XXX

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Quelques mois plus tard

Tu étais l'homme le plus bizarre que j'ai jamais rencontré.

Et tu aimais dire que j'étais la femme la plus étrange que tu ait jamais connu.

Je me rappelle cette approche que tu avais eue ce soir-là dans un pub dont le nom m'a échappé. 

Une femme et un Juif dans un bar, ça sonne comme une putain de blague.

C'est ce que nous étions, j'imagine. 

Une blague.

Deux outsiders refusant la voie qui leur était imposée. Nous nous étions définitivement bien trouvés.

Je ne cesse de me demander à quel point la vie peut être surprenante. A quels points nos choix impactent notre destin. Tout est si...complexe et à la fois si...logique.

Je ressentais une certaine normalité à être à tes côtés. Une évidence, même.

C'était nous. Notre blague à nous. 

La femme et le juif errant. 

Ta blague.

Je sais que tu ne me l'as jamais vraiment raconté de ton point de vue, ce n'était pas tellement ce que tu savais faire, mais notre première rencontre je la revois clairement à présent.

Je venais à peine de retrouver ce que je croyais être mon chemin. Et il faut croire qu'un carrefour s'est créé ce jour-là.

Alfie Solomons. L'homme à l'imprévisibilité légendaire. L'homme qui ne cessait de retourner sa veste.

L'homme dont je suis devenu folle.

Je dirais même que je l'ai toujours senti au fond. Et le soir, au restaurant de Sabini, je n'ai jamais pu l'ignorer.

Ta lueur dans tes yeux m'avait touché. J'avais toujours vu plus loin que ce que tu nous donnais à voir.

Tu étais certainement bien plus qu'un connard prétentieux. 

Oui, tu étais un grincheux, un enfoiré plein de mots cruels, tu étais violent, calculateur, manipulateur, meurtrier, mais et alors ? 

Je t'aimais et de ce fait je ne valais pas mieux que toi.

Tu étais ainsi et je ne l'ai jamais nié. 

Je t'ai accepté ce jour-là à l'hôpital. 

J'ai accepté de danser avec toi en sachant ce que tu étais. J'ai accepté de te revoir encore et encore. 

Acceptée ton aide. 

Acceptée tes mots, acceptée tes lèvres, tes sentiments timides. 

Je voulais tout accepter de toi. Je suppose que c'est ça l'amour.

Assumer l'autre, assumer sa nature c'est aimer.

Que peut-on faire par amour pour l'autre ?

J'aurais tout fait pour toi, je le sais et je l'ai toujours su. Et je n'en ai jamais eût peur.

Quand je repense à tout ce que nous avons vécu, je me dis que nous avons vraiment effectué un parcours atypique. 

Je me demande encore comment tout cela a été possible.

Comment avons-nous pu considérer que ça allait marcher, que quelque chose pouvait se créer. Toi qui savais seulement faire rentrer des femmes dans ton bureau pour un seul but précis. Tu n'avais plus aimé depuis des années et tu ne savais même plus comment faire.

Soldier's Minute || PEAKY BLINDERS [ EN RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now