Mort

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Le monde, c'est quand même vachement chouette. Je me demande à quoi il à pensé Cyril avant de mourir.

Est-ce qu'il à vu sa vie défiler devant ses yeux ? Est-ce qu'il à vu son enfance ? Est-ce qu'il à vu ses parents se disputer devant lui ? Sa sœur crier, son père partir ? Est-ce qu'il à vu le rejet de son homosexualité, le rejet de sa propre vie ? Sa propre condition ? Est-ce qu'il à vu les doutes, les nuits sombres ? Est-ce qu'il à vu les critiques, l'incertitude face à son métier ? Face à sa vie ? Où est ce qu'il à vu nos baisers, son enfance avec son gentil chien, quand il était heureux ? À t-il été plus malheureux que heureux ?
Est-ce qu'il s'est souvenu d'un garçon qui un jour vient le voir, qui un jour vient lui dire que ce n'est pas grave, d'être ce qu'on est. Que l'important c'est de vivre avec, de vivre mieux, de vivre tant qu'on peut.
Est-ce qu'il se voit refuser l'offre, et finir sa vie ailleurs ?

Est-ce qu'il s'est vu mourir ? À partir de quand n'était-il plus conscient ?

Je vois des fleurs, des papillons. Je vois des hommes, tous ceux que j'ai aimé.
Je vois mon père me haïr, ma mère rester, sans rien dire. Ma sœur partir. J'essuie les critiques, j'essuie mon avenir avec mes larmes, j'essuie mes doutes, j'essuie tout. Et je vois mon enfance, en mieux. Ma mère qui montre son amour, mon père qui reste, ma sœur qui m'aide. Je vois le succès, je vois Cyril.
Est-ce ça, que l'on voit lorsque l'on meurt ?

J'entend Maxime qui m'appelle, d'une voix désespéré, comme si il était en train de me perdre, mais je suis là, je suis là devant toi, pourquoi tu ne réagis pas ? Regarde moi, je vais bien Maxime. Merci d'être là, toi.
C'est toi que je vois désormais devant ce paysage bucolique, devant mon enfance heureuse qui n'est qu'un cache-misère, je vois l'authenticité de ton amitié, de ton amour peut être même.

Cependant un truc me faire peur, peu importe ce que je dis, de la vie de Cyril à la mienne, tout se ressemble ; tout est pareil.

Un détail me frappe tandis qu'une lumière apparaît au loin ; la famille de Cyril l'aimait, il n'avait pas de sœur. La vie que j'ai décris plus haut, c'était la mienne.
Ça à toujours été la mienne.
Le garçon qui me dit de m'accrocher, le garçon qui me dit d'aimer, c'est lui, c'est Cyril.

Mais le plus important, toute cette histoire n'a toujours tourné qu'autour de moi, Valentin.
Jamais Cyril, jamais Maxime. Toujours moi, le pauvre homme au cœur brisé qui rêvait d'un avenir joyeux, d'une vie belle, de quelque chose de prodigieux.
Moi, Valentin, qui tente de faire passer la folie pour du désespoir. Qui tente de faire passer la fin pour un début, pour un cheminement vers l'acceptation.

Comment accepter sa propre mort lorsque l'on ne veut pas la voir ?

Le suicide de Cyril me semble faux.
Me semblait faux.
Parce que ce n'était pas lui, dans la baignoire.

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Toute vos théories était très cool ! Vraiment, mais avez vous compris maintenant un petit peu mieux ce qu'il se passe, ou être vous toujours dans le flou ? Héhé ;)

HurtWhere stories live. Discover now