Chapitre 20

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« Si vous voulez vivre une vie heureuse, attachez-la à des buts, non pas à des personnes ou à des objets. »

Albert Einstein

- Alya ? Demanda Loïc en toquant doucement à la porte de l'arbre maison.

Cela faisait bien une quinzaine de minutes qu'elle attendait sagement devant l'arbre. Elle finit par pousser le battant et entrer. Il n'y avait personne et la poussière n'avait pas été faite depuis quelques jours. Ne s'attardant pas sur ce détail, elle attrapa un morceau de parchemin et écrivit à l'aide d'un crayon de bois empli d'un mélange dont seule Alya connaissait la composition. « Je t'emprunte des potions, je pars en territoire vampire chercher Claé, Loïc » Elle signa, puis déposa le billet bien en évidence sur la table basse. Prit des potions de camouflages, de coupe-faim et un sac de toile assez petit mais qui pouvait contenir de grandes quantités de choses de toute sorte. 

Une fois ses bagages fait, elle sortit du village en ayant embrassé sa sœur et sa mère. Elle avança doucement sur le dos de son cheval brun, accompagnant chacun de ses mouvements. Elle l'arrêta et dégaina son épée quand un bruit se fit entendre dans un buisson non loin. Elle glissa de la selle de son cheval, avança à pas feutrés et...

- Tu ne vas tout de même pas me trancher en rondelles avec cette chose ? Demanda une femme aux longs cheveux roux. Elle lui sourit légèrement, arquant un sourcil et repoussant du bout du doigt la lame qui s'était tendue en sa direction.

Loïc rengaina son épée et la femme glissa ses mains dans celles de cette dernière, avant de coller ses lèvres contre les siennes.

- Jamais, déclara Loïc en serrant les mains de son amie.

Elle la regarda à nouveau avant de fondre ses sur ses lèvres. Le baiser fut doux, passionné, plein de reproche et d'amour. Quand Loïc se détacha d'elle, essuyant ses lèvres du revers de sa main, la femme prit la parole d'un air sévère.

- Où vas-tu dans cette tenue ?

- Je vais...

- Tu vas retrouver Claé... N'est-ce pas ?

Cette révélation semblait blesser la grande rousse qui lâcha les mains de Loïc pour les passer dans ses cheveux lissés. 

- Tu sais qu'il n'y a plus rien entre elle et moi Nostra. Je te l'ai déjà répété, ce n'était qu'un amusement de passage, c'est toi que j'aime.

Sur ces mots elle embrassa à nouveau la rousse se tenant devant elle, fit glisser ses mains le long de sa taille droite et remonta jusqu'à sa poitrine. 

- Tu sais tout aussi bien que moi que je suis la plus qualifiée pour aller récupérer cette malédiction de Claé. Je me demande encore dans quel pétrin elle s'est fourrée pour qu'Arlea vienne me demander de la récupérer...

- C'est Arlea qui est venue te voir ? Elle ne t'...

Loïc avala la fin de phrase de son amante pour la faire taire.

- Tu sais très bien que non. Ses mains se baladèrent un instant sur le galbe des fesses de Nostra qui caressait la nuque et les cheveux de Loïc.

Un instant de tendresse immense face à la face douloureuse du destin. Les sorcières n'avaient pas le droit d'aimer les hommes, elles n'avaient pas non plus le droit d'entretenir des relations amicales avec eux. En revanche il n'était pas rare que des sorcières succombent à la tentation d'aimer l'une d'entre elles. Loïc était une de celles-ci, une ravissante femme brune aux grands yeux bleus qui faisait exploser le cœur d'une multitude de femmes... et d'hommes. Vingt-trois ans et un enfant, une petite-fille aux yeux bleus semblables aux siens. Malgré ses écarts que lui pardonnait à chaque fois Nostra, elle restait fidèle de cœur à cette rousse qui ne plaisait ni aux hommes, ni aux femmes. La grande sœur de Drylha lui sourit, elle était de quinze ans son aîné, et pour cause sa mère n'avait eu que des garçons, ce qui avait posé problème bien entendu. Ils avaient tous été tués et brûlés lors de la cérémonie de la lune. 

- Je dois y aller. Ne m'oublie pas je reviens dans quelques jours, je te le promet.

Nostra soupira, caressa une dernière fois la joue de Loïc puis la laissa s'éloigner avant de repartir au village, la peur au ventre. Ce n'était pas prudent d'être sortie hors de la barrière, elle le savait, mais avec Loïc elle ne craignait rien. Avec Loïc. 

Elle n'eut pas le temps d'atteindre la barrière que sa tête roulait déjà au sol. La femme se redressa, se saisit d'une pique de métal, y planta la tête et l'enfonça, face à la barrière dans le sol. Elle laissa le corps contre le poteau et s'enfuit dans les taillis suivant, telle une ombre, suivant le corps en combinaison de Loïc qui avait déjà parcouru un kilomètre au galop, ne voulant pas ralentir de peur de revenir sur ses pas, pour retrouver les bras de son aimée.

Obsession ◊•Tome1•◊ (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant