Chapitre 13: Harry.

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Je ne sais pas vraiment quoi faire, je passe mes journées dans les rues des bidonvilles mais je ne parle pas un mot d'espagnol, ni de portugais. Les gens qui habitent ici ne parlent pas anglais non plus, alors je me retrouve avec de grosses quantités sur moi. J'ai repris la même routine qu'à Londres. Sauf qu'il est vingt fois plus dur de vendre ici, car je ne connais pas les quartiers et que la concurrence est bien plus rude ici. Certains font des prix bien trop attractif par rapport à Frank.


Je suis convaincu que ce n'est pas un marché pour lui, vu les prix, il devrait plutôt se tourner vers les riches.


Et il fait chaud, vraiment chaud, je passe mes journées à transpirer, à avoir la tête qui tourne, je ne bois pas beaucoup, du moins quand je suis dehors. Et la nuit, il fait froid, je tremble sans sac de couchage ni veste. Ma cheville me fait aussi souffrir le martyr et je n'ai aucun moyen de me soigner.


Je commence à retrouver le cercle vicieux d'il y a quelques mois, j'aimerai en finir. Rapidement. Mais je n'ai ni la volonté, ni le courage de faire quoi que ce soit. Je suis trop faible de toute façon.


J'essaye de me raisonner, de me dire que je vais forcément trouver quelqu'un qui pourra m'aider, mais vu le nombre de kilomètres qui me séparent de l'Angleterre, il m'étonnerait que je revoie un jour ma famille ou même Louis. La probabilité est même tellement faible que je pourrais avoir plus de chance en jouant au loto.

Après quelques jours dans la rue, ayant vendu à peine la moitié de ma marchandise, je choisi de rentrer, de retrouver la villa qu'occupe Frank dans les hauteurs de la ville. Le chemin est trop escarpé pour mon corps affaibli, même si la nuit est tombée, que la chaleur est remplacée par la fraîcheur de la nuit, je sens mon cœur battre fort contre ma poitrine et mon corps me brûler.


Je vais me faire incendier par Frank quand je vais rentrer, de par mes vêtements souillés de boue, de sang et de transpiration. Il ne supporte pas de me voir, mais il n'a pas d'autre choix que de me loger dans la villa car il ne dispose pas d'une deuxième Grange ici. Je crois même avoir entendu une conversation avec un riche client la dernière fois. Il essaye de changer de marché, comme je le pensais. Il veut se tourner vers les millionnaires qui habitent la ville. Ce qui laisse place au doute tant qu'à ma place dans tout ce manège.


Je sais que je n'ai aucun code des riches, je ne sais pas me comporter normalement, il me l'a assez répété. Je suis maigre, ça se voit, alors je ne peux même pas espérer me fondre dans la masse et encore moins vendre dans les quartiers d'affaires.


Je commence même à croire qu'il veut purement et simplement se débarrasser de moi.


Mais je suis aussi la seule personne assez qualifiée pour faire ce qu'il veut, le seul personnel qu'il a. Il n'a pas de réseau de vendeurs ici. Il a beaucoup de producteurs, mais peu d'employés. Je suis le seul, ce qui me rassure un peu. Je suis un minimum utile, il ne me laissera pas crever comme un chien.


La villa et le grand portail se dessinent devant moi. Je sonne et j'entends la voix de Frank, il est tard, mais les lumières sont encore allumées, c'est lui qui me répond par l'interphone.


- C'est Harry.


Flicker Of Hope (Or a Home)Where stories live. Discover now