Soldier's Minute || PEAKY BLINDERS [ EN RÉÉCRITURE ]

V- Cancer

Tout savoir sur la vie de Thomas Shelby pouvait être un réel fardeau. Félicitée s'attendait sûrement à autre chose ou disons à une histoire moins traumatisante. Elle avait bien vu que quelque chose avait profondément marqué le visage de son ancien patient. Et bien qu'elle connaisse certains passages douloureux de la vie, elle n'aurait jamais la prétention de connaître ce qu'avait put vivre le Major Shelby.

Quand il lui avait raconté ses périples depuis la guerre, Félicitée n'avait rien laissé paraître. D'extérieur, elle avait revêtue un masque d'aplomb. D'intérieur, elle était dévastée parce qu'elle entendait. Surtout quand il lui avait avoué qu'il aurait aimé pouvoir parler à quelqu'un qui comprenait réellement ce qu'il ressentait. Maintenant, il ne parlait plus. Peut être que ça lui aurait évité de se bourrer le cerveau d'opium avant de sombrer dans le sommeil.

Tous avaient réagit de manière différente, entre ses frères et quelques camarades. Toutefois, il était le seul à ne jamais montrer que ça avait eut un réel impact sur lui. Il laissait toujours ça dans le domaine du sous entendu. Ceci, même quand il avait été question des récents évènements contre lesquels il avait été confronté, lui et ses frères.

Félicitée était restée un moment éveillé après que le Peaky Blinder fut parti. Elle aussi avait son lot de cauchemars qui la guettaient. Si lui entendait les pelles et les pioches, elle, elle se souvenait de l'odeur.

Avant de quitter l'appartement, le gangster lui avait dit quelque chose qui laissait sous entendre qu'un événement allait venir le secouer de plein fouet. Les non dits faisaient partie du quotidien du chef des Peaky Blinders. La jeune femme n'en avait pas sut davantage mais il lui avait laissé entendre, subtilement, qu'il allait avoir besoin d'aide. Comme s'il ne voulait pas vraiment le reconnaître.

Félicitée était discrète et comprenait les métaphores. Surtout que Thomas choisissait ce qu'il disait avec une grande précision. Cette discussion avait permis à la française de comprendre le quotidien de Thomas Shelby et de ses activités. Et elle avait beau avoir surpris quelques rumeurs sur les Peaky Blinders elle n'aurait jamais cru que leur pouvoir s'étendrait sur une grande partie du Royaume-Uni.

Quand elle avait repris le travail, tôt ce matin-là, la jeune française put constater les retombées des agissements houleux des Peaky Blinders. Tout le monde ne parlait que de ça. Il faut dire que ces dernières années, les Peaky Blinders était un thème largement abordé dans la ville de Birmingham.

L'infirmière traversa les rues, évitant de peu les ouvriers transportant de grand sacs de charbons. Les usines étaient déjà en marches et de grandes fumées noires s'échappaient des hauts toits. Ignorant le froid mordant, elle ferma un peu plus sa veste en tailleur et continua à marcher. Le temps était gris maussade et le froid du matin lui piquait durement sa peau. L'Angleterre était connue pour son temps pluvieux et humide mais ça n'avait pas repoussé la française dans sa quête de changement.

La jeune femme arriva enfin en direction de son lieu de travail. Elle commença à gravir les marches, prête à affronter les patients de mauvaise humeur, et failli avoir un rire jaune quand elle aperçut Alfie dans le hall. Elle qui le croyait déjà reparti à Londres suite à sa trahison. Ne remarquant pas le regard persistant de ce dernier, elle referma les portes vitrées de l'hôpital Elizabeth-Bowes et déboutonna sa veste.

L'infirmière en chef, celle qui avait aiguillé Félicitée pour sa première journée de travail, s'approcha d'elle.

— Ce monsieur dit vouloir un diagnostic d'une infirmière qui a été sur le terrain. Je lui ai proposé plusieurs médecins experts mais il n'a rien voulu savoir.

— Cela ne m'étonne guère. Cet homme est un cas classique d'emmerdeur professionnel et de fausses à problèmes.

— Vous le connaissez ? s'étonna mademoiselle Delaney.