Chapitre 37

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Cette fois-ci, j'y vais ! 

Chapitre 37 


Je su que j'avais rejoins le monde réel lorsqu'un mal de crâne me frappa avec la force d'un rhinocéros enragé. J'entendis un bruit de vaisselle, révélant la présence de quelqu'un pas très loin de moi,  aussi je voulais profiter des quelques derniers instants de tranquillité avant de me fourrer à nouveau dans un merdier humiliant. Mon imagination décida d'inventer le pire des scénarios possible et ce fut celui-ci de retenu : Après mon baiser au dessus des nuages avec Raphaël, vint mon trou noir, pendant lequel j'ai été kidnappée par un groupe d'hommes voulant me droguer et prostituer, à la Taken - inutile de préciser que ce film m'a traumatisé-. J'étais peut-être au fond d'une cave, menottée à un lit pour m'empêcher de m'échapper, mais je préférais aussi ne pas penser à cette éventualité - bien qu'un beau spécimen type Raphaël se lançant à ma poursuite malgré les dangers, était quand même plaisant à imaginer. J'étais poissarde, mais quand-même. 

Mes oreilles bourdonnaient, si bien que j'aurais voulu pouvoir fermer les yeux pour me soulager, mais je n'avais pas de double paupières. Je ne pouvais donc que tenter de me reposer en respirant profondément comme je l'avais vu de conseillé dans une vidéo sur Internet.  Je pris conscience qu'une sorte de mur moelleux se dressait  à gauche, et que le vide n'était à contrario pas très loin à ma droite, m'empêchant de rouler sur moi-même. Bon sang, mais où est-ce que je suis ? Le bruit d'une discussion à voix basse me parvint, puis des rires. Je tiquais instinctivement face à ses voix. Attends, attends... Je les connaissais... 

- JE SUIS FIANCÉE, JE SUIS FIANCÉE ! 

Monica ! 

Friends était en train d'être diffusé !

Mon/ma ravisseur(e) était donc une bonne personne. Ou plutôt avait de bons goûts. J'écoutais discrètement l'épisode que je connaissais bien évidemment par cœur, ma bouche bougeant au rythme des paroles de chaque personnages, réinventant le concept de playback à un niveau supérieur,  et ne me rendis pas compte que quelqu'un s'approchait de moi. Mon instinct de survie laissait à désirer. 

- Nono, même là, tu souris en écoutant cette série. T'es complètement droguée, ma pauvre vieille. 

-Tarah ! Je suis donc pas kidnappée et prête à être vendue !, j'hurlais, soulagée, en me relevant, yeux grands ouverts, en lui tendant les bras. 

Mon amie portait un jean slim et un t-shirt...d'homme? Si j'analysais ses joues encore un peu trop rouges et ses cheveux mal peignés comparé à d'habitude, j'en conclue qu'elle a laissé Kenneth l'honneur de "cueillir sa petite fleur", et de découvrir quant à elle "sa tendresse" à lui. Cependant, les quelques neurones qui fonctionnaient toujours dans ma caboche m'intimèrent de garder l'interrogatoire pour plus tard, lorsque je serais à coup sûre humiliée de m'être à nouveau donné en spectacle en perdant connaissance, histoire de pouvoir reprendre un peu le dessus. 

C'est à présent sereine d'esprit que je la regardais en coin en me réinstallant confortablement dans ce qui était en réalité mon canapé, et me mis à réciter l'épisode en canon avec les personnages. Elle allait voir, l'inculte, ce que c'était d'être une fanatique. Durant ma représentation, un bâillement vint me faire décrocher la mâchoire, et  mon cerveau se mit à cogner contre les parois de ma boîte crânienne pour tenter de s'échapper. 

- Tiens, prends-ça, m'ordonna mon amie en me tendant un verre d'eau avec un cachet, que je pensais être un doliprane. 

Je l'aime cette fille: toujours à anticiper mes besoins - et envies-. Après avoir bu, et eue la sensation que cette satané de médicament restait coincé au fond de ma gorge tant il était gros, je me rallongeais, pris mon courage à deux mains, et demandais : 

- Comment je suis arrivée ici, cette fois-ci ? Avant qu'elle me demande ce dont je me souvenais, je lui dit : Je me rappelle...m'être évanouie dans l'avion (après avoir embrassé Raphaël), et... bah c'est tout. Mais la compagnie aérienne vous à laissé prendre mon cadavre sans rien dire ? 

-En réalité, tu étais à moitié consciente, mais visiblement tu ne t'en souviens pas, commença Tara, en posant un bout de fesse sur le bord de ma table basse. On t'as aidé à marcher, mais vu que je te connais un petit peu, je me suis dit que te réveiller dans les bureaux de l'aéroport te gêneraient un petit peu, donc on a pris notre taxi, et on t'a porté jusqu'ici. Ne t'inquiètes pas, tu n'as pas demandé une seule fois pourquoi les nuages parlaient..., se moqua-t-elle avec un sourire aussi large que celui du requin dans Némo. 

- On ne t'a jamais dit que ça ne se faisait pas de se moquer de ses amies en état d'ébriété et quelques peu imaginatives ? D'ailleurs, je suis désolée, mais je n'avais fait que tenter de nous protéger, tentais-je de me justifier en croisant les bras sur ma poitrine- chose qu'elle ne vit pas, puisque mon corps était dissimulé sous une couette. 

Je surpris son regard posé sur moi emprunt d'une légère pitié. Ou avec inquiétude. Je préférais la seconde option. Je levais alors les yeux au plafond, les joues enflammées, ne comprenant pas mes évanouissements trop répétitifs à mon goût. J'étais à deux doigts de laisser les larmes qui s'accumulaient au coins de yeux couler, mais la voix de Kenneth parvint de la cuisine : 

- C'est prêt, ma chérie! 

Elle lui répondit, confirmant mes doutes quant au fait de qui il appelait "ma chérie" depuis ma cuisine, pendant que je humais la délicieuse odeur qui flottait dans mon appartement, que je remarquais seulement maintenant, et me pressa la main : 

- Ils ont préparé le repas. On s'est dit que tu aurais faim, puisque tu n'arrêtais pas de répéter "veut mangeeeer", pendant le trajet.  Tu veux donc venir manger des pâtes bolognaise et un muffin de chez Sweets ?, demanda-t-elle, en résistant avec brio aux lasers foudroyants que je lui envoyais par voie oculaire.  

Mon estomac et ma salive se manifestèrent pour répondre à ma place. Je tentais cependant de reprendre un petit peu du galon en mettant enfin mon plan à exécution lorsque Tara et moi nous levâmes en direction de mon coin cuisine. L'humiliation, c'est comme tout dans une amitié, ça se vit à deux.  

- Au fait, jolie Tara... 

- Oui ?, fit mon amie avec un de ses fameux hameçons dans un de ses sourcils. 

Je lui offrit mon plus beau sourire de Joker imbécile et mon regard qui ne donnait sûrement pas l'air malicieuse désiré, mais plutôt psychopathe, si je me fiais aux rides qui barraient à présent son front. 

- Joli t-shirt. 

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Le nouveau chapitre est enfin là ! 😁

La maladie et le stress ne m'ont pas encore achevés ! 

Je vous souhaite une bonne lecture sous la couette vu les températures, et vous dit à bientôt 😊☕

Dites moi ce que vous pensez de cette partie ! 

Emy

Cette fois-ci, j'y vais (ANCIENNE VERSION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant