Chapitre 7

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Finalement, la journée se passait plutôt bien, sans anicroche. Tara est partie travailler après notre déjeuner et je me suis changé les idées. Ressasser mon malaise d'hier ne faisait que me couvrir de honte. La manière dont je n'arrivais pas à contrôler ma panique, et surtout ma panique des gens m'agaçait. Cela avait toujours été plus ou moins handicapant : je n'osais pas demander mon chemin si j'étais perdu, si j'avais besoin d'un renseignement, je me débrouillais pour faire ma demande par écrit, derrière un ordinateur... Mais là, le fait d'avoir perdu connaissance engageait un nouveau niveau de gêne... Quelle serait la prochaine étape ? 

Enfin... Après avoir fais la lessive, de nombreuses pauses pipi (c'est fou ce que j'avais avalée comme litres d'eau au cours de la journée !), et lu, je me préparais le thé. Il était dix-sept heures et le goûter, c'est sacré.

Je regardais l'eau commencer à bouillir, les petites bulles se formant au fond de la casserole, quand la sonnette se mit à produire son grincement, me faisant sortir de ma torpeur. N'ayant pas beaucoup de contact proche dans le quartier (Tara étant ma seule amie), je ne savais pas qui m'attendait. Un livreur de colis ? Je n'avais pourtant rien commandé sur Amazon ces derniers temps... et les autres magasins où je commandais livraient plus tôt dans la journée.

N'ayant pas de juda, je du ouvrir la porte et laissais voir à mon visiteur ma mine déconfite.

- Bonjour mademoiselle.

Merde. Merde. Merde.

Palpitations. Révolte. Sueur froide. Courage insensé. Peur.

Tous ces petits mots s'entrechoquaient et prenant vie à l'intérieur de moi, pendant que mon corps restait immobile, attendant mes ordres.

Que faire ? Cul d'Enfer.... euh ...Raphaël... Monsieur Raphaël se tenait devant moi, à mis chemin de lancer une autre remarque qui, j'en suis sûre, ne me plairait.

- Votre tête se serait-elle cognée trop fort hier ? me demanda-t-il en penchant la tête sur le côté, un sourcil coincé dans un hameçon.

Qu'est-ce que je disais ?

Prenant mon courage à deux mains, j'ouvris la bouche et commençais d'une voix pathétiquement tremblante :

- Euh... Bonjour... hum.... Que... Que faite-vous là ?

Prenant visiblement ces aises, Monsieur Raphaël passa le pas de ma porte, pénétrant dans ma forteresse, mon cocon. Ceci dit, selon Tara, c'était la deuxième fois en quelques heures qu'il venait ici. Bêtement, je le laissais passé, ayant perdu tout mon courage, et le rouge qui me montait aux joues le laissait d'ailleurs voir.

- Eh bien, à la vue de l'état de délire et sommeil profond dans lequel vous étiez plonger hier soir, j'ai voulu m'assurer que vous étiez toujours vivante. Et visiblement, si vous êtes toujours debout, vous n'avez apparemment pas retrouver toutes vos facultés mentales, me dit-il en s'asseyant avec une foutue grâce sur mon canapé.

- Vous êtes donc venus ici pour m'insulter ? Vous devez vraiment vous emmerdez chez vous.

Merde, c'est moi qui ai dit ça ? Mais pourquoi j'ai ouvert ma bouche ?? Bordel, si l'envie lui prend, il peut me tuer dans mon appartement, il n'y aura aucun témoin ! Je ne connais que de vue mon voisin de palier, et j'ignore carrément si les autres appartements de l'étage sont occupés ou non !

Il sourit en coin, de manière distraite, sa bouche sensuelle étant cachée derrière ses poings fermés. Le dossier de mon petit canapé étant trop bas pour ne pas lui faire mal au dos, il avait dû rester penché en avant, les coudes posés sur les genoux, le tout lui donnant une attitude pensive. Je remarquais seulement à ce moment de blanc la tenue qu'il portait, très différente de la vieille : un pull bleu marine, moulant, un jean foncé et une paire de tennis complétait le mannequin vivant.

-Ce que vous voyez vous plait ? demanda-t-il de manière narquoise.

Prise en flagrant délit de mattage....

-Oui, je vous remercie. J'aime mon appartement plus que tous les autres réunis.

Bravo Bibi, sauve les meubles comme tu peux... De toute façon, il a surement prévu de m'étrangler pour mon impertinence. Nous ne devions pas avoir plus de ans d'écart, et pourtant j'étais réellement intimidée. Il faut dire que j'ai vite peur de n'importe qui, la sociabilité n'était pas la qualité qui me définissait.

Je prie conscience tout à coup de l'eau qui continuait de bouillir, et m'échappait donc, non sans un certain soulagement, vers ma cuisine. Je préparais mon thé en réfléchissant au fait que ma vie avait actuellement pour ainsi dégénéré dans ma vie. Non mais c'est vrai : la vieille j'ai fait un malaise dans un restaurant à cause d'une grande montée de stress, et la source même de ce stress se trouvait dans mon salon, sur mon canapé, pendant que je me préparais un thé. Je suis sensé faire quoi ? « Vous voulez du thé ? Ah oui au fait, j'aimerais bien savoir comment vous vous appelez, vu que vous vous êtes gentiment installé sur mon canapé ! » J'imagine la scène...

Une voix sexy et sombre me parvint, franchissant le brouillard de mes pensées :

-Je veux bien un thé oui, s'il vous plait. Noir si vous avez, sinon peu importe. Et je m'appelle Raphaël Dyron.  

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Hey ! Qu'en pensez-vous ? ;) 

J'ai écrit maintenant, puisque demain j'ai une journée chargée. 

Voilà voilà! Bonne lecture 😊😊 

Emie  


Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Where stories live. Discover now