Bonus 2-1#

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-Un autre verre, je lance au barman.

-Je crois que vous avez assez bu.

-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

-Les six shots que vous avez ingurgitée.

-Vous m'avez observée pendant tout ce temps ? Je demande à l'inconnu en haussant un sourcil.

-Je ne suis là que depuis quinze minutes. Vous, depuis longtemps. Vu votre état, les statistiques sont à 83%.

-Vous vous prenez pour un prof de math ?

-Mais je suis prof de math.

Je roule des yeux. Il devrait plutôt compter le nombre de cheveux inexistants sur son crâne pour mieux perdre son temps que d'emmerder les autres.

Je le scrute sans discrétion. Il est pas mal. Il a de larges épaules. Les manches de sa chemises bleu marine relevées jusqu'aux coudes, je peux apercevoir ses muscles. Il a la peau tannée. Il a plus l'air d'un légionnaire que d'un prof de math. Eh ben ! Ses élèves doivent bien s'abstenir de foutre le bordel.

-Pourquoi vous souriez ? Demande l'inconnu.

-Je me disais juste que vos élèves doivent être chanceux.

-Pourquoi donc ?

-D'avoir un prof aussi sexy.

Oh putain. C'est sorti tout seul. L'alcool circule dans mon sang...

L'inconnu lève un sourcil, il sourit malicieusement avant de boire cul sec son shot.

-Alors comme ça vous me trouvez sexy...

-L'alcool me fait dire des choses incohérentes.

-On dit que les gens saouls ont plus tendance à dire ce qu'ils pensent.

-De quoi je me mêle...

J'enchaîne mon septième shot.

-Encore un...

-Dites-moi, me coupe l'homme au crâne rasé, pourquoi êtes-vous ici ce soir ? Dans ce bar ?

-Pourquoi vous me posez la question ?

-Par simple curiosité. Vous ne semblez pas être le genre de femme à fréquenter ce genre d'endroit.

Je l'examine un moment. Il pose son coude sur le comptoir et appuie sa joue contre sa main tout en m'observant à mon tour. Il a des cernes sous ses yeux. Étrangement, son regard sur moi me met mal à l'aise. Je ne sais pas si c'est l'effet de l'alcool mais j'ai l'impression qu'il lit en moi. C'est... Frustrant.

-Ma meilleure amie est morte.

Son visage reste sans expression. Comme si cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Même pas un peu d'étonnement. Je ne sais pas à quoi il pense.

-Toute mes condoléances... Il dit doucement.

-Oh ça va ! Je ris nerveusement, je sais que vous vous en foutez.

Je commande un autre shot. Je le bois cul sec encore. Cette fois, mon corps tout entier chauffe. Tous les dossiers dans mon cerveau se mélangent. Je ne contrôle plus mes émotions.

Le visage de ma meilleure amie me vient en tête.

-Nos parents étaient amis d'enfance. Ils venaient souvent chez nous et ils sortaient souvent. Elle venait donc souvent à la maison. Le parc n'était pas loin de chez nous. On allait souvent y jouer. On se disputait parfois mais pas toujours longtemps. On travaillait dans la même école. Elle avait quatre ans de plus que moi. Elle me considérait comme sa petite sœur et moi, je la considérait comme ma grande sœur...

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