Chapitre 13 : Ce n'est qu'un fait divers

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C'est en sueur que je me réveille de ce rêve étrange. Pourquoi ma mère est-elle en présence d'un enfant ayant les yeux et le prénom d'Amaël ? Qu'est-ce qu'il cloche dans ma tête ? De plus, je me suis inventé un père, car je n'ai jamais connu le mien. Maman n'a jamais su me dire ce qu'il s'était passé entre eux après ma naissance. Toute tentative d'en parler à la maison était proscrite.

Je dois vraiment aller au plus mal pour m'imaginer de telles choses. Ma mère qui vient espionner les humains pour une organisation secrète menée par des gens sur une autre planète. Qui plus est, maman ne serait pas une terrienne, j'aurais un père sur une planète inconnue et Amaël serait un petit garçon tout à fait adorable. Je suis totalement tarée, car rien de tout ça n'est possible, mais cela pourrait faire un film cela dit ! Mon imagination carbure ces derniers temps.

Je me lève péniblement de mon lit en cherchant ce qui peut clocher chez moi. C'est sans doute l'une des premières fois qu'un de mes rêves n'a aucun rapport avec notre accident et que je la vois vivante. Cela me fait très bizarre, car tout semblait si réel.

Cependant, elle m'en aurait parlé si elle devait faire des recherches sur des populations humaines pour je ne sais quelle organisation secrète. Son travail avec les enfants dans les crèches n'a rien à voir avec tout ceci.

Mon cerveau a décidé de faire un beau mélange de ce qui se passe dans ma vie en ce moment comme l'arrivée de l'élément perturbateur principal à savoir Amaël. De plus, le fait de ne pas connaître mon père doit jouer beaucoup et le stress de ne pas avoir bouclé mon devoir sur le réchauffement climatique pour la semaine prochaine doit aussi en rajouter une couche.

Je me rends dans la salle de bain afin de me rafraîchir les idées et de prendre une bonne douche froide comme à mon habitude après une nuit difficile. L'odeur émanant de la cuisine au rez-de-chaussée me fait aller dix fois plus vite que la normale. J'ai une faim de loup ce matin et je sens qu'Ali nous a préparé un super petit déjeuner comme d'habitude. Ceux du week-end sont définitivement mes préférés entre les viennoiseries qu'il est parti acheter à la boulangerie, le jus d'orange fraîchement pressé, les œufs brouillés et les tartines d'avocat, rien de mieux pour nous régaler. Je sors de la douche aussi vite que quand j'y suis rentrée. Il faut dire que l'eau froide ne me donne pas vraiment envie d'y rester des heures.

— Bonjour, Ali, lui murmuré-je à l'oreille avant de lui faire le bisou du matin.

— Bonjour, mon poussin, bien dormi aujourd'hui ?

Il se doute de ma réponse, car la plupart du temps quand je cauchemarde sur ma mère, il accourt dans ma chambre pour me faire des câlins et m'aider à me rendormir. Alors je me contente de l'observer en souriant et en lui demandant s'il a besoin de moi en cuisine. Forcément, celui-ci me répond par la négative et me dit que je peux m'installer dans le salon.

Tout est déjà sur la table, il ne reste plus que nos deux cafés et nous pourrons commencer à manger. Notre rituel du matin de week-end est de regarder la chaîne des informations. De temps à autre, les journalistes nous annoncent de bonnes nouvelles comme la création d'une nouvelle énergie renouvelable ou alors la découverte d'une autre espèce d'animal ce qui me passionne au plus haut point. Mais aujourd'hui, c'est tout le contraire.

— Un tragique événement est survenu cette nuit dans un pays voisin. Un père de famille a mis le feu à un bâtiment destiné à la fabrication de jouets pour enfants. Ceci s'est produit vers trois heures du matin, alors que, fort heureusement, personne ne se trouvait sur les lieux...

Nous regardons alors attentivement les images de l'édifice anéanti par les flammes, ce qui enrage mon papy. Pour lui, tout acte criminel est inconcevable.

Dans les songes de Kaelia [Terminé]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon