To The Moon 🌙 - Tome 1

Chapitre 3 - Un nouveau venu

Madeline

Mes longs cheveux bruns me tombaient en dessous des épaules et ma peau mate faisait ressortir mes yeux verts. J'étais encore bronzée de mes vacances passées en Espagne chez ma tante Isabella, mais il fallait dire que je n'avais jamais été très blanche. Les origines espagnoles de ma mère m'avaient laissé une beau bronzée toute l'année en héritage et je ne m'en plaignais pas. Je me démaquillais en repensant à mon après-midi.

Les garçons ne m'avaient jamais vraiment intéressée jusqu'à maintenant, je les trouvais immatures et accros aux jeux vidéo. Les ados boutonneux et geek à leurs heures plus que perdues, très peu pour moi. J'avais été amoureuse un jour, mais j'avais plus souffert qu'aimé finalement. J'étais plus jeune et plus naïve, même si de ce côté-là, je n'étais pas la nana la plus avertie de la planète. Ce garçon m'avait intriguée et ça m'énervait. Pourquoi d'un coup, je voulais tout savoir sur lui ?

Quand je me regardais dans le reflet offert par le miroir de la salle de bain, je repensais à la petite fille que j'étais. Cette innocence me manquait, on grandissait trop vite.

J'avais enfin pu me décontracter après une bonne douche. L'eau chaude coulant sur ma peau m'avait régénérée. J'avais beau habiter sous les combles, la pression était bonne et c'était divin.

Après avoir fait mes devoirs et avalé un plat de pâtes, je filai me coucher. Demain serait la journée la plus longue de la semaine, en cours de dix heures à dix-neuf heures.

***

La température affichait vingt-trois degrés, je sortis ma robe en soie vert émeraude de mon placard et l'enfilai. Il était temps de passer aux choses sérieuses coté look. Cette robe mettait en valeur la couleur de ma peau et reflétait mes yeux verts, accompagnée de mes inconditionnelles converses noires, j'étais parfaite. Je ne faisais pas ça pour plaire en particulier, j'avais lu dans le GRAZIA du mois dernier qu'il était important de se plaire à soi-même avant de plaire aux autres. Et là, clairement, j'aimais l'image que reflétait le miroir. C'était rare chez les filles de mon âge, j'avais mes complexes comme tout le monde, mais je savais les cacher et par moment les apprécier. Mes cheveux que j'avais laissé sécher à l'air libre hier soir bouclaient naturellement dans mon dos, me donnant un côté chat sauvage que j'appréciais.

Etonnamment, j'appréhendais cette journée.

— Wahou Maddy, tu es canon ! Tu sais que tu fais bien parler de toi depuis hier ? Elisa me sauta dans les bras, m'embrassant les deux joues en continuant de manger un pain au chocolat qu'elle venait d'entamer.

— Quoi ? Comment ça ? lui demandais-je.

— Théo m'en a parlé ce matin. Ne fais pas ta timide, me dit-elle en rigolant, tout en avalant une nouvelle bouchée. Tu as tapé dans l'œil d'Edgar en jouant au piano hier.

— Edgar ? me hasardai-je en écarquillant les yeux.

Serait-ce lui ?

Je levais les yeux au ciel. Théo le connaissait et mon intérêt soudain n'allait sûrement pas passer inaperçu aux yeux d'Elisa.

Je repensais à mon après-midi derrière le piano. Mes parents avaient fini par s'habituer, mais je pouvais faire peur vue de l'extérieur. Ça me soulait que ce « Edgar » ait pu me voir dans cet état. Ça expliquerait sa réaction. Trop excessive, cette fille-là, avait-il dû se dire. C'était Georges, mon grand-père adoré qui m'avait poussé dans cette voie et avait intégré l'art classique au plus profond de moi. Les « Maître Gims » et compagnie, c'était très peu pour moi, je préférais un bon vieux Beethoven dans mes oreilles. Ou du bon rock'n roll des années soixante-dix.