Chapitre 15 - John Snow ou pot de fleurs ?

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Madeline

Les bras d'Edgar, à l'instant T devaient être l'endroit le plus réconfortant au monde. Allongés l'un contre l'autre dans ce grand canapé, l'espace-temps n'existait plus.

Ses doigts parcouraient mes courbes nues, provocant sur ma peau une ribambelle de frissons, son souffle saccadé se mélangeait au mien, et pourtant, il paraissait absent, toujours plongé dans les abysses de ses pensées. Je fermais les yeux de mon côté, priant pour ne rien oublier de ce moment magique. Ses caresses, ses baisers, sa douceur lors de la fusion de nos corps... Je rangeais tous ces souvenirs dans un coin de ma tête, mais pas trop loin pour pouvoir y repenser quand je le souhaiterai.

Nous restâmes allongés ainsi pendant me sembla-t-il, une éternité.

Moi dans mon euphorie silencieuse, lui dans son mutisme anxieux.

Je me retournais pour lui faire face afin d'apprécier sa plastique parfaite selon moi. Pas trop musclé, ni trop maigre, mais sec et dessiné. J'avais toujours son t-shirt remonté jusqu'en dessous de mes seins, tandis qu'il était resté dans le plus simple appareil. Du bout des doigts je parcourais les lettres tatouées sur sa côte, ce qui lui provoqua un léger soubresaut.

Chatouilleux, hum ?

Je me reconcentrais sur l'encre noire imprégnée dans sa peau et lisais silencieusement, et mot par mot, la phrase semblant gravée depuis un long moment.

May... we... Meet... Again...

Je ne pensais pas qu'il était fan de série de sciences fictions dans le genre de « The 100 », mais à vrai dire, je ne savais rien de ses goûts, à part musicaux (et encore !).

Je chassais Clarke et Bellamy de ma tête et continuais mon introspection de son corps tatoué.

Un peu plus haut sous son bras droit, il y avait l'inscription : « Carpe that fuckin' diem », dans une typographie gothique et originale. Puis tout un tas de petits dessins sans rapport les uns aux autres. Un soleil entremêlé d'un quart de lune, un cœur noir, un sablier et des traits épais noirs, faisant le tour de son avant-bras.

— Ça fait mal ? lui demandais-je soudain.

— De quoi ? Se faire tatouer ? me questionna-t-il à son tour, sortant de ses pensées.

— Oui.

— Ça dépend où, mais c'est une douleur supportable.

Ses doigts étaient également tatoués par de petites lettres presque effacées par le temps, mais je ne m'y attardais pas.

— Pourquoi t'en as autant ? lui demandais-je sincèrement.

Il s'amusa de ma réplique.

— Disons qu'une fois que le rouage est lancé, c'est dur de s'arrêter. Mes tatouages expriment ce que je ne sais pas exprimer autrement aussi. Chaque détail, chaque symbole a une certaine signification pour moi. Enfin, ils en avaient le jour où je les ai fait, maintenant, ce sont des dessins parmi d'autres.

J'étais en train de toucher le petit signe infini tatoué sur l'avant de son épaule lorsqu'un tintement de clés suivi de jurons vinrent rompre le silence que nous nous étions imposés.

— Merde. Oh, fais chier ! Edgaaaar ?

La voix féminine vint de l'entrée. Je supposais immédiatement que c'était sa mère.

Oh putain, sa mère !

Je tombais du canapé en voulant me retourner, mais restais à quatre pattes derrière celui-ci, cherchant tant bien que mal ma culotte qui avait volé quelques heures plus tôt.

To The Moon 🌙 - Tome 1Where stories live. Discover now