Chapitre 12

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« Quel homme est sans erreur ? Quel Roi sans faiblesse ? »

Voltaire Brutus

Qu'est-ce que le destin ?

Nous imaginons bien des choses mais qu'est-ce réellement le destin ? Nous pensons que le destin est tel chemin et il s'avère qu'un autre s'illumine et nous attire sans que nous puissions résister. Quel est véritablement notre destin ? Avons-nous le choix ? Et si notre destin ne nous plaisez pas ? Seulement, sommes-nous au courant de notre fin ?

Claé s'avança doucement vers le bord de la muraille. Elle avait tant franchie d'obstacles qu'elle avait arrêté de les compter. Une main se posa alors sur son épaule. Calme. Maîtrise parfaite. Elle pivota.

Son pied fit voltiger le vampire à quelques mètres d'elle. Elle le regarda, sans expression, regarda la colline et sauta. Plusieurs dizaines de mètres la séparait du sol mais elle sauta dans le vide.

Sa potion d'invisibilité avait finit d'agir elle était à nouveau visible.

Elle attrapa une prise et y crocheta ses doigts, verrouilla son poignet droit et sortit sa dague de sa main gauche pour la planter dans la pierre. Elle rebondit, inutile.

Elle jura, rangea son arme et entreprit de descendre les derniers mètres à mains nues. L'escalade d'un mur était plus simple que sa descente. Aucune vue sur les appuis et un dosage de force à donner. Elle sauta à terre après avoir franchit le dernier mètre.

Une minute. Se fut le temps qu'elle mit à descendre ce pan de muraille. Elle leva les yeux et remarqua des vampires archers qui s'attroupaient sur le rempart.

Elle courut pour atteindre l'autre côté de la colline le plus vite possible. Ses pieds touchaient à peine le sol et ses poumons fonctionnaient à toute allure. Sa bouche devint sèche et ses yeux pleuraient sous le froid. Plusieurs flèches se plantèrent à côté d'elle. Elle jubilait. Rien ne pouvait la toucher. Enfin presque.

Elle laissa échapper un cri quand une flèche lui traversa le mollet droit. Elle s'écrasa lourdement sur le sol, une flèche en travers de la jambe bientôt rejointe par d'autres.

- Merde ! C'est pas possible...

Elle tourna sa tête vers le haut de la colline qui n'était plus qu'à quelques mètres. Elle retira les flèches en se mordant les lèvres jusqu'au sang et rampa pour avancer. Elle n'abandonnerait pas. Jamais.

Une main la tira violemment en arrière. La retourna sur le dos et un poing épais s'écrasa sur son visage déjà bien amoché par le temps. Craquement sinistre. Nez brisé. Douleur et sang.

Claé frappa elle aussi. Elle trouva la tempe de son adversaire qui était à califourchon sur elle. Un combat de poings commença.

Elle tapait avec une extrême précision et son adversaire n'avait aucune chance. Il tomba évanoui à ses côtés. Elle tapota sa lèvre et son nez tuméfié en jurant.

Elle attrapa sa dague, se redressa complètement et regarda les autres vampires arriver. Elle la rangea avec rapidité et se saisit de son arc. Elle décocha plusieurs flèches avant d'être débordée par les gardes.

Claé se réveilla sur le sol dur et poisseux d'une cellule. L'odeur d'urine et défécation lui emplissait les narines et elle faillit rejeter le contenu de son estomac. Elle se contint et regarda sa jambe. Elle avait été bandée et son nez suturé. Où était-elle ?

Elle se redressa, prit appui sur un mur où était inscrit les dernières paroles de certains. Elle regarda autour d'elle. La cellule était petite, aucun meuble, aucune ouverture. Son regard s'arrêta sur la porte du cachot. Elle clopina jusqu'à cette dernière et regarda, dans le couloir, à travers les portes des cellules avoisinantes.

- Viens ma mignonne, je vais m'occuper de toi.

- Je vais te prendre et ...

Elle se retourna vivement et partit s'allonger au fond de sa cellule en maudissant ceux qui avaient tiré sur sa jambe.

- Tu n'es pas d'ici.

Un homme, grand et blond, était assis en tailleurs dans la cellule face à la sienne. Il la regardait simplement, les mains sur les genoux. Elle se contenta de faire de même sans lui répondre. Il lui expliqua qu'elle était dans une cellule de l'arène, et qu'une fois guérit elle monterait sur le sable fin et qu'elle devrait combattre jusqu'à la mort. Elle n'avait pas le droit à un entraînement et les gardes venaient leur apporter un bol de sang et d'eau deux fois par jour. Il lui raconta tout en détails. Tout jusqu'à la mort qui attendait les gens comme eux, quelque soit l'issue du combat le vingt-et-unième et dernier jour.

Elle ferma les yeux et s'allongea. Elle allait pouvoir tuer des vampires. Mais cela allait lui coûter la vie puisque rien ne sortait vivant de l'arène, mis à part les champions vampires.

Alexei regarda pour la quatrième fois sa montre à gousset. Obsession. Il avait presque harcelé son amante pour participer à ce rendez-vous. Anastazia aurait dû être arrivée. Diana l'avait invitée pour une sang-party, une de ces après-midi ennuyeuses où les femmes passaient leur temps à boire des infusions de sang et discuter tissus et ragots jusqu'à épuisement. Alexei voulait revoir la belle vampire, il voulait la sentir contre lui, épouser ses formes et l'aimer une nuit entière jusqu'à ce qu'elle s'endorme entre ses bras, comblée.

Intriguée par l'absence de ponctualité de son amie qu'elle avait invitée à l'avance, Diana se rendit à son lieu de résidence et demanda au serveur s'il savait où se trouvait Anastazia. Il avait répondu que cela faisait trois jours qu'il n'avait pas revu cette femme, mais que la chambre, payée à l'avance, était toujours occupée par les affaires de cette dernière. Qu'elle n'était donc pas partie en laissant ses affaires. Elle soupira et rentra chez elle pour l'heure du thé. Mais où était donc passée cette jeune aristocrate aux cheveux blancs ?

Obsession ◊•Tome1•◊ (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant