Chapitre 18

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Cette fois-ci, j'y vais !

Chapitre 18


Mes mains, quelques secondes auparavant dans ses cheveux, le repoussaient et l'éloignaient de mes lèvres. Ma respiration erratique était maintenant due d'avantage à une crise de panique qu'à l'excitation qui électrisait encore l'air tout autour de nous. La respiration saccadée, le regard fiévreux et les joues rouges, il tentait de comprendre ma réaction aussi soudaine que déplacée dans ce moment si intense et sensuelle, en me cherchant des yeux.

Mon cœur battait à tout rompre, et je me rendis compte, en voulant me redresser, que je commençais à être sujette aux vertiges, tout comme lors du soir au restaurant. Ah non non, pas ce soir ! Mes suppliques et prières adressées à tous les dieux pouvant m'écouter n'avaient visiblement pas été entendu, puisque ce qui m'entourait devenait de plus en flou, et j'étais maintenant en train de tenter de reprendre le contrôle de ma respiration, à la manière de Lara Croft lorsqu'elle manquait de justesse de se noyer, mais physiquement moins sexy.

Raphaël,visiblement pas totalement à son aise pour une fois, se pencha vers moi et m'attrapa par le coude, et se mis à respirer en même temps que moi, m'incitant à me calquer sur sa respiration et à reprendre le contrôle de mon corps. Je l'entendais me parler, mais ne parvenait pas à me concentrer sur ses mots, seulement consciente de sa proximité et de son ton rassurant.

Au bout de quelques minutes, mon esprit s'éclaircit enfin, et mon appartement s'arrête de tourner, m'ôtant l'impression d'être dans le tambour d'une machine à laver en programme « essorage ».

        - Respire... Doucement, tout va bien...

Mince alors, en plus d'être beau comme un dieu, il était attentif et assez altruiste pour tenter de me calmer et non de piquer une crise parce que j'avais foutu en l'air la soirée.

Je fermais les yeux quelques instants, et ne les ré-ouvrit que lorsque ma respiration se fit régulière et calme. Nous étions à présent assis côte à côte, ses genoux contre moi, mais ne sachant pas quoi dire ni comment réagir -me confondre en excuse serait-illogique, étant donné que rien n'avait été causé de mon plein gré ?-, je me laissais quelques minutes de réflexion, à tenter de ne pas m'écrouler de honte. Heureusement, il pris la parole, en replaçant une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, mettant mon visage à découvert.

- Ça    va mieux ?

- Oui..    Je suis... désolée..., répondis-je en masquant grossièrement mon    visage de ma main gauche.

- J'ai    fait quelque chose de mal ?

- Oh !    Non, non... Bon sang comment vais-je m'en sortir ?

Je devais me préparer à ce qu'il parte d'un instant à l'autre, c'était une fatalité. A chaque fois que je devais expliquer mes crises de panique, les gens me regardaient comme si je simulais. Je peux cependant tenter de les comprendre, il est vrai que je ne vois pas tout le monde tomber dans les pommes après -ou pendant- un baiser. Ou même en posant les yeux sur quelqu'un... Mais depuis toute petite, j'ai appris à vivre en étant comme...ça. C'était pesant bien évidemment, mais malgré divers formes de thérapies, le problème et ma timidité persistaient. J'avais l'impression de vivre dans un monde parallèle aux autres : dans le mien, les sensations extatiques deviennent source d'angoisse, le téléphone est un monstre effrayant, et je serais capable de me laisser me noyer en plein milieu de l'océan parce que je n'oserais pas demander de l'aide à un bateau qui passerait à côté.. Bon d'accord, peut-être qu'en cas de mort imminente je sortirai de ce handicap caoutchouteux qui m'emprisonnait le corps et l'esprit.

Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Where stories live. Discover now