To The Moon 🌙 - Tome 1

Chapitre 39 - Un After l'esprit ailleurs

J'enfilais mon manteau et essayait de retrouver Julia parmi la foule d'étudiants. Le DJ avait encore changé et je préférais largement la musique qu'il passait à son prédécesseur. Ça respectait une certaine cohérence: plus on avançait dans la soirée, plus le son devenait bon. Mes camarades d'écoles pensaient visiblement la même chose, tout le monde s'était mis à danser, m'empêchant de passer et trouver la grande blonde.

— Madeline, on t'attend, qu'est-ce que tu fais ?
Elisa était partie à ma recherche alors que mes amis m'attendaient encore dehors.

— J'arrive, lui dis-je en jetant encore un dernier coup d'œil à l'intérieur.

— T'es sûre que ça va ?

— Oui, oui. On y va.

Je ne savais pas pourquoi je n'avais pas voulu partager avec mon amie la discussion que j'avais eu quelques minutes auparavant. Peut-être que parce que si je lui en parlais tout de suite, la façade que j'avais érigé devant moi pouvait se fracturer à tout moment.
Les jambes flageolantes et le regard dans le vide, je retrouvais les autres à l'extérieur.
Trouve la boîte, Madeline...
Je n'arrivais pas à me sortir ses dernières paroles de la tête. Que me voulait-elle à la fin ? Que savait-elle que j'ignorais ? Contre quoi voulait-elle me mettre en garde ?

— Ah enfin ! s'exclamèrent quelques-uns en même temps.

— ça va ? T'en as mis du temps !

Edgar m'attrapa la main et nous prîmes la tête du cortège.

J'étais étonnée que Max et Juliette aient accepté l'invitation, mais je mettais cela sur le compte de la curiosité. A quoi pouvait bien ressembler l'antre d'Edgar Laville ?

­— Désolée... Il y avait... du monde ! tentais-je de m'excuser.

— Pas grave. Mais t'as une petite mine, tu veux que je te dépose chez toi avant ? me demanda Edgar, l'air inquiet.

— Non, tu rigoles ? Je viens chez toi.

— Ok.

Il s'alluma une clope et signala à tout le monde qu'on arriverait chez lui d'ici cinq bonnes minutes.
Menteur ! A ce rythme là, on n'y serait pas avant dix.

Les derniers mots de Julia flottant toujours dans ma tête, mon esprit était ailleurs. Je ne pouvais rien y faire, j'étais maintenant obsédée par cette boîte. Décidemment, elle allait vraiment me pourrir la soirée jusqu'au bout. « Trouve la boite » ... Quelle boite ? Quel était le rapport avec moi ? Avec Edgar ?

J'étais désormais forcée de trouver ce truc. D'un naturel assez obstiné, elle avait éveillé une curiosité en moi que je ne soupçonnais pas jusque-là.

— Madeline, tu comptes rester plantée sur le palier toute la soirée ou je peux fermer la porte ? me demanda Théo, accroché à la poignée de porte du bel appartement d'Edgar.

— Pardon, j'arrive.

— T'es sûre que ça va ?

— Pourquoi tout le monde me demande ça ? J'ai juste besoin d'un verre !

Il referma la porte derrière moi, tandis que je déposais mon manteau sur la pile de vêtements déjà formée à même le sol.

J'entendis quelques cris et sifflements admiratifs par-ci par-là concernant le lieu d'habitation de mon copain.

« Mon copain », ça me faisait toujours bizarre de l'appeler comme ça. Même en ayant officialiser notre relation depuis peu, lui coller l'étiquette de petit ami me foutait les jetons. Et à lui aussi d'ailleurs. Alors ces étiquettes, je les gardaient pour moi.