Désespoir

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Valentin s'était réveillé, au milieu de la nuit à cause d'un bruit. Peut être Cyril qui voulait retourner dans la chambre ? Il fit semblant de continuer à dormir, mais personne n'ouvrit la porte, au fond d'lui, il était un peu déçu. Mais soulagé aussi.
Cependant, il n'arrivait pas à se rendormir. Alors il prit son téléphone, pour regarder l'heure et il y vit, tout d'abord, qu'il était 5h du matin, et ensuite, qu'il avait de nombreux messages. Deux messages de sa mère, un de son père, un de sa sœur. Qui lui demandait comment il allait, que si il voulait passer, il pouvait, et toutes ces conneries qui sont sencé te faire du bien mais qui représente bien l'hypocrisie. Il soupira, et il lui restait encore trois messages non lus. Alors il pris soin de les lire. Tout d'abord, celui de Maxime, qui disait a peu près pareil que ceux de ses parents mais étrangement, ça lui faisait bien plus plaisir de la part de Maxime que de la part de ses géniteurs. Il souriait maintenant comme un con, avant de découvrir les deux derniers messages.

Un de Théo, qui lui souhaitait un "bon rétablissement mon pote :)"

Et crac, c'est le début d'une petite fissure.

Et l'autre, de Cyril. Qui s'excusait, encore, qui ne faisait que ça. Qui disait qu'il ferait tout pour ne jamais avoir fait ça. Tout pour que ça ne soit jamais arrivé. Qu'il était, terriblement, terriblement désolé.

Et badaboum, c'est le cœur qui se brise et qui tombe, encore, et encore, et plus on le répare moins il est tenace.

Valentin se lève alors. Parce que après tout, il est chez lui, il fait bien ce qu'il veut. Il ouvre son armoire dans laquelle rien n'a bougé, il enfile un sweat bleu, un jean noir, pour finir, il enfile ses Vans, il veut partir. Il veut partir parce que il n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe et il a peur de commencer à croire que Cyril n'est pas coupable. Et c'est plus simple pour lui de penser qu'il l'est. Même si ça lui fait affreusement mal.
Il ouvre la porte de sa chambre, lentement, pour ne pas réveiller Cyril et commence à marcher vers la porte d'entrée, précausieusement.
Mais il a omis un détail, pensant que Cyril dormait sur le canapé, il ne guettait que ça. Il n'a pas vu l'ombre dans la cuisine, l'ombre affaissé, l'ombre détruite. L'ombre avec un verre, voir même une bouteille à la main. L'ombre qui s'en veut, qui pleure, l'ombre qui boit. L'ombre qui souffre.
Il n'a pas vu parce que la nuit, on ne voit pas les ombres.
Pourtant, il a finit par l'entendre. Parce que, il a entendu la chaise qui tombe, la voix peut rassurée, le frottement des vêtements de quelqu'un qui se lève brusquement, le verre que l'on veut poser mais qui tombe, qui se brise.

"-Q-qui.. qui c'est qu'est là.. Qui?"

La lumière s'allume avant que Valentin n'est le temps de fuir.
Pris au piège.
Quand Cyril le voit, il ne sait pas trop quoi dire. Il est un peu déboussolé en fait, et il se trouve bien con.

"-Qu-Qu'est ce que tu fous là toi ?

Cyril demande, mais on dirait qu'il est ailleurs.

-Et toi, qu'est ce que tu fais ?"

Et malgré tout, Valentin n'en peut plus, et ça lui fait mal de voir qu'il boit pour oublier, qu'il boit pour lui. À cause de lui. Alors il lui rentre dedans.

"-Hein Cyril ? Qu'est c'que tu fabriques bordel de merde ?!"

Il s'avance pour saisir la bouteille qui traine sur le plan de travail, tandis que la voix du rouquin répond, toujours incertaine.

"-B-bah je bois.. Buvais.. Héhé, et à ta santé !"

Et il lève un verre invisible, avant de s'effondrer sur le plan de travail. Sur le verre brisé, entaillant ses bras, dont il se sert comme d'un coussin.

Et merde.

"-Cyril relève toi.. S'il te plaît.."

Valentin peine, il le soulève, mettant ses bras sous les aisselles du rouquin, pour le traîner tant bien que mal hors des bouts de verres, il y parvient, et son ancien amant s'écrase presque par terre, à ses pieds. Heureusement, notre rider à des réflexes et parvient à limiter les dégâts. Et les voilà tous deux assis par terre. Écrasé serait le terme exact. Et le pire c'est qu'ils sont mignons là, tous les deux. Cyril assis entre les jambes de Valentin, Valentin, qui passe ses bras autour de Cyril, pour voir si il ne s'est pas trop blessé, avec le verre. Mais comme il y a quelques entailles, le plus vieux décide qu'il faut nettoyer ça, malgré tout. Son cœur se sert, lorsqu'il commence à se lever, et que le rouquin encore à terre l'implore de rester.

"-Je vais chercher du désinfectant Cyril. Je reviens."

Son ton est sec, froid, affreusement froid. Plus qu'il ne le souhaitait. Mais trop tard. Il part en direction de la salle de bain, quelques pansements, compresses et autre alcool à 70 devrait suffire à nettoyer tout ça. Alors il revient.
Alors il revient et il trouve Cyril, allongé contre le sol, en train de dormir, comme si c'était confortable, comme si tout allait bien.
Valentin soupire, il prend le désinfectant, imbibe un coton avec et, lorsque ce dernier entre en contact avec la peau du rouquin, il a un sursaut, puisque le jeune homme allongé se met à parler.

"-Et.. Tu s-sais Valentin, la.. La vé-vérité, c'est que j'ai.. *hic* J'ai jamais voulu tout ça.. J'ai juste joué..*hic* à un jeu.. Dé-débile. J'suis.. *hic* j'suis désolé."

Le jeune homme, assis aux côtés du blessé se surprend à sentir une larme, unique, rouler le long de sa joue, lorsqu'il prononce ces quelques mots.

"-Va dormir Cyril. On en reparle demain."

Et il l'accompagne, jusqu'à dans leur chambre, trimbalant Cyril comme un enfant capricieux qui ne veux pas dormir. Et lorsqu'enfin il parvient à l'amener jusqu'au lit, et qu'il se penche pour ramener la couverture jusqu'aux épaules du rouquin, il est surpris de sentir deux mains venir s'accrocher à lui, le faisant tomber indéluctablement, sur le rouquin. Il tente de se relever, même si ce n'est pas compliqué. Mais n'y parviens pas. Parce que il n'en a pas vraiment envie. Parce que c'est plus simple parfois de laisser tomber. Alors il se décale, s'allonge sur le côté, aux côté de Cyril, qui chuchote dans la nuit : "je croyais que c'était Maxime qui t'intéressait. Mais j'suis content, je t'aime." Avant de sombrer dans un sommeil profond.

Laissant Valentin se ronger les ongles, se lever, et repartir. Suivant son plan de départ, quittant l'appartement.
Pour aller réfléchir chez quelqu'un d'autre.

HurtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant