𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄

8.3K 528 163
                                    


☙☙☙


    Il se lève, fait glisser sa chaise en arrière, prenant sa feuille entre ses doigts tremblants ; lentement, il rejoint le tableau, à deux doigts d'imploser. Sous le regard de l'ensemble de la classe, il prend une grande inspiration dans le but de se calmer, en vain. 

    Le menton posé dans le creux de ma paume, je le regarde avancer comme s'il allait au-delà d'une morte certaine. Quoique, pour lui, cela doit être réellement ça, à cause de sa timidité maladive qui lui gâche la vie. Combien de fois m'a-t-il confié sa colère, sa haine, envers ce trait de sa personnalité ? 

    Yoongi pouffe à mes côtés. Il le regarde prendre la craie pour l'appuyer contre la face verte du tableau, dans un geste putain de maladroit, les sourcils froncés dans une moue particulièrement moqueuse. Je lui donne un coup de coude dans les côtes, pour qu'il cesse de ricaner envers l'être pur qu'est Jimin. Il roule des yeux. 

    Mes doigts tapotent en rythme sur mon bureau, je garde les yeux rivés sur le blondinet qui se tortille au tableau. Les joues écarlates, il n'ose relever le regard, de peur de croiser celui d'un élève, ou du professeur. Il mordille sa joue intérieure, les yeux fuyants. Ses pupilles commencent lentement à s'embuer, et je serre les poings de le voir dans cet état, sans personne pour venir à son secours. 

    Je piétine sur ma chaise. Il perd ses moyens, une fois de plus, et son menton tremblotant finit de m'achever.

    « Jungkook, amène Jimin à l'infirmerie. » soupire le professeur.

    Il pince l'arête de son nez, l'air agacé. Le restant de la classe se retient de rire. J'ai envie de faire un meurtre. Ils ne le comprennent pas.

    « Très bien. » réponds-je d'une voix sourde.

    Gros con, tu n'aurais même pas dû l'envoyer au tableau. Mais ça, je ne peux pas me permettre de le dire à voix haute, même si l'envie me démange la gorge.

    Mon cœur saigne à la seule idée que jimin ne se sente pas bien. je le connais sur le bout des doigts, à force de le côtoyer. 

    Mes bottes claquent sur le carrelage du couloir, j'hésite à aller parler au blond, qui mordille sa lèvre à la faire saigner. les dents serrées, je le conduis à l'infirmerie, en silence. aucun de nous deux lâche un seul mot, seuls les bruits de nos pas sont audibles dans les couloirs vides.

    La salle est complètement vide, comme d'habitude. l'infirmière n'est jamais là. heureusement, je sais comment calmer jimin. j'entends sa respiration rapide derrière-moi, sa respiration rapide et sifflante. il est terrifié. 

    Je ferme la porte, nous coupant du reste du monde. prenant délicatement son visage en coupe entre mes paumes, j'approche nos visages. nos lèvres se frôlent, je vois ses paupières se fermer. j'embrasse ses lèvres charnues avec tendresse, sa respiration se régule. 

    Nous basculons sur le lit, froissant les draps blancs. nos baisers s'enchaînent, alors que nos mains découvrent nos corps. un sourire étire mes lèvres roses alors qu'un léger gémissement franchit la barrière des siennes. mon cœur se gonfle de bonheur, et je me sens partir rien qu'à son contact. 

    Pourquoi faut-il que je sois aussi accroc ? 

    Je sais exactement quoi faire pour lui changer les idées. Il fond sous mes baisers, se tord sous mon toucher. Ses gémissements et ses couinements me front frémir, et les battements de nos cœurs s'accordent de la même manière qu'une symphonie.

silence kills +jikookWhere stories live. Discover now