I.

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XIX.
HARRY

Le jardin des Tuileries n'a jamais semblé être aussi fade que ce jour d'été. Pourtant, le soleil frappait sur les terrasses des cafés, sur les passants souriants. Je n'étais pas d'humeur à sourire. J'étais préoccupé. Mon esprit revenait toujours aux souvenirs. Chaque pas semblaient être une descente aux enfers. Pourtant, mon Eurydice n'aimerait pas que je vienne la chercher. Elle préférais rester seule. Alors, me voilà, entrain de contempler les statues Grecs et Romaines essayant de balayer de mon esprit les Polaroïds que j'avais prise avec Eurydice devant celles-ci. J'essayais d'oublier que la limonade était sa boisson préférée en voyant un couple partagés cette boisson.

Avant, je pensais que l'Amour était un mythe, comme Orphée et Eurydice. Un fantasme inventé par des rêveurs. Pourtant, me voilà piéger à mon insu dans cette trappe sans issues. Qu'est-ce que j'aurai aimé sortir de cette fichu trappe, me libérer de la noirceur de la pièce, de la réalité. La prendre à son propre jeu. Pourtant, le jeu est terminé. Je suis dingue d'elle et elle...Elle. Elle est partie.

Voilà que je passe devant le Louvre. Un petit rire amer sort de mes lèvres. Je la revois se disputer avec un vendeur qui voulait absolument lui faire acheter un porte clef. Elle était si têtue. Et je l'aimais d'autant plus pour cela.

Mes pas m'entraînent près des bouquinistes, le long de la Seine. Je lui avais acheté une vieille affiche des Beatles dans une de ces boutiques. Et un vieux recueil de Ronsard. On avait vu un sans-abri se balader avec ses trois chiens et une souris dans la main. Elle avait désigner les animaux de son doigt. L'homme avait souri et nous avait poliment demandé si nous voulions les caresser. Je m'en rappelle de ses yeux à ce moment-là. Ils brillaient. Ses yeux marrons s'illuminaient sous la proposition. Beaucoup de personnes disent des yeux marrons qu'ils sont banals. Moi, je les trouvais exquis, authentiques. Comme Elle.

Je tourne la tête et passe devant le musée d'Orsay. Merde, ma faiblesse. Notre premier rendez-vous. Je m'en rappelle, nous avions passés notre après-midi devant des Van Gogh, des Pissarro et surtout sur les statues. Elle adorait les statues. Elle avait l'impression qu'elles allaient prendre vie. Elle sentait la grâce, l'agilité, la virtuosité de l'artiste. Je lui avais dit que si j'avais été peintre, je l'aurai fait muse. Elle a souri et m'a confessé, que c'était le plus beau compliment qu'on lui ai dit. Puis nous sommes passées à une autre sculpture.

Je rentre chez moi. Il est 22:00. Je pose mon sac contre le mur de l'entrée et m'affaisse sur mon lit. Ouch. Je me relève et réalise que j'ai cogné ma tête contre un livre. Sur la première de couverture y est écrit : Ronsard. À ce moment, je regrette de ne pas lui avoir donné lorsqu'elle avait rangée ses affaires. J'aurai dû la rattrapé, le lui tendre. Elle l'aurait prit et cela m'aurait conforté. Elle l'aurait prit. Cela aurait été symbolique. Elle y aurait prit mon coeur avec.

Je m'endors quelques heures plus tard. Ou heures. Ou jours. Je perds la notion du temps, mes souvenirs me hantent trop pour pouvoir y comprendre quelque chose.

Eurydice me manque. Son corps, son odeur, son caractère, sa personnalité, son être. Je la désire encore, encore plus que Zeus ou Hadès auraient pût soupçonner. Son touché est ancré dans ma peau comme un tatouage, j'en ai encore les brûlures. Son odeur est partout. Mais pas que la sienne. Nos odeurs. Celle du dimanche matin, quand elle faisait cuire des crêpes. Le lundi soir, quand on prenait un verre de vin sur Montmartre. Le mercredi après-midi, nos têtes plongés dans des pages de vieux bouquins. Puis, l'odeur du désir, de nos corps l'un contre l'autre lorsqu'on on faisait l'amour. Ça, c'était tout les jours de la semaine.

Eurydice. Ma Eurydice.

J'implore les dieux, ma conscience. Je me haïs d'aimer une femme aussi bouleversante qu'Elle. Elle m'entraîne dans ma chute. Dans ma descente aux enfers. Je brulerais avec mes démons, mes passions, mes fantasmes.



c'est un peu le foutoir dans ce chapitre. Rien de dingue.
puis je cherche désespérément à écrire un livre entier.
Bonne soirée

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⏰ Dernière mise à jour : May 17, 2019 ⏰

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