Obsession ◊•Tome1•◊ (en correction)

Chapitre 29

Anastazia tentait par maintes façons de me faire lâcher son bras. Amusante enfant.

- J'aimerais voir de plus près ces plantes vous devriez libérer mon bras votre Altesse.

Son ton sec et autoritaire me fit sourire. Pauvre créature... N'a-t-elle donc pas compris que je ne la lâcherai jamais ?

- Approchons-nous donc Madame, dis-je en nous amenant près du massif de ghalantus nivalis qui semblait tant intéresser Anastazia.

Elle fit mine de s'y intéresser quelques instants pendant que je détournais le regard vers les arcades du couloir extérieur, à l'étage. La silhouette olympienne de Diana se dessina dans mon champ de vision, une coupe de sang dans une main, l'autre posée sur le rebord de pierre. Son regard froid me perçant de part en part.

Reproches et jalousie.

Je lui souris légèrement puis me concentrais à nouveau sur cette chevelure de neige. Une bourrasque de vent vint emmêler ses cheveux savamment bouclés.

La peau si parfaite que laissait découverte l'envol soudain de ses cheveux me fit derechef me questionner sur son âge. Elle paraissait si mature et si innocente qu'il était difficile de savoir dans quelle centaine son âge se tenait.

- Cessez de me dévisager de la sorte votre Altesse.

- Vous êtes si belle que je ne puis détourner mon regard de vous bien longtemps Madame.

Ses sourcils se froncèrent et ses lèvres s'entrouvrirent, mais avant qu'un son ne sorte de cette délicieuse bouche je lui posais la question qui trottait dans ma tête depuis un certain temps.

- Quel âge avez-vous Anastazia ?

Ses yeux s'agrandirent avant de sortir de mon champ de vision lorsqu'elle baissa la tête. Les femmes et l'âge... Je souris et la rapprochait de moi en même temps que le vent se levait. Il balaya les quelques feuilles restant sur les arbres et fit à nouveau valser les cheveux de la belle vampire face à moi.

Elle frissonna et sa peau se couvrit de chair de poule.

- Vous avez froid ? Demandais-je suspicieux. M'aurait-elle menti quant à sa relation avec l'enfant de l'arène ? Je vérifierai les archives.

Ses joues se teintèrent de rouge quand elle releva la tête.

- C'est que... Notre proximité n'est point décente votre Altesse...

Notre proximité ? Il y a bien plus d'une vingtaine de centimètres entre son visage et le mien. Rien d'indécent.

Son visage d'ange me donna soudain envie de jouer. La proximité la gênerait donc ou a-t-elle froid ?

- Nous ne sommes pas proches Madame, je tirai sur son bras et passais le mien dans le creux de ses reins, là non plus.

- Votre Altesse je vous en prie... me supplia-t-elle rougissante.

Une prière de rapprochement ou de recul ? Me laisserait-elle le choix de la signification de sa plainte ?

- Que voulez-vous Anastazia... susurrais-je contre son oreille, ma main la poussant délicatement contre moi.

Son corps svelte se tendit un peu plus quand son ventre vint caresser le mien.

- Laissez-moi.

- Vous n'avez pas répondu à ma question Madame. Quel âge avez-vous ?

- Ce n'est pas galant de deman...

- La galanterie n'est pas dans ma nature. Répondez-moi.

- Cette information ne vous est pas essentielle comme no...

- Quel est votre âge ? Pourquoi tenez-vous tant à le garder caché ! Qu'avez-vous à vous reprocher Anastazia ?

Je relevai son visage d'un rapide mouvement de main. Ses yeux de sang s'amarrant aux miens. Comment résister à ce regard si parfait et imparfait ? Un iris cerclé de noir, empli de rouge et, à y regarder de plus près, moucheté de bleu sur le bas. Tâches que je n'avais par ailleurs jamais remarqué.

Je laissais mon pouce tracer des cercles sur le bas du dos de cette femme si belle. La courbure guidée par sa colonne laissait naître le galbe parfait et musclé d'un fessier divin.

Votre Altesse !

Anastazia me repoussa avec violence. Mes mains furent malheureusement arraché à ce galbe tentateur.

Je vais rentrer. Vous êtes fort embarrassant et, malgré votre rang, je vous prierez de ne pas faire abstraction de l'étiquette de votre palais. La galanterie en faisant bien entendu partie. Sans vous offenser Votre Altesse, vous devriez surveiller vos gestes et...Pour qui vous prenez vous ? Anastazia, une femme sans nom de famille, une noble à ce que vous affirmez. Vous osez me défier, moi, le Roi, sur mon propre territoire ? J'ai beau vous porter en affection je pourrais très bien vous faire exécuter et nous boirons tous votre sang pour fêter votre départ.

Le visage d'Anastazia se ferma, elle baissa la tête et serra ses mains sur le devant de sa jupe. Je souris légèrement et me retournais commençant à partir. Tout en m'éloignant je lui lançais négligemment.

La prochaine fois que nous nous croiserons j'aimerais obtenir une réponse quant à votre âge Madame.

¤ ¤ ¤

J'avais parcouru plus de six-cent registres de naissances des quatre-cent dernières années mais aucun ne comptait d'Anastazia noble et fille unique. Il y avait bien la fille de mon septième frère mais ce n'était pas elle, elle avait tout juste cent-neuf ans et les cheveux aussi bruns que son père.

Je jetais le dernier livre violemment contre un mur de pierre. Le livre s'ouvrit et s'étala sur le sol tordant ses pages. Qui donc était cette Anastazia ? Une espionne ? Non... Elle buvait du sang et ne paraissait pas être autre chose que vampire.

Votre Altesse tout va bien ? Très bien merci.Cela fait plus de six heures que vous êtes ici Votre Altesse, vous devriez aller vous reposer.Vous avez raison, prenez le relais et relevez chaque personne noble se nommant Anastazia sanas frère ni soeur dans les quatre-cent dernières années.Bien Votre Altesse.

En sortant des archives je remarquais une fluette silhouette se glissant contre un mur dans l'angle d'un couloir obscur.