To The Moon 🌙 - Tome 1

Chapitre 11 - Le coeur a ses raisons... Bullshit

Edgar

Ça faisait plus d'une heure que Madeline était arrivée à la soirée et je n'arrivais toujours pas à m'enlever de la tête, son visage lorsqu'elle m'avait trouvé avec Julia sur les genoux.

Putain.

Je ne lui devais rien, mais je me sentais vraiment con. Quelle drôle de sensation... Je repensais à ce baiser échangé avant-hier. Je n'aurais jamais dû..., mais le cœur a ses raisons... Bullshit.

Je n'aurais déjà jamais du ressentir ce que j'ai ressenti hier. Maintenant, ça me crevait de l'admettre, mais elle avait déclenché un truc en moi que je ne cautionnais pas.

N'était-ce d'ailleurs pas pour ça que je l'avais évitée toute la journée de la veille ?

J'avais soigneusement étudié son emploi du temps en arrivant à l'école tôt hier pour ne pas avoir à la croiser, et la voilà qui se retrouvait à Ma soirée. Le mieux ? Il était préférable que ce soit elle qui m'évite. Je n'allais lui apporter que du mauvais, je le savais déjà. Pourtant ma curiosité prenait toujours le dessus sur ma raison. Je n'étais pas obligé de la connaître, mais j'en mourrais d'envie. Tout savoir d'elle, c'est ce que je voulais.

Je me prenais tellement la tête que mon corps prenait des décisions que cette première n'approuvait pas. La suivre aux toilettes était la pire des idées que j'avais pu avoir.

Qu'est-ce qu'elle foutait là d'abord ?

Satanée Elisa qui s'était entichée d'elle, aussi. Pourquoi avait-il fallu que Madeline se rapproche de la seule nana que Théo kiffait ? Par « kiffer » j'entendais : être amoureux à nous rabâcher les oreilles depuis un an. Maintenant qu'il avait eu l'objet de son désir, elle n'arrêterait pas d'interférer entre nous. Voilà pourquoi avoir une nana était chiant. On se perdait à avoir des filles autour de nous.

Ça m'avait complètement fait redescendre et maintenant je me gâchais la soirée à surveiller ses faits et gestes. Elle avait fumé et elle était bourrée. Et heureusement, je veillais à ce qu'elle ne fume pas trop. Elle était complètement inconsciente cette meuf, novice sur tout...

« Quand tu vois le mec que tu kiffes avec une autre sur les genoux » ... Ça me trottait dans la tête depuis tout à l'heure. Ça n'avait jamais été mon but. Elle s'était amourachée trop vite de moi, elle ne me connaissait pas... Qu'est ce qui m'avait pris de l'embrasser, putain ?! Maintenant elle s'imaginait des trucs et moi, j'éprouvais des sensations que je n'aurais jamais dû.

La voir près de ce chien de Matt ne me rassurait pas non plus. Sa réputation le suivait. Ç'avait beau être mon pote, je connaissais son passé sulfureux d'homme à femmes.

J'avais conscience que la fixer depuis tout à l'heure ne découragerait pas sa curiosité, mais je n'arrivais pas à détourner le regard. Il fallait que je lui fasse un minimum peur pour qu'elle fuit, et le côté psychopathe allait peut-être fonctionner avec elle.

Sauf que cela n'eut pas l'effet escompté.

Je me levai d'un bond et filai vers la cuisine. Il fallait impérativement que j'arrête de la regarder, je faisais n'importe quoi.

Julia râla, mais me rattrapa quelques minutes plus tard.

— Pourquoi tu boudes, chaton ?

Julia. Sous prétexte qu'on avait couché ensemble quelques fois, elle me parlait comme si j'étais son mec. Pour autant, ça ne m'avait jamais autant exaspéré que maintenant. Elles avaient vraiment un souci, les meufs. Je ne sortais avec personne, et tout le monde le savait. J'aurais pu me servir d'elle pour éloigner Madeline à jamais, mais je n'y arrivais pas. Premièrement parce que je n'étais pas du genre à jouer avec le cœur des femmes (Julia était pleinement consciente qu'on s'amusait juste ensemble) et deuxièmement parce que ma raison, toujours cette foutue raison, m'empêchait de pousser mes desseins à terme.

— Dégage de là, Julia, j'suis pas d'humeur.

— T'es sérieux là ? C'est à cause d'elle c'est ça ?

Je la regardai, étonné. Les filles avaient vraiment un sixième sens pour ça.

— Oh, ne me prend pas pour une cruche, Edgar, tout le monde t'a vu la suivre aux toilettes. Qu'est-ce qu'elle a cette gamine ? continua-t-elle en la pointant du doigt, en train de monter sur la table.

— Putain. Excuse-moi.

Je partis en direction de la table. La voilà, Miss Catastrophe, qui était perchée sur dix centimètres de talons, à danser collé serré entre Elisa et un putain de mec sur une putain de table.

— Madeline, descends de là, tu vas te faire mal.

Je ne sais pas pourquoi j'étais en colère comme ça. Je tirai mes cheveux en arrière et soufflai exaspéré.

En guise de réponse j'eu un regard froid et amer, puis elle se recula derrière Elisa.

— Lâche-la, Edgar.

Non mais pour qui elle se prenait, Elisa. Se taper mon meilleur pote ne lui permettait pas de me parler comme ça.

J'étais frustré, mais je n'allais pas faire une scène pour une nana devant tous mes potes.

Je partis sur le balcon prendre l'air et m'allumai une cigarette. Je l'avais toujours en visu et je ne pouvais m'empêcher de la regarder.

C'était quoi mon putain de problème ? Madeline était une gamine qui ne connaissait rien à la vie, Julia avait raison pour le coup. Pourquoi je perdais mon temps avec elle ?
Peut-être parce que c'était de ma faute si elle s'était retrouvée ici, dans cette situation...

Je l'observais une dernière fois à travers la baie vitrée, ce petit bout de nana plein de vie que j'essayais de détruire.

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NDA:

Bon, on est passé de 350 mots (ridicule) à 850 mots (toujours aussi ridicule), mais au début ça devait être juste une petite  aparté d'Edgar, et puis j'ai tellement adoré écrire sous son point de vue que j'ai continué jusqu'à la fin ! 

Je verrais plus tard, si je continue de l'étoffer un peu, ce chapitre.

En tout cas, on plonge déjà dans l'esprit torturé d'Edgar. Quand Madeline lui dit qu'il a deux personnalités, c'est vraiment un duel constant entre ses deux facettes.

Se laisser aller ou se laisser guider par ses émotions ?

Ce ne sera pas un combat de tout repos...