Soldier's Minute || PEAKY BLINDERS [ EN RÉÉCRITURE ]

XXII

Un grand silence régnait sur le champ appartenant à Charlie Strong. 

Au loin, les fumées noires des usines grimpaient haut dans le ciel rejoignant les nuages déjà gris.

Un silence de mort.

La famille Shelby était réuni sur le grand terrain. 

Devant eux se dressait une roulotte prête à flamber pour accompagner les restes de Michael Gray dans son ultime demeure.

Polly avait le visage fermé et il était impossible d'y lire une quelconque émotion. 

La mère du défunt avait pourtant les yeux rouges et livides mais elle refusait de montrer sa douleur.

Et personne n'allait lui faire de remarques.

Elle serrait un mouchoir en tissu dans sa main et fixait inlassablement les fagots de bois qui entouraient la caravane. 

Ada serrait son autre main, elle espérait sûrement la réconforter d'une quelconque manière mais c'était à peine si Polly ressentait une différence.

Son fils était mort, mort, et ils n'avaient pas pu l'arranger.

Son fils était mort parce qu'elle avait été incapable de le protéger de ce monde.

C'était John qui l'avait prévenu, il y a maintenant une semaine.

Sa voix était faible et le ton arrogant que prenait le jeune Shelby avait disparu. A la place, la crainte et la surprise s'y étaient installées.

Polly s'était effondrée.

Michael, il ne restait plus que lui, sa fille était déjà morte et maintenant son fils. Le seul être pour qui son cœur battait encore suffisamment fort. 

Sa chair, ses entrailles, son sang.

Ils avaient tout pris, ils avaient rendu sa mort incroyablement violente, dure et douloureuse. 

Ils n'avaient montré aucune pitié dans cet acte monstrueux.

Polly baissa sa tête, cachée par une voilette qui empêchait les curieux de contempler son visage déformé par la peine.

Thomas finit par arriver.

Les têtes se tournèrent vers lui. Il n'avait encore rien dit mais tout le monde se posait la même question.

Et après, qu'est ce qui était prévu ?

Le chef des Peaky Blinders s'arrêta devant les dernières personnes qui tenaient, plus ou moins, à lui et acquiesça lentement. 

Sa cigarette n'allait plus être la seule fumée que l'on pourrait distinguer dans quelques minutes.

Thomas ne montrait aucun sentiments, pas une larme, pas de regard dévasté par la tristesse. Rien ne laissait croire qu'il portait le deuil de son cousin Michael.

Alors que le Shelby allait dire quelque chose, il aperçu deux silhouettes au loin. 

Derrière les chevaux qui étaient entrain de paître, Félicitée répondait présente à l'appel silencieux de Thomas. Comme prévu, Alfie était venu aussi. Refusant de laisser courir un danger potentiel à la française.

Mais ce n'était pas grave.

Thomas autorisait sa présence même si il en ressentait un certain pincement à son cœur flétri.

Les yeux bleus de l'ancien vétéran se perdirent dans la plaine, il en oubliait presque sa famille devant lui.

John renifla et se tourna pour, à son tour, distinguer Félicitée qui marchait vers eux.