l'instant, le club privé est calme, il n'y a personne sauf les employés. Chacun est à sa tâche, barman, serveuses... Et les autres comme moi, qui nous dirigeons dans le bureau.


Sa main pestiférée n'a pas bougé, il se place derrière son bureau et je dois me mettre face à tous ses gens, lui derrière mon dos, menaçant.


Je croise le regard de tout le monde, ils sont tous vides, certains ont déjà bu plusieurs verres, ou ont peut-être pris un peu de cocaïne aussi, mais je n'y vois aucune compatie, ou pitié.


- Bonsoir, dit Frank, sans hausser la voix, dans la pièce déjà silencieuse. Voici Harry. Il rejoint votre équipe ce soir. Ne vous préoccupez pas de lui, il sait parfaitement ce qu'il doit faire.


Traduction : faites votre travail, ne lui venez pas en aide.


Je cache mes mains tremblantes dans mes poches, affichant une attitude nonchalante alors que je suis à deux doigts de tomber par terre. J'ai déjà la tête qui tourne.


Je veux fermer les yeux pour prier, pour appeler Louis, lui dire de venir. Mais je ne peux pas. Je suis le préféré ici, je dois faire bonne figure où ils pourraient se retourner contre moi.


Soudain, la musique retentie, je sursaute et je suis sur mes gardes. La main sert ma nuque et je l'entends rire dans mon dos.


Je ne contrôle plus rien, c'est fini. Il faut que Louis arrive. Il faut qu'il vienne. Rapidement, je ne peux pas faire ça.


La main me lâche et d'un simple signe de tête, tout le monde se disperse et je suis le mouvement, tout en prenant quelques sacs qui sont à ma disposition sur le bureau.


Je ferme la porte derrière moi, j'ai l'impression d'avoir les jambes lourdes comme du plomb, je suis le dernier à sortir du bureau. Je ne rejoins pas la grande salle de suite, je préfère aller dans les toilettes, il me faut cinq minutes. C'est le temps que je dois avoir avant qu'il commence à scruter chaque caméra du bâtiment.


Je vais m'asperger le visage d'eau et essayé de calmer mes mains. Je les tords dans tout les sens, sans parvenir à regagner ma contenance. J'entends une porte s'ouvrir et je me redresse. Je prends une serviette pour essuyer l'eau que j'ai encore sur le menton et sur les mains. Je baisse les yeux et fais semblant d'être occupé.

Flicker Of Hope (Or a Home)Where stories live. Discover now